Rudy Gobert commence à causer offensivement : un système qui sait bien le mettre en avant

Le 30 nov. 2016 à 09:13 par Bastien Fontanieu

Discrètement, dans son coin, l’intérieur tricolore est en train d’aligner des sorties offensives qui dépassent la plupart des attentes, et ce – en grande partie – grâce à un environnement qui lui est favorable.

Et de 16 pour Rudy hier soir, après les 16 de la veille face aux Wolves, les 19 de la semaine passée contre Denver et encore 16 sur la tête des Bulls. Réputé pour sa science défensive et sa capacité naturelle à intimider les attaquants adverses, Gobert savait qu’il avait été récemment prolongé à un prix massif pour protéger la peinture de Salt Lake City, mais pas seulement. Il en parlait d’ailleurs lui-même, concernant un sujet qui fâchait pas mal de monde autour de lui, les lancers francs. Redescendu sous la barre des 60% l’an dernier (56,9%), le géant voulait trouver une routine qui pouvait lui plaire et surtout lui permettre de se rendre sur la ligne sans avoir à penser aux conséquences d’un tir loupé. Pendant la pré-saison, les premiers signes étaient déjà positifs, Rudy les a confirmés en offrant sa meilleure moyenne en carrière jusqu’ici (65,3%). Une première évolution qui a notamment ravi les fans du Jazz ainsi que le staff technique de la franchise, puisque sur la dernière semaine de compétition par exemple, Gobert a claqué un beau 25/35 aux lancers (71,4%), ce qui est remarquable quand on sait que les équipes adverses l’envoient en prendre plus de 5 par match. Et avec quatre victoires en autant de rencontres pour Utah, tout le monde avait forcément le sourire en voyant Rudy évoluer du statut de simple éboueur à celui de joueur potentiellement dangereux des deux côtés du terrain.

Matchs avec minimum 16 points et 13 rebonds pour Rudy Gobert.
En trois ans : 7.
Sur ces deux dernières semaines : 4.

— TrashTalk (@TrashTalk_fr) 30 novembre 2016

Maintenant, cette récente belle forme doit-elle effacer les inquiétudes et critiques avouées ces derniers temps ? Non. Comme on a pu le voir plus d’une fois cette saison, une fois que Gobert se retrouve balle en main et qu’il faut improviser, mieux vaut avoir accroché sa ceinture de sécurité. Et il reste encore une immense marge de progression offensive, que l’intéressé sera le premier à vouloir explorer afin de ne plus entendre de pets venant du clan français, lorsqu’il se retrouve dos au panier avec la gonfle en sa possession. Un des éléments les plus marquants dans sa récente surproduction offensive est bien évidemment le retour de George Hill dans le cinq. Créateur bien plus doué et expérimenté que ses prédécesseurs chez le Jazz, le dragster est responsable de nombreuses séquences mettant en avant Gobert, via des petites passes ligne de fond, des alley-oops envoyés en l’air après avoir verrouillé la rotation, et des initiatives qui poussent Rudy à prendre position. Cependant, Hill n’est pas le seul responsable des moyennes élevées de Rudy actuellement, il convient de donner à Rodney Hood ou Gordon Hayward quelques fleurs, eux qui pensent aussi à nourrir leur pivot lorsque celui-ci fait son boulot, tout comme Boris dont le jeu de passe a trouvé Gobert à nouveau dernièrement. Mais ce qui fonctionne surtout, et c’est là un signe de bonne entente mutuelle entre le joueur et sa franchise, c’est que RG a montré qu’il bossait sérieusement en prenant des positions plus solides au poste depuis la reprise et en s’appliquant aux lancers, et le Jazz a joué le jeu en récompensant le pivot avec plus de touches. Un donnant-donnant qui cartonne en ce moment pour Utah, et qui donne une dimension supplémentaire non-négligeable sur son CV. Suite à une prolongation contractuelle, que demande le peuple ?

Loin de pouvoir un jour aller chercher la touch d’un Anthony Davis ou la fluidité au poste d’un Karl-Anthony Towns, le frenchie sait cependant par où commencer et ses premiers efforts sont en train d’être récompensés. Les matchs à ‘seulement’ 10 rebonds et 2 contres ? Ce n’est plus d’actu : Rudy Gobert veut y ajouter sa douzaine de points, et sa franchise l’encourage en ce sens. Du bon boulot à confirmer.