Harrison Barnes apprend à être la première option des Mavs : les stats ça va, les wins un peu moins

Le 13 janv. 2017 à 16:26 par Clément Hénot

Harrison Barnes
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Drafté en 7ème position par les Warriors en 2012, Harrison Barnes est désormais un membre des Mavericks de Dallas. Poussé vers la sortie par un Kevin Durant désireux de se retrouver dans une situation inconfortable, Barnes est désormais un pion central de la franchise de Mark Cuban qui n’a pas hésité à aligner les billets pour faire venir le numéro 40, ainsi que les menottes pour le retenir et ainsi empêcher de se reprendre un deuxième retournement de veste en mode DeAndre Jordan en deux ans.

Pour rappel, Barnes a signé un contrat de 94 millions de dollars sur 4 ans en faveur des Mavs, étant donné que Golden State ne s’est forcément pas aligné sur cette proposition pour attirer l’autre monstre (ce qui a également engendré le départ du dépeceur australien Andrew Bogut). A ce prix là, on prépare forcément l’après Dirk Nowitzki, qui, aussi robuste et rigoureux soit-il, va bien devoir tirer sa révérence un jour. Du coup, c’est forcément l’ancien pensionnaire de North Carolina qui semble tout désigné pour reprendre le trône de l’Allemand qui accuse tout de même 38 ans au compteur. Ce dernier prend d’ailleurs son rôle de mentor très à cœur depuis le début de saison, lui qui a déjà manqué 25 matches cette saison à cause d’un tendon d’Achille qui couine, il accompagne déjà Harrison Barnes dans ce rôle même si le Kaiser reste toujours le patron en ville. L’heure de Barnes viendra à coup sûr et pour l’instant, il doit d’abord se focaliser sur son jeu. Et même s’il ne bénéficie plus des espaces qui lui étaient laissés par Stephen Curry, Klay Thompson, Draymond Green et Kevin Durant aux Warriors, il ne perd pas pour autant en efficacité dans son jeu. Dans les statistiques, l’ailier aligne de beaux chiffres avec 20,8 points à 48% au tir, 5,4 rebonds et 1,5 passe en moyenne par match, et montre les raisons pour lesquelles il a si longtemps été annoncé comme premier choix de sa Draft à sa sortie de North Carolina. En revanche, c’est un peu plus compliqué en ce qui concerne les résultats de sa franchise puisque ça ne va pas très fort pour la bande à Rick Carlisle, qui éprouve toute les peines du monde à décoller et à faire preuve de constance dans les résultats.

Pourtant pourvus d’un effectif assez fourni et cohérent pour pouvoir être dans la course aux Playoffs, les Mavericks nous sortent toujours du gros caca alors que l’on approche de la mi-saison. Malgré un léger redressement, Dallas pointe toujours à une indigne dernière place de la Conférence Ouest, à égalité avec les Suns et à une victoire des Timberwolves, qui étaient également attendus au tournant. 12 victoires pour 27 défaites, voici le bilan actuel des Texans. C’est crade, très crade même… Et ce malgré des vétérans comme Dirk Nowitzki ou Andrew Bogut, de revenants comme Deron Williams ou Wes Matthews, des joueurs de devoir comme Justin Anderson ou Dwight Powell, ou encore des joueurs au blaze random qui viennent à peine d’avoir leur tronche sur l’appli NBA comme Dorian Finney-Smith. Pire encore, Dallas a commencé par un très vilain 3-15, en perdant leurs cinq premiers matchs et en laissant huit rencontres d’affilée leur passer entre les doigts au cours du mois de novembre. Alors oui, on peut appeler ça une année de transition, étant donné que leur nouveau joueur le plus coûteux, fort de deux Finales consécutives et d’un titre NBA en 2015 vient d’arriver, mais la place des Mavs n’est pas dans les méandres de la Conférence Ouest, et encore moins de la NBA. Et c’est précisément sur ce point que le “Black Falcon” doit mûrir et progresser. S’il assume son rôle sur le terrain en scorant autant que possible, en shootant plus de 17 fois par rencontre, il n’a jamais réellement été un leader en NBA et peine encore à rendre les autres meilleurs, comme l’attestent sa moyenne de 1,4 passe par match et son record en carrière qui n’est que de 5 offrandes, c’est trop peu et le principal intéressé le concède : il doit plus participer au playmaking s’il veut être plus imprévisible pour les défenses adverses, qui n’hésitent plus à le cibler. Car si les bons joueurs sont capables de scorer, les grands joueurs rendent leurs coéquipiers meilleurs, et pour l’instant, Harrison Barnes se situe encore dans la première catégorie. De plus, l’ailier au sourire Freedent est plutôt réservé. En plus d’attirer les défenses, il focalise également l’attention des médias, Barnes doit communiquer sur et en dehors du terrain pour vraiment entrer dans la cour des grands et reprendre la main que lui laissera très probablement Dirk d’ici quelques temps. En attendant, il peut toujours s’abreuver des précieux conseils de l’illustre numéro 41.

Bien sûr, aucun jugement hâtif n’est à tirer du début d’expérience de Harrison Barnes à Dallas, le processus ne se fera pas du jour au lendemain pour ce gamin qui, on le rappelle, n’a que 24 ans. Mais Barnes a du talent plein les mains et semble avoir une tête assez bien faite pour écouter ses ancêtres. Conscient de ses forces mais aussi de ses lacunes, la progression sera lente et semée d’embuches, mais l’ancien bouc émissaire des Warriors prend déjà très à cœur sa nouvelle mission qu’il veut absolument réussir. A 94 patates sur 4 ans, c’est en tout cas ce qui est attendu de lui à Dallas.


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