Sept à la suite et attaque de feu pour les Rockets : Harden – D’Antoni, le duo magique

Le 14 déc. 2016 à 18:00 par Alexandre Martin

Rockets - Mike D'Antoni - James Harden
Source : Twitter / @Rockets__Nation

Le 1er novembre dernier, les Rockets ont perdu à Cleveland malgré un James Harden monstrueux se fendant de 41 points et 15 passes décisives. Au sortir de ce match, interrogé par la presse sur la performance de son franchise player, Mike D’Antoni déclara avec son sens de l’humour si caractéristique : “J’espérais quelque chose dans les 60 (points) et 20 (passes décisives). J’ai seulement eu 40 et 15. Il a un peu de mal en ce moment.” Ces propos arrivèrent évidemment jusqu’à la barbe de l’ami James qui ne trouva rien d’autre à ajouter qu’un : “Il a raison.” avec un petit sourire en coin…

Voilà le genre d’ambiance qui règne depuis le début de saison à Houston. Voilà une des raisons pour lesquelles les Fusées texanes fonctionnent vraiment bien depuis un peu plus d’un mois et demi pour présenter aujourd’hui un bilan de 18 victoires et 7 défaites. Un bilan qui leur permet d’être à la hauteur des Clippers, actuellement troisièmes de l’Ouest à la faveur d’un tie-breaker. Car oui, depuis ce 1er novembre et ce revers chez les champions en titre, les Rockets – qui en étaient alors à 2 victoires pour 2 défaites – ont enfilé 16 succès pour seulement une poignée de défaites. Ils ont perdu à Atlanta (tout début novembre, cela pouvait encore arriver à l’époque), contre San Antonio et Toronto à la maison et à Oklahoma City et à Utah. Dans le même temps, ils ont battu les Spurs chez eux, les Blazers deux fois, Utah, Detroit… Et, le 1er décembre, il y a eu ce match à Golden State. Un match remporté de haute lutte, après prolongation, dans le sillage d’un James Harden statistiquement flippant (29 points, 15 rebonds et 13 caviars) et monstrueux de maîtrise dans les instants clé de la rencontre. Six autres victoires ont suivi après cette prestation dont une dès le lendemain, chez les Nuggets – ce qui n’est jamais évident en back-to-back – une autre, au finsih contre les Celtics ou encore une chez le Thunder. Des victoires qui montrent que ces Rockets sont non seulement sûrs de leur force en attaque mais aussi très sérieux, bien plus disciplinés que par le passé.

En effet, quand on parle du coaching de Mike D’Antoni on a tendance à très vite se focaliser sur les moyennes de points encaissés par les équipes qu’il a coachées en NBA. C’est un fait, la défense n’est pas sa priorité. On a tendance à minimiser la qualité du jeu offensif produit par ses escouades avec pour argument principal qu’il n’a jamais gagné de bagues. C’est un fait, Mike D’Antoni n’a pas de bague. Mais est-ce une raison pour oublier qu’il est un entraineur qui sait faire tourner un effectif dès lors qu’il est bien équilibré et taillé pour jour SON jeu ? Est-ce une raison pour ne pas signaler que Mike D. est aussi un coach tactiquement inspiré, un grand malade de la vidéo, un type capable de faire adhérer tout un groupe à une philosophie de jeu bien précise ? Oh que non. Et ce qui se passe actuellement avec les Rockets est typique de ce coach ex-moustachu mais toujours aussi offensif. On sent que la discussion avec Daryl Morey au moment de son embauche a été intelligente et constructive. On sent que le GM texan a tout fait pour donner à son entraîneur une équipe avec laquelle il puisse bosser et mettre en place ce basket très intéressant que Houston développe petit à petit depuis un peu plus de six semaines. Première action : faire de James Harden le “meneur” de jeu de ces nouveaux Rockets. Bonjour la bonne idée ! Sur le papier, le Barbu reste un poste 2 car il ne défend jamais – ou très rarement – sur le meneur adverse et est toujours accompagné d’un Eric Gordon, K.J. McDaniels ou, bien sûr, Patrick Beverley. Des joueurs dont le rôle est de tenir le poste 1 d’en face et de rentrer des 3-points en attaque.

Dans les faits, c’est bien Harden qui mène la danse. C’est lui qui imprime le tempo du match. C’est lui qui fait des différences pour ensuite faire un choix et comme il fait très souvent le bon, il noircit les feuilles de stats comme peu de joueurs – voire aucun – ne l’ont fait avant lui tout en rendant tous ses coéquipiers meilleurs. Si Harden est le quatrième scoreur de la Ligue actuellement avec plus de 28 unités par soir ainsi que le meilleur passeur avec 11,6 offrandes de moyenne, il est avant tout devenu un chef d’orchestre magnifique. Et c’est probablement ça la plus grande réussite du duo Harden – D’Antoni sur ce début de saison : avoir réussi à mettre en place ce qui peut devenir un show offensif flippant et bien difficile à contrer. Deuxième meilleure attaque de NBA avec plus de 112 points marqués en moyenne et plus de 37 tirs primés pris (1er) dont presque 38% font trembler les ficelles. Oui c’est flippant. Car, autour de son barbu et sous la houlette de son coach, le groupe fonctionne et les joueurs trouvent leur place. Tout est fait pour chacun ait des espaces. Tout est fait pour qu’il soit très compliqué de venir doubler sur Harden. Résultat : Eric Gordon revit et envoie plus de 17 points par soir en sortie de banc. Ryan Anderson et Trevor Ariza tournent à une douzaine de points de moyenne en 10 tirs chacun par rencontre. Ils peuvent tous les deux faire mieux, surtout l’ailier-fort, mais ça ne peut que venir. Du coup, Clint Capela a des espaces conséquents pour rouler vers le cercle après avoir proposer des écrans à son meneur barbu. Pour finir, notons que c’est bien tout le groupe qui s’éclate. Nene Hilario et Montrezl Harrell contribuent sous les cercles tous deux dans des registres différents mais qui permettent à D’Antoni de varier. Corey Brewer, K.J. McDaniels et Sam Dekker ont tout ce qu’il faut pour faire de la second unit texane un groupe dangereux pour les remplaçants adverses…

Nous verrons si cela dure, si la tendance actuelle se confirme mais une chose est sûre : ces Rockets sont sur la bonne voie et cela est grâce à l’excellente relation, la grande compréhension qui caractérise le duo James Harden – Mike D’Antoni. Tout part de là et ça construit autour. Le processus est en marche et il pourrait emmener Houston bien plus loin que ce que nous imaginons…