Le 12 décembre 2002, LeBron James délivrait son premier chef-d’œuvre : 31 points face à Oak Hill, en antenne nationale !

Le 29 déc. 2016 à 16:08 par Nicolas Meichel

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Dans la hiérarchie des plus grands matchs de la carrière de LeBron James, certaines performances tiennent une place de choix. Évidemment, ses deux Game 7 en Finales NBA sont dans le haut du panier, tout comme son massacre à Boston en juin 2012 ou encore son festival du côté de Detroit en 2007. Mais il y a une autre rencontre qui mérite d’être tamponnée, de par son contexte et la façon dont LeBron a répondu sur le terrain. C’était le 12 décembre 2002, quand le « King » n’était encore qu’en High School du côté de St. Vincent-St. Mary…

Le contexte

Pour comprendre l’importance de ce match, il faut se pencher sur l’atmosphère très inhabituelle qui l’accompagne. A l’époque, LeBron James est considéré unanimement comme le meilleur lycéen du moment, voire même de tous les temps pour certains. Déjà comparé au plus grandes légendes de son sport alors qu’il n’a pas encore posé un orteil en NBA, le gamin d’Akron est le grand favori de la Draft 2003, prévue quelques mois après cette rencontre. Bref, la hype autour de lui est énorme, en particulier depuis qu’il a fait la couverture du célèbre magazine Sports Illustrated en février 2002, avec le titre aussi élogieux que dangereux « The Chosen One ».

Preuve de sa notoriété grandissante, la chaîne ESPN2 décide de surfer sur la vague en diffusant pour la première fois en 13 ans un match de High School, en antenne nationale. De plus, cette rencontre contre Oak Hill Academy, meilleure équipe lycéenne depuis de nombreuses années et classée numéro un dans tout le pays, se déroule dans la salle de l’Université de Cleveland State, devant plus de 11 500 spectateurs. Parmi eux, on retrouve notamment des scouts, le coach d’Ohio State Jim O’Brien et même des membres du front office de plusieurs équipes NBA. Autrement dit, ce match intéresse beaucoup de monde et va permettre à la nation toute entière de connaître plus précisément le phénomène LeBron. Vive la pression !

Une performance à la « King James »

Face aux nombreuses attentes du public, LeBron James galère en début de match. Probablement un peu nerveux, il rate ses trois premiers shoots, tous pris en dehors de la raquette, et perd deux ballons. Résultat, son équipe de St. Vincent-St. Mary est rapidement menée 3-10 face à une formation d’Oak Hill sérieuse, qui domine aux rebonds et qui profite des turnovers adverses. Après cinq minutes de jeu, LeBron débloque enfin son compteur, avant de sortir un énorme dunk à une main à la fin du premier quart-temps, qui deviendra sa signature au cours de sa carrière NBA.

A partir de là, la physionomie du match change complètement. Comme libéré, James montre à tout le monde pourquoi il est considéré comme le jeune le plus prometteur du pays. Entre les alley-oops et les passes à la Magic Johnson, le numéro 23 du Fighting Irish réalise un énorme chantier et donne l’impression d’être un homme parmi les gosses. Sous son impulsion, St. Vincent-St.Mary (SVSM) prend les devants et rejoint les vestiaires avec un avantage de 30-25. A la pause, LeBron en est à 13 points, 5 rebonds et 4 passes décisives.

Malgré sa bonne première mi-temps, James a également enchaîné les briques dès qu’il shootait à l’extérieur. Du coup, dans le troisième quart-temps, il décide d’enclencher le mode rouleau compresseur et de s’approcher de l’arceau. Dominant au rebond et agressif vers le panier, il porte les siens et permet à son équipe de prendre dix longueurs d’avance. Cependant, Oak Hill revient à égalité 37-37 en convertissant les pertes de balle de SVSM en points. On pense alors que la meilleure équipe du pays est en train de prendre l’ascendant, mais c’est sans compter sur LeBron, qui remet un coup d’accélérateur. And-1, playmaking, shoots du parking, tout y passe. Avec l’aide précieuse de ses coéquipiers, il remet le Fighting Irish sur les bons rails. Lors des 12 dernières minutes de la rencontre, St. Vincent-St. Mary domine outrageusement Oak Hill en passant un 28-8 dévastateur, et s’impose finalement 65-45. Sous l’ovation du public, James termine la rencontre avec 31 points, 13 rebonds et 6 assists, le tout à 12/25 au tir. Propre !

L’impact de la rencontre

Avec une telle performance, LeBron James avait prouvé à tout le pays qu’il était bien « The Real Deal ». Au-dessus du lot physiquement, complet et faisant preuve d’un leadership exemplaire, le prodige d’Akron a réussi à sortir un match très symbolique de sa future carrière NBA, marquée par une pression constante et des énormes attentes. Alors forcément, comme vous pouvez l’imaginer, la hype autour de LeBron était encore montée d’un cran après cette partie, mais elle était surtout devenue plus crédible aux yeux des Américains. Ces derniers étaient d’ailleurs tellement curieux de voir ce que James avait vraiment dans le ventre que la chaîne ESPN2 a battu des records d’audience, avec un rating de 2.0 ! C’était mieux que les rencontres NBA Detroit-Chicago (0.7) et New Orleans-Utah (0.8), qui se sont jouées la même soirée et qui ont été diffusées sur TNT. Bref, LeBron était déjà au cœur de l’attention, alors qu’il n’était que lycéen.

Devant cette exposition démesurée pour un gamin de 17 ans, LeBron James aurait pu se cramer. Au lieu de ça, il a sorti le très grand jeu face une équipe des Oak Hill Warriors (déjà…) pourtant considérée comme la référence en High School. Évidemment, l’importance de ce match d’un point de vue purement sportif est très faible par rapport à d’autres rencontres de la carrière du “King”, mais elle marque incontestablement un premier tournant dans cette dernière.