James Harden remporte son duel face à Westbrook : 26 points et 12 passes, par ici le MVP !

Le 06 janv. 2017 à 05:59 par Bastien Fontanieu

James Harden

C’était le troisième acte du duel entre deux anciens coéquipiers, actuellement co-leaders de la course au titre de MVP. Au finish, James Harden est reparti avec l’action décisive, et surtout la victoire, 118 à 116.

Une fin de match tellement symbolique, tellement représentative des forces et à la fois des faiblesses des deux hommes au sein de leur propre dossier. De son côté, Russell Westbrook était tout simplement possédé, voulant rattraper ses récentes mauvaises performances au tir en s’appliquant sur chaque fouetté. Un hommage au transfert de Kyle Korver ? Maybe, car le meneur s’offrait un nouveau record en carrière avec 8 tirs de loin rentrés, 49 points au total… mais des actions trop isolées dans les dernières minutes de la rencontre. Comme ce tir de la gagne devant un score à égalité, avec quelques secondes à jouer et tout le public prêt à pleurer, qui ricochait sur l’arceau et offrait une possibilité de l’emporter pour les Rockets. Jusqu’ici, Russell avait tout fait, tout donné, poussé ses coéquipiers à se donner, tel Andre Roberson qui réalisait un nouveau match exceptionnel sur le gaucher régnant à Houston. Mais de son côté, James Harden montrait un visage différent, peut-être un poil trop porté vers la passe, mais diablement efficace sur pick and roll. Récupérant la balle sur le tir raté de Westbrook et demandant un temps-mort, les Rockets décidaient de logiquement donner la gonfle dans les mains de leur franchise player. Et que fit James ? Attirant deux défenseurs du Thunder, il trouva un Nene isolé sous l’arceau d’OKC, qui provoqua deux lancers controversés pour la gagne. Y avait-il faute, n’y avait-il pas faute, le débat animait les réseaux sociaux comme les spectateurs présents au Toyota Center mais le résultat final était bien là : le Brésilien plantait ses deux tirs et anéantissait les espoirs de Westbrook et ses potes. Victoire de Houston, game over.

Et sans avoir à dessiner un portrait figé des deux phénomènes qui bercent actuellement nos nuits tout en réduisant à néant celles des statisticiens de la Ligue, il y avait quelque chose d’assez représentatif, d’assez symbolique dans ces dernières minutes de la rencontre. Un joueur venu d’une autre planète d’un côté, capable de tout faire, physiquement comme techniquement, et dont l’esprit de compétition rappelle les plus grandes légendes de notre sport. Seulement, vivant aujourd’hui dans une franchise qui avance dans cette Russell-dépendance, Westbrook devait rendre les armes face à d’autres systèmes mieux… brodés. Une défaite à Milwaukee pour commencer l’année, une autre défaite à Charlotte pour enchaîner et maintenant un revers face à son rival texan, le moteur du numéro 0 était loué depuis des semaines pour son exceptionnelle puissance mais ce dernier commençait évidemment à surchauffer. Tandis qu’en face ? Des alliés plus productifs à ses côtés, un entraîneur un peu plus inspiré. En bref, des options. Voilà ce que James Harden possédait et possède, et qui s’est notamment avéré décisif hier soir. Car le barbu n’a pas eu à planter son record en carrière à distance et frôler la cinquantaine pour obtenir une fin de match serrée. Bien défendu mais à son rythme, le gaucher s’est appliqué quand il le fallait et a répondu présent sur l’action la plus importante de la rencontre. Pas en isolation à trois-points, mais en attirant deux défenseurs pour nourrir un copain. Deux séquences qui se sont suivies et représentaient assez bien la situation des Rockets comme du Thunder, de Russell Westbrook comme de James Harden.

Dans la course au titre de MVP, le cuistot de Houston a pris une sérieuse avance en remportant sa matchup avec son plus sérieux concurrent. Mais avec un score de deux jeux à un et un Westbrook qui n’a pas dit son dernier mot, le duel continuera à exciter les fans tout en dessinant la toile de cette exceptionnelle saison régulière. Jeu Harden, service Russell, le 26 mars, à Houston.

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