Retour sur la NBA en 2016 : ce qu’on a aimé et dont on se souviendra pendant longtemps

Le 29 déc. 2016 à 19:20 par David Carroz

Cavs
Source image : Twitter

À quelques jours de tirer un trait définitif sur l’année 2016, la rédaction TrashTalk s’est posée pour jeter un coup d’œil dans le rétro. Un an de balle orange, et un bilan à dresser sur douze mois intenses qui nous ont fait passer par tous les états, tous les sentiments. On a vibré, on s’est marré, on a même pleuré. Après avoir passé notre coup de gueule et chialé un coup hier, on a séché nos larmes et on s’est un peu calmé. Parce qu’il y avait quand même de quoi kiffer 2016.

Parce que finalement ces derniers mois, on a juste halluciné devant nos écrans, scotchés jour après jour devant les exploits et performances qui se sont accumulées. Au point de nous faire redéfinir les principes mêmes de notre sport devant tant de violence sur les parquets. On ne pouvait pas faire mieux que 72 victoires en saison régulière, soyons sérieux. Et pourtant. On ne pouvait pas être MVP unanime. Et pourtant. On ne pouvait pas envoyer 400 ogives du parking. Et pourtant. On ne pouvait pas accumuler toutes ces performances, mener 3-1 en Finales et laisser filer le titre. Et pourtant. On ne pouvait pas de nouveau remporter 40 rencontres à domicile. Et pourtant. On ne pouvait donc logiquement pas s’incliner avec l’avantage du terrain dans ces conditions. Et pourtant. C’est dire si on a vu l’histoire de la NBA s’écrire devant nos yeux ébahis.

Et alors qu’on pensait tranquillement siroter nos mojitos pendant les vacances, on a vu un ancien MVP quitter sa franchise pour rejoindre ceux qui l’ont éliminé quelques semaines plus tôt en finale de conférence… Ok, ça on a moins aimé, mais cela s’inscrit clairement dans ce changement d’ère qu’on a eu la sensation de vivre. Cette impression de plonger dans une nouvelle époque en NBA dont on ne maîtrise pas forcément les codes. Car si on peut se baser sur l’histoire pour tenter de deviner l’avenir pendant des heures, 2016 nous a surtout montré que c’était parfois totalement inutile face aux phénomènes évoluant actuellement en NBA. Le jeu rapide a pris le pouvoir et désormais, le small ball et le tir en première intention font partie intégrante de la philosophie de jeu des meilleures équipes de la Ligue, avec des joueurs totalement hybrides qui réinventent les rotations, en dehors de toute notion de poste. La NBA est en perpétuelle évolution, elle sait se régénérer et cette année 2016 en est une preuve de plus. Vivons le jeu, et acceptons le changement : 2017 devrait suivre cette tendance, et tant mieux !

Question régénération on a eu le droit à une belle bouffée d’oxygène. On nous a dit que le poste de pivot était mort. Faux, il est vivant, et en pleine forme. En constante évolution lui aussi, mais quand on voit les campagnes rookies de Karl-Anthony Towns et Kristaps Porzingis – même si ce dernier a alterné entre 4 et 5 – on a de quoi avoir le sourire aux lèvres. En particulier pour le Letton qui a fait fermer un paquet de bouches et retourner toutes les vestes du Madison Square Garden en quelques semaines. Jeunes intérieurs toujours, on a adoré enfin voir Joel Embiid, sa joie de vivre, de jouer – même pour les Sixers. C’est parfois du n’importe quoi, mais comment ne pas se réjouir de voir un mec avec autant de qualités techniques débarquer sur les parquets après deux ans de galère ? Et comme en plus il continue de régaler en dehors en visant un nouveau trophée de MVP sur Twitter, c’est un gros cœur avec les doigts pour le Camerounais.

Des pivots qui nous ont d’ailleurs bien fait rêver lors du break All-Star. Alors que le match des étoiles en lui-même ne sert plus à rien et nous a bien soulé, la soirée des concours a pour sa part été l’un des points culminants de la saison. Avec donc en premier lieu la victoire de KAT au Skill Challenge, au nez et à la barbe des meneurs, de quoi provoquer l’hystérie et la joie communicative des autres big men inscrits à l’épreuve. Simple amuse-bouche avant de voir Zach LaVine et Aaron Gordon faire basculer la soirée dans le surnaturel. Un concours de dunk comme on en n’avait pas vu depuis… depuis toujours ? Peut-être bien, car à l’image de tout ce qu’on a vu en 2016, on cherche encore à quel référentiel se raccrocher pour pouvoir comparer.

