Willy Hernangomez : l’éclair espagnol dans le brouillard new-yorkais

Le 02 févr. 2017 à 16:59 par Alexandre Martin

Willy Hernangomez
Source : YouTube / MSG TV

Onzièmes de la conférence Est, privés de Derrick Rose depuis trois matchs et mis sous une sympathique pression médiatique sur fond de rumeurs d’échanges impliquant Carmelo Anthony, les Knicks et leurs fans n’ont pas beaucoup d’occasions de sourire ces derniers temps. Et pourtant, dans tout ce marasme, il est possible de trouver au moins une raison d’espérer. Cette raison porte un nom : Willy Hernangomez. 

Titularisé pour la première fois de la saison ce mardi lors du déplacement à Washington, le jeune pivot espagnol a montré qu’il pouvait être très efficace dès lors qu’il lui est accordé un temps de starter. Pendant les dernières absences de Joakim Noah, Jeff Hornacek avait préféré faire démarrer les matchs à Kyle O’Quinn. Mais là, chez les Wizards et malgré la défaite, l’ami Willy a joué plus de 31 minutes en débutant à la place d’un Porzingis encore un peu juste pendant qu’O’Quinn a dû se contenter de 17 minutes. Au final, ce sont 15 points, 14 rebonds et 4 passes décisives qui sont venus noircir la ligne de stats d’Hernangomez. La nuit dernière, “Jooks” était toujours titulaire mais ce n’est que de la forme, on le sait désormais. D’ailleurs le frenchie n’a joué que 13 minutes. Porzingis a retrouvé sa place dans le cinq et Hernangomez la sienne sur le banc mais il a joué plus de 25 minutes et a pesé de 16 points, 16 rebonds, 2 passes décisives et 2 interceptions dans la victoire des Knicks à Brooklyn pendant qu’O’Quinn pourrissait sur le banc. Avec un Porzingis à 19 points et 12 rebonds, les protégés de Spike Lee ont pu venir à bout de leurs limités mais accrocheurs voisins new-yorkais malgré un Carmelo Anthony loin de l’excellent niveau montré récemment (15 points à 6/22 au tir).

Les Knicks ne sont pas allés en Playoffs depuis 2013 et vont avoir du mal à y aller cette saison encore même si rien n’est encore plié. Ils possèdent en Kristaps Porzingis un joueur de 21 ans exceptionnellement talentueux mais on sent bien que depuis un an et demi, ils n’ont pas réussi à lu trouver un compagnon idéal soit pour être titulaire à côté de lui soit pour le suppléer et jouer par séquences ensemble. Willy Hernangomez n’est que rookie, il n’a que 23 ans mais il pourrait bien être la solution. Il est long (2m11), très technique et inspiré en attaque. Il possède une belle vision du jeu et cette dureté de col bleu qui font de lui un gars capable de s’exprimer des deux côtés du terrain, un gars capable de placer des moves fluides au poste bas et de s’arracher au rebond sur l’action suivante. Pour preuve notamment, la façon dont il se bat au rebond offensif hier à moins d’une minute de la fin contre les Nets. Il finit par gagner la balle, il rate une première fois mais récupère son propre rebond et marque. Une action, deux rebonds, deux points et +5 pour les Knicks. Gracias Willy chantait-on sûrement dans les rangs d’Hornacek. Une action en tout cas très significative de ce qu’Hernangomez peut apporter aux Knicks. Il n’est pas moins costaud que Noah ou O’Quinn et il est plus technique, plus solide au niveau fondamentaux. On dirait qu’il a hérité d’un peu de Pau Gasol et d’un peu de Marc Gasol. Il y a pire pour mettre Noah et son gros contrat sur le banc et faire carrière dans les raquettes NBA…

Au passage, on constate que si Pau Gasol commence à sérieusement accuser le coup de l’âge et que si son frère Marc ne sera pas éternel, la Roja n’a pas de souci à se faire. La relève est là. Hernagomez a encore beaucoup à apprendre mais ce qu’il montre déjà est de très bon augure pour la sélection espagnole donc, mais aussi et surtout pour les Knicks qui tiennent ici un intérieur tout à fait compatible avec Kristaps Porzingis et la NBA actuelle. Il ne reste plus qu’à bien exploiter ce beau potentiel…