La défaite des Cavs à Golden State : une simple gamelle… ou un symbole de ce qu’il faut améliorer ?

Le 17 janv. 2017 à 15:49 par Bastien Fontanieu

Cavs LeBron James
Source image : Twitter

Hier soir, le champion en titre est tombé dans un piège de la taille d’Oakland, avec des Warriors qui ont marché sur les Cavs quasiment du début à la fin de la rencontre. Des raisons de s’inquiéter pour certains, un timing parfait afin de s’ajuster pour d’autres, on regarde ça tout de suite.

Ce n’est qu’un match de saison régulière. Voilà ce qu’on a pu lire et entendre, majoritairement, en sortie de branlée infligée par les hommes de Steve Kerr ce lundi. Et en effet, compte-tenu du contexte de cette rencontre, il n’y avait pas à décortiquer cette défaite pendant des heures, de la même manière que celle de Noël ou du MLK Day de l’an passé. Cependant, tout duel entre Cavs et Warriors est un bon moment pour jauger les deux équipes, et voir ce qu’il faut améliorer. Il y a trois semaines, le sujet principal entourait les rotations de Steve Kerr et la mise en retrait d’un Stephen Curry loin de ses pompes. Aujourd’hui, c’est au tour de Cleveland de passer sur la table, afin de réparer les petits détails qui pourraient faire la différence dans le cadre de probables retrouvailles en juin prochain.

# Le banc

On en parlait récemment, lors du transfert incluant Kyle Korver et Mike Dunleavy, les Cavs manquent clairement d’un banc suffisamment régulier pour pouvoir sereinement donner quelques minutes de repos aux cadres dans des matchs aussi importants. Cela s’est notamment vu hier soir, avec un différentiel qui fût fatal en première mi-temps. Car pendant que Frye, Jefferson et Korver tentaient de tenir la baraque sur des cannes bien fatiguées, les Warriors envoyaient Iguodala, Livingston et McGee pour maintenir le niveau athlétique et intense du cinq majeur. LeBron l’a dit publiquement il y a quelques jours, Cleveland a besoin d’un meneur sérieux en remplaçant de Kyrie Irving car le départ de Matthew Dellavedova cet été a laissé un trou énorme dans l’effectif du champion en titre. De plus, les Cavs n’ont tout simplement pas d’autre manieur de ballons hormis LBJ et Kyrie. Et si l’addition de Kyle pour tirer à distance fût un bon choix de la part du management de l’Ohio, ce n’est certainement pas ce seul changement qui va améliorer le 26ème meilleur banc de la Ligue en terme de production quotidienne.

# La défense globale

Autant les cadres de Tyronn Lue peuvent tenir en trottinant contre 28 équipes de la Ligue, autant ce faire contre les Warriors est plus ou moins synonyme de suicide sportif. Rois du jeu en transition, les soldats de Golden State se sont régalés en respectant un plan de jeu assez simple : défendre comme des chiens puis cavaler en attaque. Un modèle vieux comme le monde mais qui a marché, Draymond Green et Andre Iguodala gérant la couverture principale pendant que Steph et KD couraient vers l’avant. Hier soir, on a rapidement vu que les Cavs avaient mentalement quitté la rencontre et il n’y a pas à en faire des tonnes puisqu’il s’agissait encore une fois d’un match “sans frais”. Cependant, si Cleveland retrouve Golden State en juin et ne montre pas une meilleure discipline sur demi comme tout-terrain, des sanctions seront évidentes. Car si on doit parler chiffres, les Warriors ont actuellement la défense la plus efficace de tout le circuit (101,2 points sur 100 possessions), tandis que le champion en titre pointe… à la 14ème place (105,4). Et quand vous êtes en milieu de tableau défensivement face à une attaque royale, difficile d’envisager autre chose que le pire.

# La santé du groupe

Pour tenter de battre Golden State cette année, les Cavs savent en premier qu’ils devront être au complet. Et pas seulement au complet, mais à 100% de leurs capacités. Hier soir, on était loin de voir la plus belle version de Cleveland, en regardant la gueule de chaque joueur et leur body language. J.R. Smith sur le côté, Kevin Love touché à la jambe et un LeBron qui commence à enquiller les minutes sans véritable repos, ça fait beaucoup. Cependant, il n’y aura pas de formule magique pour une équipe dont le banc a une moyenne d’âge très élevée, et de même pour le cinq majeur qui enchaîne les longues saisons. Demandez au Heat de l’époque du Big Three, comment le corps répondait après deux saisons passées jusqu’en Finales et une régulière à devoir gérer en leader de la conférence. Ce lundi, c’était évidemment une version éloignée de celle attendue en juin qui fût proposée sur le parquet de l’Oracle Arena, mais que Tyronn Lue le note bien : s’il faut sacrifier quelques matchs de février et mars pour avoir une troupe au taquet en Finales, la question ne se pose même pas.

# Un jeu prévisible ?

C’est là qu’on en revient au point initial, sur le banc qui manque de boost. Avec Dellavedova ces dernières années, mine de rien, les Cavs pouvaient filer la balle à un copain en sachant que les offensives seraient installées au carré. Mieux encore, Matthew était capable d’improviser avec un partenaire afin de créer des décalages dans la défense adverse. Gros problème en affrontant la muraille des Warriors, avec Kyrie Irving et LeBron James en seuls créateurs, le jeu de Tyronn Lue fût particulièrement “facile” à contenir. Et si les deux leaders de Cleveland seront les premiers à passer en mode extra-terrestres au printemps, il convient de surveiller David Griffin et ses sbires, qui vont devoir se pencher sur un joueur ou deux à recruter. Mario Chalmers et Jarrett Jack avaient été évoqués dans les dernières rumeurs circulant dans l’Ohio, typiquement des clients qui ne trembleront pas du poignet et pourront apporter un peu de répit aux deux All-Stars des Cavs. Pour Golden State en tout cas, hier soir, défendre était une partie de plaisir.

# Répondre au challenge physique

Comme d’habitude, un match entre Warriors et Cavs montre quelques petites fristouilles entre compétiteurs de grande classe. On l’a notamment vu avec Draymond Green qui a joué aux auto-tamponneuses avec LeBron, Golden State a passé sa soirée à montrer sa domination physique et athlétique sur quasiment chaque poste. Car même si James était loin de son mode cyborg durant lequel il peut pénétrer sur tout le monde, le numéro 23 devait rester à l’extérieur et les Warriors s’en frottaient les mains. Si on regarde l’effectif du champion en titre aujourd’hui, mine de rien, l’absence de garçons comme Dellavedova, Mozgov ou même Birdman est inquiétante car ces cols-bleus sont les premiers à vouloir se jeter sur des ballons qui traînent et à répondre au challenge physique. Hormis Tristan Thompson, Iman Shumpert et un peu de Kevin Love, quels membres des Cavs sont du genre à mettre des tartes ? Il en faudra pour répondre à des bourreaux comme Draymond, Zaza Pachulia et compagnie.

Au final, pas de quoi créer une alerte générale suite à cette défaite grinçante à Oakland. Mais avec un mois restant sur le marché des transferts et trois mois de saison régulière, les Cavs savent ce qu’il leur manque. On compte donc sur David Griffin, Tyronn Lue et LeBron James pour rectifier tout ça, avant de potentielles retrouvailles en juin avec les Warriors.