Parce que bon, à quoi est-ce qu’on compare le 59-20 d’Anthony Davis ? Les coups de chaud de Klay Thompson ? Les chiffres alignés par les extra-terrestres Russell Westbrook et James Harden qui vont finir par nous faire croire qu’Oscar Robertson, c’est de l’eau en fait ? Surtout si en plus l’ami Giannis se met lui aussi à nous sortir un numéro de téléphone à chaque match. Et les 51 pions de Lillard face aux Warriors ou encore la victoire de Golden State à Oklahoma City le 28 février qui nous filent des frissons rien que d’en parler ? Merde, on n’était qu’en saison régulière ? Alors ça va être quoi les Playoffs ? Des émotions tout d’abord, avec le discours en larme de Dave Joerger après l’élimination des Grizzlies. Un énorme coup de balai, mais un putain de coeur symbolisé par cet hommage rendu par le coach à ses vieux briscards Matt Barnes et Vince Carter qui étaient prêts à crever sur le parquet si cela pouvait permettre de s’approcher un peu plus des Spurs, même sans gagner. Au premier tour on a aussi vu que Paul George était toujours un pur joueur, de la trempe des meilleurs, même si la qualification échappe aux Pacers. Avance rapide jusqu’en finale pour voir LeBron James et Kyrie Irving nous servir un double 40 lors du Game 5 et amorcer une remontée exceptionnelle, conclue par les deux mêmes lascars, avec en prime un contre et un shoot qui resteront gravés dans les mémoires. Pour leur importance dans cette rencontre, cette série, cette saison, notre société qui a pu voir Gérard parader des jours durant sans t-shirt et sans décuver. Mais surtout parce que ces deux actions bouclent la quête du King de l’Ohio, ramener un titre à la maison. Cette bague, immense tournant dans sa carrière, il est allé la chercher en patron, alors que personne ne donnait cher de la peau des Cavs au moment d’affronter les Warriors. Que tout le monde annonçait que le flambeau était passé, la Ligue appartenant désormais à Steph Curry et ses Dubs, tandis que lui, encore loin de la date de péremption, devrait se contenter de miettes. Quand l’un des meilleurs joueurs de l’histoire réussit un tel accomplissement, on ne peut qu’applaudir, même si on aurait préféré que cela se fasse sans le changement de coach qui nous laisse un goût amer.

Petit kiff chauvin également, car même si l’équipe de France a déçu, certains Bleus ont brillé en 2016. Nando De Colo en Euroleague. MVP siouplé m’sieurs-dames. Si la NBA n’est pas d’actualité pour le moniteur, d’autres Frenchies ont montré les crocs au Pays de l’Oncle Sam. Ian Mahinmi, auteur de sa meilleure saison en carrière. Même constat pour Evan Fournier. Nicolas Batum, épanoui dans son rôle de lieutenant à Charlotte. Et par conséquent des gros chèques qui tombent, preuve que le travail est reconnu également par nos amis Cains-ri. Confirmé quelques semaines plus tard par le nouveau contrat d’un Rudy Gobert qui prend toujours plus de place dans les raquettes de la Ligue. Le tout en attendant que la nouvelle génération prenne le relais puisque ce sont cinq autres noms issus de l’Hexagone qui ont été appelés par Adam Silver lors de la Draft.

Et comme toutes les bonnes choses ont une fin, on a kiffé le Mamba Day, fin parfaite pour la carrière de Kobe Bryant. 50 tirs pris, 60 pions, la victoire et le désormais culte “Mamba Out”, que de bonheur malgré la tristesse d’un tel départ. Retraite totalement opposée pour Tim Duncan, mais tellement caractéristique du bonhomme. Les larmes de Pop’ étaient douces et la nostalgie qu’elles inspiraient nous replonge vers de magnifiques souvenirs. On aura l’occasion de refaire le point sur la carrière de ces deux légendes lorsqu’elles iront rejoindre Shaq, Yao et The Answer au Hall of Fame. Oui, cette promotion qui débarque à Springfield, Massachusetts est belle et colle tellement à cette année 2016 en NBA, riche en événements, bien fat et ouverte sur le monde.

C’était beau, c’était intense et on en redemande pour 2017. Comme en plus le syndicat des joueurs et les proprios ont réussi à se mettre d’accord sur un nouveau CBA et nous épargner un lockout prochainement, on termine donc en fanfare. Pour redémarrer 2017 sur les mêmes bases et nous offrir toujours autant. Putain, qu’est-ce qu’on aime ce sport.


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