Charles Oakley est cash : si t’as pas de titres ou d’ancienneté, tu ne peux pas te reposer certains soirs

Le 19 nov. 2016 à 17:48 par Bastien Fontanieu

Gregg Popovich
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Ancien col-bleu légendaire des Knicks et roi du travail à la mine entre deux tartes envoyées au rebond, Oak s’est exprimé sur Sirius XM Radio concernant un sujet toujours autant à la mode : les soirées repos.

C’est devenu la mode, plus que jamais auparavant. Dans une NBA toujours plus athlétique et avec des recherches constamment effectuées afin de diminuer le nombre de blessures chaque année, les franchises se sont adaptées à de nouvelles méthodes qui ne plaisent pas forcément aux fans sur place, mais garantissent des effets immédiats. En effet, avec des Spurs avant-gardistes qui géraient les minutes de leurs cadres avec minutie depuis des années, le reste de la Ligue regardait ce mécanisme avec beaucoup de curiosité mais une faible envie de dupliquer. Sauf qu’au bout d’un certain moment, lorsque les résultats sont devenus exemplaires et que les plus anciens ont pu continuer à produire jusqu’à pratiquement 40 ans, d’autres groupes ont tenté la même approche et la santé générale de leur vestiaire s’est améliorée. Un progrès qui ennuie certes des fans, parfois obligés de devoir regarder une équipe B sur le parquet alors que les sous donnés par grand-mère étaient réservés pour la visite de LeBron, mais reste bénéfique pour les joueurs comme pour la Ligue. Et bien évidemment, lorsque le premier micro a été tendu auprès d’Oakley, l’ancien ne s’est pas gêné pour tacler cette mode très éloignée de son époque. Véritable bourrin répondant présent au quotidien, Charles ne pouvait pas concevoir une soirée repos, sauf qu’au lieu de dégueuler uniquement sur cette nouveauté l’intéressé a apporté une explication aussi intéressante que rationnelle.

C’est pas vraiment la faute des joueurs, c’est surtout une décision du coaching staff et du management. Lorsque je jouais encore, se reposer un soir était inconcevable car quelqu’un allait prendre votre place, et de toute façon les meilleurs joueurs devaient jouer. Aujourd’hui c’est à la mode, San Antonio a commencé il y a quelques temps et maintenant les autres équipes font pareil. Mais quand vous n’avez pas un gars comme Tim Duncan dans votre groupe, qui a remporté 5 titres, je pense que les autres ne méritent pas de se reposer, ou alors faut l’avoir prouvé par votre boulot. Après il faut voir ça du point de vue des fans, ils mettent de l’argent de côté et le dépensent ensuite pour voir ces stars jouer, donc je pense que les gars devraient jouer. Mais c’est une décision qui revient au coach en premier, et personnellement je ne vois pas trop la différence entre un workout de 2h et un match, si ce n’est qu’il y a un peu plus de contact. Pour moi c’est une mauvaise mode, mais je sais aussi que lorsqu’on est un ancien et qu’on dit quelque chose sur le jeu actuel, les jeunes nous disent qu’on a fait à notre manière donc à eux de faire à leur manière…

Avoir un CV intouchable pour se reposer, c’est vrai que ça a un peu de sens, même s’il faut évidemment prendre en compte les dossiers médicaux de chacun. On le voit par exemple avec un LeBron, qui n’a ses yeux rivés que sur le mois de juin tout au long de l’année, un affrontement en novembre chez les Pacers et en back-to-back n’est pas forcément la meilleure des idées. Du coup, repos pour le King, et les copains démerdez-vous. Mais que dire de certains qui ont ces passe-droits alors qu’ils sont encore bien jeunes, n’ont pas de véritables pépins physiques et n’ont pas encore sué jusqu’à la toute fin de la saison ? C’est notamment un sujet qui arrivera prochainement dans le camp de Kevin Durant (28 ans), Mike Conley (29 ans) ou même Blake Griffin (27 ans). Car si le premier et le dernier seront évidemment attendus de pied ferme par des fans qui voudront voir leur idole jouer, le second aura lui aussi une mission à gérer et les méthodes parfois utilisées peuvent aller loin. En tout cas, pour Oakley, il faut au moins avoir montré qu’on se défonçait à la salle et qu’on en avait chié jusqu’au bout pour mériter ces soirées en costard, et encore une trentaine de minutes passées à trottiner ne fait pas de mal. Là où ces évolutions dans les méthodes de coaching sont intéressantes, c’est que certaines de ces nuits permettent aussi à des joueurs moins exposés d’obtenir de plus longues minutes sur le parquet, et ainsi préparer au mieux un effectif aux obstacles des Playoffs.

Pour ou contre ? Contre ou pour ? Quoi qu’il en soit, les fans ont dû s’y faire et ce n’est que le début. La NBA fait tout en son pouvoir afin de conserver ses joueurs en bonne santé, et le staff de chaque franchise aussi. Peut-être que cela gâchera le plaisir de certains fans, mais à choisir…

Source : Sirius XM Radio