Rajon Rondo allume Dwyane Wade et Jimmy Butler : la guerre est déclarée chez les Bulls

Le 27 janv. 2017 à 06:06 par Bastien Fontanieu

Rajon Rondo
Source image : YouTube

Vous pensiez qu’on était arrivés tout au fond ? Faux. Après la première allumette craquée par Dwyane Wade mercredi soir, c’est Rajon Rondo qui a sorti le bidon de nitroglycérine le lendemain : ambiance royale dans Chicago !

C’est la grosse actu du jour, car elle a fait le tour des réseaux sociaux en toute fin de soirée ce jeudi. En effet, après la défaite des Bulls face aux Hawks la veille, alors que Jimmy Butler et ses potes menaient de 10 points à trois minutes de la fin du match, le leader de la franchise et l’arrière s’étaient exprimés avec violence en remettant notamment en question le professionnalisme et le désir de leurs coéquipiers. Une sortie médiatique remarquée, mais qui avait surtout divisé la planète basket en deux camps : ceux derrière Wade qui soutenaient son ras-le-bol rendu public, et ceux éloignés de Wade qui trouvaient sa méthode peu exemplaire. Régler des affaires de vestiaire devant les caméras et les micros du coin plutôt que de garder ça privé ? Certainement pas le genre d’attitude qui plaît à Rajon Rondo, lui qui n’est peut-être pas impardonnable mais a déjà vécu dans des équipes un peu plus carrées et aux règles mieux respectées. Du coup, dans un timing parfait puisqu’il restait une petite heure avant l’annonce des remplaçants du All-Star Game, le meneur a envoyé une bombe sur son compte Instagram, une que Wade a immédiatement liké dans la foulée. Et pas n’importe quelle bombe, puisqu’il a fait référence à l’équipe de Boston victorieuse de 2008, en y ajoutant une belle légende bien claire (et sans mettre Ray Allen évidemment, embrouille oblige)…

My vets would never go to the media. They would come to the team. My vets didn’t pick and choose when they wanted to bring it. They brought it every time they stepped in the gym whether it was practice or a game. They didn’t take days off. My vets didn’t care about their numbers. My vets played for the team. When we lost, they wouldn’t blame us. They took responsibility and got in the gym. They showed the young guys what it meant to work. Even in Boston when we had the best record in the league, if we lost a game, you could hear a pin drop on the bus. They showed us the seriousness of the game. My vets didn’t have an influence on the coaching staff. They couldn’t change the plan because it didn’t work for them. I played under one of the greatest coaches, and he held everyone accountable. It takes 1-15 to win. When you isolate everyone, you can’t win consistently. I may be a lot of things, but I’m not a bad teammate. My goal is to pass what I learned along. The young guys work. They show up. They don’t deserve blame. If anything is questionable, it’s the leadership.

Une photo publiée par Rajon Rondo (@rajonrondo) le


« Mes vétérans n’iraient jamais parler dans les médias. Ils viendraient en parler à l’équipe. Mes vétérans ne choisissaient pas quand ils allaient se donner à fond. Ils le faisaient à chaque fois qu’ils entraient dans la salle, que ce soit à l’entraînement ou en match. Ils ne prenaient pas de jour de repos. Mes vétérans n’étaient pas concentrés sur leurs stats. Mes vétérans jouaient pour l’équipe. Quand nous perdions, ils ne nous pointaient pas du doigt. Ils prenaient leurs responsabilités et allaient bosser. Ils montraient aux jeunes ce que cela signifiait de bosser. Même à Boston lorsque nous avions le meilleur bilan de la ligue, si nous perdions un match, vous pouviez entendre une mouche voler dans le bus. Ils nous montraient à quel point le basket, c’était sérieux. Mes vétérans n’avaient pas d’influence sur le coaching staff. Ils ne pouvaient pas changer le plan de jeu parce que cela ne marchait pas pour eux. J’ai joué sous la direction d’un des plus grands coachs, et il gardait tout le monde sur la même ligne. Il fallait 15 joueurs pour gagner. Quand vous isolez tout le monde, vous ne pouvez pas gagner avec régularité. Je suis peut-être beaucoup de choses mais je ne suis pas un mauvais coéquipier. Mon but est de transmettre tout ce que j’ai appris au fil de ma carrière. Les jeunes bossent. Ils sont là. Ils ne méritent pas qu’on leur rejette la faute. S’il y a quelque chose à remettre en question, c’est le leadership. »

PAN ! Voilà qui termine non seulement sur la joue de Wade et Butler, mais qui annonce aussi le divorce imminent entre le meneur et les Bulls. Autour de Noël, déjà, Rajon avait rencontré le management afin de leur annoncer son envie d’être transféré. En manque de partenaires, Chicago avait dû attendre assez salement, en gardant Rondo sur le banc sans gérer véritablement son dossier. Sauf que cette fois ? C’en fût trop. Le trentenaire n’a pas accepté que lui et ses jeunes coéquipiers soient pointés du doigt et critiqués de la sorte par Wade et Butler, deux joueurs qui ont autant transpiré sur le parquet que fait froncer des sourcils dans leur leadership. Et c’est là que le sujet principal nous réunit : un clan a-t-il davantage raison que l’autre ? Non. Du moins, pas vraiment. Car on peut aussi bien soutenir Rajon dans sa défense de ses coéquipiers que soutenir Wade dans son envie de vouloir booster la détermination des siens avec dureté. Mais on peut aussi tabasser le numéro 9 pour sa capacité à parler de leadership quand on voit ce qu’il a fait depuis son départ de Boston, et également critiquer le numéro 3 pour avoir partagé publiquement ce qui aurait dû rester dans le vestiaire. Dans tous les cas, la goutte qui a fait déborder le vase était en fait une bassine, et une décision devra être prise rapidement par Gar Forman le vénérable.

Couper Rajon Rondo et donc lui dire définitivement au revoir ? Probablement. Mais est-ce que cela ne changera rien au problème de fond qui existe chez les Bulls actuellement ? Tout autant. La guerre a bien été déclarée et il ne fait aucun doute sur le fait que RR ne pourra rejoindre ses gars à l’entraînement, sous peine de voir Hoiberg sortir enfin les gants de boxe…

Source : Instagram