Joel Embiid frustré, une chaise broyée : le pivot doit comprendre la bienveillance des Sixers

Le 24 nov. 2016 à 07:39 par Bastien Fontanieu

Joel Embiid
Source image ; YouTube

Moment difficile, mais forcément prévisible hier soir alors que Sixers et Grizzlies s’offraient une seconde prolongation : le staff médical de Philly a imposé à Jojo de s’asseoir, ce qui a forcément frustré le phénomène.

Comment ne pas être énervé, lorsqu’on doit faire face à ce type de restriction ? Une nouvelle fois intégré dans le cinq majeur de son équipe, et avec pour mission de valider un cinquième succès consécutif à domicile, Embiid ne réalisait peut-être pas son meilleur match dans sa jeune carrière mais il tenait tête aux Grizzlies et menait donc son équipe vers un potentiel exploit. Car même si les Suns, Wizards, Heat et Pacers avaient été écartés lors des quatre dernières rencontres jouées au Wells Fargo Center, aucune de ces franchises n’arrivait au level de Memphis, la bande à Gasol surfant sur cinq succès de rang. Deux équipes qui se rendent coup pour coup, des possessions en mode bataille dans les tranchées et bon grind du mercredi soir, on entrait en prolongation et les médecins des Sixers commençaient à sérieusement transpirer. Et pour une raison simple, ils le savaient en premier, que la barrière fixée à Embiid allait être explosée s’il continuait à galoper librement sur le terrain. Qu’il fallait privilégier le long-terme plutôt qu’une victoire de plus dans une saison sans véritable potentiel printanier, et qu’il fallait donc tenter de parler au géant pour lui faire comprendre qu’il était temps de s’asseoir. Ce qui fût le cas en toute fin de prolongation, lorsque la première mena à une seconde et que l’horloge personnelle de Jojo indiquait 27 minutes sur son compteur. Game over, il faut mettre une croix sur la deuxième et ne pas dépasser les 28, le staff indiquant au joueur que sa soirée était désormais terminée.

Apprenant la nouvelle sur le côté, alors que ses copains écoutaient les indications de Brett Brown, Joel était évidemment énervé et ne pouvait que se défouler sur une pauvre chaise placée sur sa droite. Un geste de frustration compréhensible, qu’il faut prendre comme un signe positif et une leçon pour la suite. Car si certaines mauvaises langues pourraient voir dans cette scène un gosse n’arrivant pas à écouter l’autorité supérieure, on pourrait aussi pointer du doigt un compétiteur voulant donner l’exemple à son équipe. Non seulement Embiid a été au coeur de toutes les victoires des Sixers cette saison, mais il sait que son groupe le suivra dans ses efforts et son leadership naturel, son absence imposant d’ailleurs aux Sixers de s’incliner après 5 minutes supplémentaires (104-99). Quand on n’a pas joué depuis deux ans, qu’on surfe sur une belle vague médiatique, qu’on tient bon face à une grosse équipe et qu’on a 22 ans, comment ne pas s’emporter ? La frustration du Process était aussi compréhensible que prévisible, mais c’est dans ces moments-là que Joel doit tenter de comprendre la méthode préconisée par le staff médical des Sixers. Si ce dernier agit ainsi, ce n’est pas pour le faire chier et limiter son évolution, mais pour permettre au Camerounais de réaliser une carrière complète. Et il est évident que pour lui, 5 minutes de plus ne feront pas de mal, mais c’est avec cette discipline quotidienne dans la restriction des minutes qu’Embiid pourra peut-être regarder en arrière plus tard et se dire : c’était relou, mais ça valait le coup.

Les Sixers se sont inclinés à domicile, et Joel a été obligé de voir ses copains s’effondrer au finish lors de la seconde prolongation. Une torture pour un compétiteur comme Embiid, mais qui doit être digérée pour mieux avancer. Les sacrifices d’aujourd’hui paieront demain, et il le sait.

couverture