Derrick Rose a fait le deuil de son niveau de MVP : “Ce joueur appartient au passé”

Le 27 nov. 2016 à 14:54 par Benoît Carlier

Derrick Rose
Source image : Twitter @Bulls

Pendant des années, Derrick Rose a bataillé avec des blessures aux genoux pour revenir sur les parquets. Mais il le sait et l’avoue volontiers, il n’évoluera plus jamais au niveau qui était le sien lors de la saison 2010-11, son apogée en tant que joueur professionnel.

En 2011, Derrick Rose n’avait que 22 ans et il pratiquait déjà le meilleur basket de la planète. Devenu le plus jeune MVP de l’histoire de la NBA cette année là avec des statistiques de 25 points et 7,7 assists, le meneur était le leader d’une équipe de Chicago qui trônait tout en haut de la Conférence Est. C’est à peu près à ce moment là que les ennuis commencent pour le natif du quartier difficile d’Englewood. La saison suivante, il doit abandonner les siens sur blessure dès le premier tour des Playoffs. Verdict : rupture des ligaments croisés du genou gauche, près d’un an d’arrêt. Ensuite, les problèmes vont se multiplier pour le numéro 1 qui va enchaîner les rendez-vous au bloc opératoire pour soigner un ménisque particulièrement relou au niveau du genou droit cette fois. Déterminé à revenir aider ses coéquipiers, le meneur va passer de longs mois dans les salles de rééducation pour des résultats pas toujours à la hauteur des attentes des fans sur les parquets. Alors après avoir entamé un nouveau cycle de sa carrière en étant tradé chez les Knicks pendant l’été, l’Inspecteur Derrick a également souhaité mettre les choses à plat avec Ian Begley d’ESPN pour parler du joueur qu’il est devenu aujourd’hui, à 28 ans.

“Ce joueur vintage appartient au passé. La question devrait plutôt être : Est-ce que je peux toujours jouer ? Ça ne devrait pas être ‘Joue-t-il comme avant ?’. Peu importe ce que j’ai fait quand j’étais plus jeune, ce qui compte c’est que je puisse jouer aujourd’hui. […] Toute notre vie, nous sommes habitués à un rythme en deux temps. Mais une blessure remet tout ça à zéro et c’est encore pire après trois blessures. Il faut retrouver ses marques, à quelle hauteur sauter sur ses shoots, comment sauter pour les tirs à 3-points. Toutes ces petites choses comptent et c’est ce que j’essaye de rattraper depuis trois ou quatre ans maintenant.”

À New York, l’ancien premier choix de Draft semble enfin reprendre du plaisir à la mène d’une équipe où il a peut-être moins d’emprise que chez les Bulls. Ses statistiques sont d’ailleurs légèrement en baisse mais qu’importe, D-Rose se sent utile et peut continuer à pratiquer le sport qu’il aime au plus haut niveau. Ses pénétrations sont moins fréquentes, ses départs un peu moins vifs que par le passé mais c’est l’évolution normale d’un joueur abimé par les blessures qui a dû apprendre à faire évoluer son jeu pour moins tirer sur son corps. Aujourd’hui Derrick Rose est un nouveau joueur et il faut le prendre comme tel, ce qui ne nous empêchera pas de se refaire ses highlights lorsqu’il était au sommet de son art avec un peu de nostalgie. Il peut compter sur le soutien de ses coéquipiers comme en témoigne la citation du Carmelo Anthony à propos de son nouveau GPS à la tête de l’attaque des Knicks.

“Je ne pense pas qu’il redeviendra un jour le même Derrick Rose qui pénètre et qui dunk. Mais il va être bon dans un nouveau registre. C’est ce qu’il nous montre sur le parquet.”

Si on demandait à Brandon Roy de revenir pour jouer une dizaine de minutes en sortie de banc d’une équipe de bas de classement, il serait sûrement le premier à dire oui. Alors plutôt que de se lamenter sur le passé, apprécions le fait de pouvoir continuer de voir évoluer un meneur de talent et reconnaissons sa détermination sans faille là où certains auraient peut-être craqué après avoir subi autant de blessures.

Source : ESPN


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