Cauchemar pour les Timberwolves : money-time mal géré, encore une défaite à devoir assumer

Le 08 janv. 2017 à 07:30 par Bastien Fontanieu

Timberwolves
Source image : NBA League Pass

Ce samedi, Tom Thibodeau et ses poulains menaient sereinement en début de dernier quart-temps, avant de s’effondrer face au Jazz : pour les jeunes Timberwolves, apprendre à gagner est un exercice particulièrement dur cette saison.

On le savait d’entrée, notamment à cause de leur date de naissance. Andrew Wiggins, Zach LaVine, Karl-Anthony Towns, trois phénomènes voués à dominer sur leur poste mais aussi trois gamins qui peuvent à peine commander une bière chez l’Oncle Sam. C’était écrit, que cette année les fans du Minnesota allaient devoir serrer les fesses dans chaque money-time, avec autant d’inexpérience et donc quelque part de naïveté à bord. Hier soir ? C’est Utah et Rudy Gobert qui se sont fait plaisir, en calant un invraisemblable 25-12 dans le dernier quart-temps, afin de réaliser un hold-up frustrant sans avoir à forcer leur jeu. Quelques stops défensifs, un peu d’exécution sur demi-terrain, rien de plus, rien de moins, et le match qui se renverse de lui-même. Ce n’est bien évidemment pas la première fois que cela arrive cette saison pour les Wolves, bien au contraire d’ailleurs. Car malgré la belle victoire en déplacement à Chicago il y a un peu moins d’un mois, une qui avait notamment montré un peu plus de sérénité lorsque la pression montait, les vilaines défaites se sont accumulées avec un thème qu’on vous laissera deviner : la solidité dans le dernier quart. Pour fin simple, et pour donner un chiffre qui doit terroriser Ricky Rubio comme ses potes, disons simplement que sur les 14 matchs “serrés” joués par les Wolves cette saison (avec 6 points d’écart maximum), le bilan des jeunes est de 2 victoires pour 12 défaites… Et dernièrement, ce sont les Sixers, les Blazers, les Nuggets et les Kings qui ont su faire la différence dans le dernier quart-temps, quatre des douze revers de Tom Thibodeau et ses enfants dans les scénarios stressants.

L’entraîneur est au centre de cette frustration globale, qu’il le veuille ou non. Car même si son effectif ne transpire pas l’équilibre ni l’expérience, et avec un banc qui pousserait presque notre rédaction à postuler pour un contrat de dix jours, Thibodeau montre une vraie difficulté à poser le jeu et à demander un minimum d’exécution à ses jeunes joueurs. Ce fût le cas hier soir, pareil lors des défaites précédentes, l’improvisation semble totale dans le money-time et le manque de hiérarchie comme de systèmes empêche ces gamins de pouvoir progresser dans ces situations. Face au Jazz, avec deux points de retard et 24 secondes à jouer, c’est Towns qui a été envoyé en isolation sur Rudy Gobert, connu pour être un très mauvais défenseur. Derrière ce hook loupé, et sur une ultime possession récupérée, c’est LaVine qui s’est isolé en un-contre-un face à Joe Ingles, et laissant l’horloge couler. Prendre un tir rapide ? Pour provoquer un rebond offensif ? Organiser quelque chose de concret avec Rubio à la mène ? Tant de questions qui méritent des réponses et n’étaient évidemment pas fournies par Thibs, dans le feu de l’action. Cependant, avec tout l’amour qu’on a pour le bourreau défensif et excellent développeur de talent (demandez aux Bulls et même aux Celtics), on a aussi l’impression de retrouver le créateur offensif limité, qui faisait de l’attaque de Chicago un véritable supplice à regarder au quotidien. Le processus, on le sait, sera long et demandera de la patience chez les fans, comme chez les joueurs et le coach. Mais pour qu’un groupe progresse concrètement et puisse comprendre comment gagner des matchs dans cette Ligue de darons, il faut au moins présenter des bases, qui semblent invisibles pour le moment.

Avec un bilan tout juste équilibre dans ces situations de money-time ? On parlerait des Wolves comme de cette équipe qui pourrait gratter un strapontin en Playoffs. Mais en cumulant autant de défaites lors des matchs serrés, les jeunes du Minnesota sont obligés de rester dans les profondeurs du classement : c’est la dure loi de la NBA, lorsqu’on joue principalement avec des enfants.