Isaiah Thomas se balade : 29 points et 15 passes, après son record de points… son record de passes !

Le 04 janv. 2017 à 06:48 par Bastien Fontanieu

Isaiah Thomas

Quand on sort d’un match record à 52 points, il y a de fortes chances pour que la défense adverse soit bien serrée. Du coup ? Autant en profiter pour nourrir ses potes : Isaiah Thomas a encore régalé avec ses Celtics.

Match compliqué pour Utah, qui venait de lâcher quelques plumes à Brooklyn et devait enchaîner avec un back-to-back coriace à Boston. Dans le genre challenge XXL, on a connu plus léger. Mais si la mission semblait tendue pour Boris et ses camarades, le Jazz tenait bien dans la partie, notamment grâce à sa défense en tout début de rencontre, un jeu de passes toujours aussi précis et une belle répartition du score. Sans George Hill, difficile de faire des miracles mais pourtant Utah arrivait à tenir le regard, avec son banc tout comme l’agressivité de Gordon Hayward, jusqu’au run inévitable des hôtes. Aussi appliqués en défense qu’en attaque, les hommes de Brad Stevens montraient une attitude des plus exemplaires avec ce jeu collectif si compliqué à défendre… et face auquel attaquer. Car pour bloquer un Rudy Gobert bien plus long que toute la raquette du Massachusetts, Amir Johnson et Al Horford se rendaient service à tour de rôle. Et pour soûler les rotations adverses qui font du Jazz une des meilleures défenses du circuit, le mouvement de balle offrait des tirs bien ouverts aux Jae Crowder et Avery Bradley du coin. Pas de quoi se créer une avance monstre, mais suffisamment pour garder les deux mains sur le volant, faire kiffer le public du TD Garden et valider un nouveau succès à la maison. Peinards, les petits hommes verts. Bien évidemment, pour mener la charge et tout mettre en place, il y avait un petit numéro 4 qui était au four et au moulin…

Et honnêtement, difficile de se souvenir d’un moment, d’une période de sa carrière, durant laquelle Isaiah Thomas fût aussi serein et efficace en attaque. Des explosions offensives, on en a vu et connu avec le terrible gaucher de Beantown, mais actuellement c’est comme si le jeu était au ralenti pour Thomas, l’animal disséquant chaque défense avec une rigueur et une capacité de lecture qui le rendent tout bonnement indéfendable, malgré sa petite taille. Après ses 52 points face au Heat vendredi, le lutin et ses copains avaient quelques jours pour récupérer et c’était idéal afin de bien recharger les piles. Mais au lieu de chercher à scorer comme un bourrin, face à un casse-tête aussi connu que celui proposé par la défense du Jazz, Isaiah passa la première partie de son match à distribuer les gonfles. Zéro balles perdues, pendant la majeure partie de son chef d’oeuvre, une petite au finish certes, mais 15 passes décisives qui rendaient son ratio exceptionnel et la propreté de sa feuille unique. Et quand bien même Thomas aurait pu s’arrêter là en laissant les Crowder, Bradley, Horford ou même Brown s’occuper du scoring, le All-Star y allait de ses 29 points à des pourcentages fabuleux (10/18 au tir, 5/8 de loin). Peut-être qu’Isaiah avait mal pris le fait de voir John Wall être nommé Joueur de la Semaine à l’Est, peut-être aussi qu’il n’en avait rien à foutre mais qu’il voulait laisser parler sa forme récente.

Quoi qu’il en soit, Utah a mangé le tarif actuel lorsqu’on rend visite aux Celtics, un groupe qui commence à trouver ses marques en gardant le mois de mai dans le viseur, et dont le leader est en feu en ce moment. Ne pas regarder Isaiah jouer, c’est vouloir consciemment louper un des shows les plus excitants de toute la Ligue : ne faites pas cette erreur.

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