Austin Rivers et Doc Rivers expulsés du match : retour sur un scandale père-fils assez perché

Le 31 déc. 2016 à 06:40 par Bastien Fontanieu

Rivers

Si la large défaite des Clippers hier soir a été notamment ambiancée par un triple-double de James Harden et le match record de Montrezl Harrell, elle fût surtout marquée par une double-expulsion qui fera couler encore beaucoup d’encre.

Décidément, il est difficile de se pencher sur une soirée en NBA sans avoir à décortiquer une affaire controversée, un coup de sifflet dur à comprendre ou une lecture du bouquin officiel qui nous pousse à remettre en cause certaines décisions. Ce vendredi, les soldats de Los Angeles se rendaient dans le Texas pour y affronter les Rockets, sans Blake Griffin ni Chris Paul. Une galère qui forçait notamment Austin Rivers à démarrer dans le cinq majeur, et Houston à en profiter dès les premières minutes du match. Avance rapide jusqu’à la moitié du second quart, avec déjà plus de 20 points de retard les Clippers tentent une offensive et Austin loupe son double-pas sur une bonne dose de contact imposée par Patrick Beverley et Nene sous l’arceau. Dans sa ‘chute’, l’arrière rentre en contact avec l’arbitre (J.T. Orr) et aurait – selon le rapport d’après-match – insulté ce dernier. Ce qui pousse l’homme au sifflet à immédiatement expulser le jeune Rivers, alors que ce dernier se retourne immédiatement en faisant le geste de s’excuser, sauf que la sentence est déjà tombée. Dans sa frustration compréhensible, Austin s’énerve et pointe l’arbitre du doigt, avant d’être évacué du terrain par des membres du staff ainsi que la sécurité des Rockets. Avant de se pencher sur la suite, celle qui voit son père entrer en scène, le joueur a donné sa version des faits.

“J’ai vu le ralenti, je n’ai rien fait de mal. Je n’avais aucune idée que l’arbitre était là, j’ai reculé et lui ai dit ‘Siffle faute !’ et quand je l’ai fait je me retournais donc mon coude l’a touché. […] Je n’ai jamais mis mes mains sur un arbitre dans toute ma carrière, et je n’ai pas prévu de le faire. Il doit savoir que si je l’avais vraiment poussé, il aurait reculé, mais il n’a pas bougé. Je ne voulais pas le toucher, et pendant qu’il me donnait ma faute technique, je tentais de lui dire que ce n’était pas volontaire. Je n’ai rien fait de mal, je continuerai à le dire.

Quelques secondes plus tard, Doc Rivers prend un temps-mort sur le panier marqué par Marreese Speights, action que beaucoup de monde zappe à cause de l’activité dans le corner droit. Et pendant cet arrêt de jeu ? L’entraîneur cherche à s’expliquer avec Jason Phillips, qui conduit le trio arbitral. Seul problème, le coach des Clippers pointe l’homme qui a expulsé son fils et – encore une fois selon le rapport officiel d’après-match – utilise une insulte jugé extrême par les arbitres. Ni une, ni deux, Phillips renvoie le père au vestiaire pour rejoindre son fils et les Californiens se retrouvent orphelins des deux Rivers. Bien évidemment, le coach s’est lui aussi exprimé après la rencontre pour signaler que sa seule plainte était autour du and-one qui aurait dû être accordé à Speights, affirmant qu’il ne venait certainement pas parler de l’expulsion d’Austin qui venait d’avoir lieu, mais les arbitres n’ont apparemment rien voulu savoir. Ce qui nous mène à la situation suivante. D’un côté, Doc et Austin, qui n’en sont pas à leur première expulsion et sont connus pour en mettre généralement plein les oreilles des refs. Dans le viseur depuis pas mal de temps, les Clippers sont aussi victimes d’un comportement qui gave les hommes aux sifflets. Maintenant, de l’autre, les arbitres. Doit-on vraiment expulser Austin aussi rapidement ? Et surtout, ne s’agit-il pas là d’un cas de haute-sensibilité qui symbolise d’une façon assez critique et fatigante les arbitres en NBA ? Régulièrement, cette saison, la police des matchs a été au coeur de controverses. Et régulièrement, cette saison, les Clippers ont été dans la même situation. Y a-t-il un camp qui a raison et pas l’autre, trop compliqué à dire. Cependant, une chose est sûre, ces expulsions n’auraient probablement pas eu lieu si c’était une autre équipe ou bien si une simple faute avait été demandée.

Toujours est-il que la franchise de Los Angeles se retrouve once again dans une affaire d’arbitrage, de plaintes, de replays fatigants et le tout en levant les bras en l’air, comme si de rien n’était. La faute à qui ? On pourrait pointer quelqu’un du doigt, mais on préfère conclure ainsi : avec cinq défaites de suite, il serait peut-être temps pour les Clippers de se remettre dans le droit chemin. Au nom du Père, du Fils… et du CP3.