Les Sixers terminent bien l’année : victoire à Denver, avec un Embiid clutch aux lancers

Le 31 déc. 2016 à 07:54 par Bastien Fontanieu

Joel Embiid

Il fallait boucler le roadtrip en cours et le cycle de 2016 sur une bonne note. En déplacement dans le Colorado, les Sixers ont fait le job sans trembler dans le money-time (124-122) : c’était juste, mais c’était bon !

Pauvre Gary Harris, qui doit encore s’en vouloir d’avoir loupé le tir de l’égalisation. Alors que les Nuggets semblaient définitivement enterrés, avec quatre points de retard et quelques secondes à jouer, Nikola Jokic se retrouvait aux lancers avec 3 ficelles à claquer, ou deux en créant un rebond offensif. Malin comme il est, le pivot rentrait ses deux premières tentatives puis envoyait une perle sur l’arceau, qui retombait dans les mains de son coéquipier seul à 45 degrés. Peu habitué à devoir être clutch dans cette situation, Harris n’arrivait pas bien à jauger son tir et le buzzer sonnait sur un public déçu de ne pas pouvoir obtenir une prolongation puis une potentielle victoire. Mais à l’envie, dans le jeu et dans l’attitude, ce sont bien les Sixers qui méritaient davantage de repartir avec la gagne, eux qui voulaient tant finir leur année civile sur un ton des plus positifs. Battus à Phoenix de peu, Sacramento dans la dernière minute puis Utah en menant en début de dernier quart, les hommes de Brett Brown devaient tout faire pour rentrer en Pennsylvanie avec autre chose que leurs valises, et l’entraîneur montrait un sourire des plus fiers en conférence de presse d’après-match. Car cette victoire était non seulement représentative de l’enthousiasme de ses jeunes, mais elle montrait aussi une maturité développée dans un moment où ils auraient dû craquer. Non, cette fois-ci, Philly n’a pas flanché et c’est la ville du cheesesteak qui peut aborder son réveillon sereinement.

Bien évidemment, au coeur de ce money-time, qui d’autre au centre des affaires que le phénomène camerounais, qui se présentait aux lancers avec son habituelle confiance ? Même en ne rentrant qu’un lancer sur deux, Joel plaçait un index sur sa bouche afin de demander au public du Pepsi Center de se taire. Arrogant mais spontané, du Embiid tout craché. Sauf que s’il ne s’agissait que d’un côté du terrain, ce serait trop aisé. En défense, le pivot s’occupait de contrer une première fois Jokic avant de laisser son pote Dario Saric sauver la gonfle. Nouvelle opportunité de verrouiller la victoire, deux lancers qui font filoche. Et sur une nouvelle tentative signée Mudiay aux lancers, le géant gobait son rebond avant de rentrer deux nouveaux lancers. Une faute stupide sur le pivot des Nuggets aurait pu coûter une prolongation à ses Sixers, mais Embiid avait fait le nécessaire et ses copains autour de lui aussi. De Timothé Luwawu dès le premier quart à Ersan Ilyasova intraitable à distance, McConnell dans sa gestion du groupe ou Dario en sortie de banc, chacun ajoutait sa pierre à l’édifice et le résultat final ne pouvait être que plaisant. Une victoire, la première à l’extérieur depuis celle à Détroit en début de mois, mais surtout une belle occasion de pouvoir décompresser pendant le réveillon, avant de repartir pour de nouvelles aventures en 2017. Des péripéties qu’on suivra avec attention, notamment dans ces fins de matchs tendues, sans oublier les débuts de Ben Simmons et l’inévitable période de transferts que la mafia Colangelo devra gérer convenablement.

Ce n’est pas tous les jours qu’on peut le dire, mais les fans de Philly peuvent aborder la nouvelle année avec le sourire. Un phénomène dans la raquette, du renfort d’ici quelques semaines, des jeunes qui gagnent en confiance et une victoire dans une arène en haute-altitude, c’est décidément chouette de suivre les Sixers cette saison.

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