Kristaps Porzingis en pivot : Jeff Hornacek n’est pas très chaud et pense aux minutes de Kyle O’Quinn

Le 22 déc. 2016 à 08:37 par Benoît Carlier

Kristaps Porzingis
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À 21 ans, Kristaps Porzingis symbolise déjà le présent et le futur de la franchise des Knicks. Le gamin sait tout (bien) faire mais Jeff Hornacek a un plan très précis pour son sophomore et n’est pas trop du genre à faire des expériences.

Lorsqu’il dispose de son effectif au complet, l’entraîneur new-yorkais aime commencer avec un cinq majeur composé de Derrick Rose, Courtney Lee, Carmelo Anthony, Kristaps Porzingis et Joakim Noah. Le mercato est passé par là et le Madison Square Garden a donc accueilli trois nouvelles têtes parmi les titulaires. Bien sûr, Melo et KP gardent une place centrale dans le dispositif des Knicks et le cœur des fans. Le premier est la star de l’équipe, l’enfant du pays, le second est le franchise player officieux depuis déjà quelques mois. Pas un match ne se dispute sans que le Letton, sur un éclair de génie, ne s’attire les louanges de tous les spectateurs, même ceux de l’équipe adverse. Drafté en quatrième position l’année dernière, l’ancien joueur de Séville a d’abord dû prouver sa valeur alors que la plupart de nos cousins américains étaient méfiants au début. Mais promenez vous aujourd’hui dans les rues de Manhattan avec un maillot floqué du numéro 6 et vous vous sentirez l’âme du rock star. Du haut de ses 2 mètres 20, KP peut dunker, jouer au poste, crosser et enchaîner avec une ficelle à trois points ou distribuer des cakes à tire-larigot en défense. Une polyvalence qui donne le tournis et pousse parfois certains observateurs à le réclamer plus souvent au poste 5 pour matcher avec les exigences actuelles de la Ligue. Jeff Hornacek n’est pas sourd, il l’a déjà fait sur quelques séquences, mais il a exprimé son avis sur la question à Stefan Bondy du New York Daily News pour faire taire tous les entraîneurs en herbe.

“C’est une option que nous avons choisi de temps en temps. Parfois ça a fonctionné, d’autres fois un peu moins. Nous voulons jouer avec des grands. Quelques fois, quand nous enlevons nos pivots, notre protection de cercle n’est pas très bonne. Ça met plus de pression à nos joueurs extérieurs pour bloquer la pénétration. Car KP peut contrer des tirs à l’intérieur mais son homme peut en profiter pour jouer de l’autre côté. Je pense que nous sommes meilleurs sur le long terme lorsque nous avons deux grands à l’intérieur – KP et quelqu’un d’autre défensivement. […] Nous avons trois pivots de talent avec Jo [Noah], Kyle [O’Quinn] et Willy [Hernangomez] qui a très bien joué à Denver donc si nous faisons jouer KP au poste 5 ça leur enlève des minutes.”

Les arguments de la marionnette de Phil Jackson sur le banc des Knicks sont tout à fait recevables. Les trois joueurs cités plus haut disposent d’un temps de jeu relativement équitable de 21, 15 et 14 minutes par match qui laisse peu de marge pour Kristaps Porzingis de s’expatrier sous le cercle. Mais malgré son rôle de stretch-four dans lequel il est utilisé la plupart du temps, le Letton est aussi le meilleur contreur de son équipe avec 1,8 crêpe par match contre seulement 1,1 pour Kyle O’Quinn, deuxième de son équipe dans cette catégorie. Avec sa mobilité et ses longs bras, il peut prétendre défendre sur 70% des pivots titulaires en NBA avec efficacité. Selon les match-ups – oublions tout de suite Sacramento, Detroit ou Miami – il pourrait donc profiter de ses qualités physiques pour contenir le grand adverse tout en l’écartant loin du cercle une fois en attaque. À l’image de la death lineup des Warriors, cela pourrait permettre à New York de décaler Melo au poste 4 pour jouer avec un arrière supplémentaire. Sans vouloir faire offense au fouetté de Joakim Noah, les soldats de la 8è Avenue seraient alors beaucoup plus dangereux offensivement grâce à un spacing libérant plein d’espaces. Utilisée avec parcimonie, cette configuration pourrait permettre aux Knicks de réaliser quelques beaux runs offensifs au cours de la partie. Mais pour ça, il faudra convaincre Jean-François.

Cinquièmes à l’Est avec un bilan positif (15-13), les Knicks sont bien partis pour retrouver les Playoffs au printemps 2017. L’envie de Jeff Hornacek de ne pas trop chambouler ses systèmes est donc compréhensible mais à une époque où les postes ne sont plus aussi rigides qu’avant, il aurait tort de ne pas tirer le maximum du monstre qui joue pour lui tous les soirs.

Source : New York Daily News