Dejounte Murray chez les Spurs : le nouveau plan maléfique qui pourrait créer une pépite

Le 23 janv. 2017 à 05:06 par Bastien Fontanieu

Dejounte Murray
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Drafté en juin dernier et testé de plus en plus sur les dernières rencontres des Spurs, Dejounte Murray est une potentielle pépite que le staff diabolique de San Antonio veut développer petit à petit : le dragster formé dans l’état de Washington est-il le nouveau grand produit du laboratoire local ?

C’est le plan. Encore secret, encore bien gardé dans le fin-fond du Texas, encore abordé avec la même discipline que les derniers mis en place. Trouver un meneur qui puisse assurer la suite et s’adapter aux demandes de la NBA actuelle. On avait déjà vu ce que la transition avait donné sur les ailes dans la franchise blanche et noire, elle qui cherchait impatiemment un diamant rare autour duquel construire. Evolution du jeu oblige, le jeu au poste de Tim Duncan avait laissé place au pick-and-roll de Tony Parker, qui devait ensuite passer aux ailes. Et après des années passées à foirer ses tentatives sur le poste 3 (coucou Richard Jefferson), les Spurs trouvaient enfin leur bonheur en Kawhi Leonard. Un prototype idéal pour répondre aux demandes de la Ligue, aussi polyvalent que silencieux, aussi défensif qu’offensif. Seul problème ? Si la maison texane assurait une retraite paisible à Duncan en donnant les clés du camtar au numéro 2 de San Antonio tout en lui offrant un LaMarcus Aldridge idéal au poste d’ailier-fort, la mène commençait à tousser doucement mais sûrement face aux monstres du jeu d’aujourd’hui. Kyrie Irving, Stephen Curry, Russell Westbrook, John Wall… Tony Parker ? Aussi solide et bon gestionnaire que le tricolore soit, ses cannes montraient des limites évidentes qui pénalisaient les Spurs dans certaines rencontres cruciales. Du coup, il fallait réagir.

Compliqué d’aller chercher une Ferrari sur le marché des transferts, San Antonio n’étant pas forcément la destination la plus prisée pour ces meneurs nouvelle génération qui soulèvent des foules. D’autant plus que, savoir faire oblige, la Draft représentait un tremplin idéal pour aller dégoter une perle, un diamant rare, bref comme vous l’aurez compris : un potentiel modèle à la Kawhi Leonard. Et en juin dernier, par un pur hasard qui fait encore soupirer bon nombre de General Managers, le jeune Dejounte Murray était disponible en 29ème position. Quoi ? Comment ça ? Vous voulez dire qu’un meneur avec autant de potentiel et de culot tombait dans les mains des Spurs ? Again ? Solide à l’université de Washington, déjà bien respecté dans son état après avoir bossé aux côtés de vétérans comme Jamal Crawford, le phénomène enfonçait sa casquette noire et blanche sur la tête pendant que les fans de San Antonio se grattaient la tête. Tendu de voir un meneur aussi éloigné du modèle Parker rejoindre l’écurie, lui qui est aussi fou-fou que perfectionniste, lui qui est aussi freestyle qu’intriguant. Mais tendu ce fût, aussi, de voir une assurance comme George Hill se faire envoyer dans l’Indiana en échange de cet ailier aux allures autistes nommé Leonard. Encore une fois, sourire en coin et conscients d’avoir réalisé une potentielle grande affaire, Gregg Popovich et R.C. Buford passaient à l’étape 2 de leur plan maléfique : développer le gamin, et voir ce qu’il allait donner quelques mois plus tard.

Du genre ? Un soir de match chez le champion en titre, face à Kyrie Irving et LeBron James, alors qu’il est en NBA depuis seulement quatre mois. Sacré Pop. Avec un Tony Parker absent et des Spurs en besoin de sérieux à la mène, c’est Murray qui était bombardé dans le cinq majeur avec un devoir des plus compliqués : driver la bécane et l’emporter dans une situation sérieuse. Sur ses premiers mois de compétition, Dejounte enchaînait les aller-retours entre la D-League et la cours des grands, sans dire un mot. De bonnes performances, quelques minutes dans le garbage, rien d’étonnant. Puis vint ce rappel de début d’année, et 10 points face aux Lakers avant d’en claquer 24 sur les Nuggets. Ou plutôt, comment on aime désormais le dire dans les rues de San Antonio, la plus belle performance numérique pour un joueur des Spurs de 20 ans, le dernier meneur de cet âge l’ayant fait s’appelant… Tony Parker. Chez les Cavs, Murray a apporté ce qu’il avait toujours en lui, sans se poser de question. Du culot, des bras interminables, une sérénité dans les moments chauds et l’envie d’apprendre. Au lieu de se faire dessus ? Le bonhomme y est allé de ses 14 points et 6 passes, en rentrant 7 de ses 10 tirs deux jours après avoir fait 7/11. Les Spurs l’ont emporté, et le gamin a pris environ 2000 points d’expérience. Si certains ne voient en lui qu’un petit pari dont le management de San Antonio se débarrassera dans quelques années, d’autres préfèrent afficher le même sourire que Pop. Peut-être, peut-être bien qu’il s’agit là du futur de la mène chez les Spurs… chopé en 29ème position.

Ultra-athlétique, avec un corps parfait pour la NBA actuelle, un culot naturel et du scoring plein les mains, Dejounte Murray est une perle qui aurait dû être sélectionnée plus haut lors de la Draft mais a magiquement atterri dans les mains des Spurs. Lorsque Kawhi Leonard avait rejoint l’écurie texane, les doutes et l’excitation l’entouraient. Même cas de figure aujourd’hui, avec un dragster qui pourrait devenir, d’ici quelques années, le nouveau chef d’orchestre local. Pas mal ce Dejounte, pas mal.