Washington Wizards : tous derrière les sorciers, le succès va revenir à la Maison-Blanche

Le 17 nov. 2016 à 18:26 par Tom Crance

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Minés par un début de saison absolument catastrophique à toutes les échelles, les Wizards ont touché le fond dans une nouvelle défaite ce mercredi contre Philadelphie. Le constat de deux victoires pour huit défaites est amer, mais l’avenir n’est peut-être pas si noir dans la capitale.

Mais que diable se passe-t-il à Washington ? Rares sont ceux qui ont pronostiqué cette équipe si bas dans le classement de la Conférence Est. Les défaites s’accumulent, le fond de jeu est toujours en “404 not found” et certains joueurs commencent à perdre leur sang froid. Le dernier revers en date ? Contre Philly au Wells Fargo Center la nuit dernière. On ne vous apprend rien, les Wizards sont malades en ce début de saison. Rongée de l’intérieur, la franchise semble coincée dans une spirale négative qui pourrait être sans fin. Dans ce brouillard, nous avons trouvé quelques explications à ce mauvais début de saison. Tout d’abord, le calendrier. A de très rares exceptions – Orlando et Philadelphie – les Wizards ont débuté l’exercice 2016 – 2017 par l’un des programmes les plus difficiles de la ligue. Ainsi en dix matchs, 80% des équipes affrontées – Atlanta, Memphis, Toronto, Atlanta, Houston, Boston, Cleveland, Chicago – sont, sur le papier, plus fortes, plus complètes et mieux préparées que Washington. L’objectif n’est pas de cacher ou encore moins nier les problèmes de fond qui rongent les Wizards, mais bien de relativiser certaines défaites compte-tenu d’un calendrier plus que délicat.  Pour tous les fans qui scrutent avec attention le box-score du matin, la défaite contre Philadelphie était celle de trop, celle qui peut à tout moment mettre un terme à un GM sur 2K. Cependant, nous verrons pourquoi cette défaite est sans aucun doute ce qui pouvait arriver de mieux aux magiciens.

Avec le calendrier évoqué ci-dessus, le bilan de deux victoires pour huit défaites n’apparaît pas si alarmant finalement si on le met également en perspective avec les blessures. En effet plusieurs joueurs de l’effectif ont pris un abonnement annuel à l’infirmerie de Washington. A croire que le front office choisit mieux ses infirmières que ses coachs. Plus sérieusement, faut-il être fataliste et remettre la faute sur le destin en termes de blessures ? Oui et non. Oui l’effectif est amoindri, et ses meilleurs joueurs souffrent de pépins physiques à répétition ou nécessitent du repos pour ne pas rechuter. Après sa double opération aux genoux cet été, John Wall devrait participer au match des siens contre New York ce jeudi. Après huit rencontres, il tourne à 22,9  points, 8 assists et 1,9 interceptions à 45% au tir. Son rendement individuel est donc très correct et il devrait monter en puissance au cours de l’année, quand son temps de jeu ne sera plus limité. Ian Mahinmi quant à lui est arrivé des Pacers cet été. Auteur d’une bonne saison dernière – 9,3 points, 7,1 rebonds – l’intérieur français s’est blessé au ménisque dix jours avant le reprise de la NBA pour environ six semaines.

Enfin, nous arrivons au problème le plus important des Wizards : la gestion du cas Bradley Beal. Trop souvent blessé, le jeune arrière a déjà raté près d’un tiers des matchs de son équipe. Il n’a pas participé aux trois dernières rencontres et devrait effectuer son retour prochainement. Son absence, combinée à l’énorme contrat qu’il a signé cet été – 127 millions sur 5 ans – pèsent lourd sur l’état de forme de son équipe. Des blessures, toutes les équipes en subissent au cours d’une saison, il n’y a rien de plus normal. Cependant, il faudrait songer à remettre en cause certaines choses, certaines habitudes, voir même certains postes au sein de la franchise. L’effectif est talentueux, et on ne comprend pas vraiment pourquoi aucun fond de jeu ne se crée. Le remplaçant de Randy Wittman n’est pas bon en ce début de saison, il n’arrive pas à guider son équipe vers le succès et la gestion des egos semblent lui poser quelques problèmes. Malgré les blessures, Scott Brooks dispose de joueurs confirmés. L’année dernière, Memphis avait un effectif bien plus atrophié, mais cela n’a pas empêché l’équipe d’aller en Playoffs. Il faut arrêter de trouver des excuses et chercher les réponses à la base du problème. Pourquoi ne pas remplacer le staff médical ? Cela fait plusieurs années que l’équipe subit de plein fouet les conséquences des blessures – Marcin Gortat, John Wall. La solution se trouve peut être en interne. Certains joueurs commencent à exprimer leur frustration quant au niveau de jeu produit par l’équipe. Sur les nerfs, John Wall a déjà écopé de trois fautes techniques et deux expulsions tandis que l’intérieur Marcin Gortat a tiré la sonnette d’alarme ce lundi :

Je pense que nous avons un des pires banc de la ligue aujourd’hui

Il convient de terminer cette analyse sur du positif, car les Wizards ont toutes les cartes en main pour redresser la barre. La balle est dans leur camp. Loin de nous l’idée de les imaginer à nouveau en Demi-Finale de Conférence, mais du positif et des victoires pour l’avenir. L’arrivé d’un nouveau coach dans une équipe meurtrie par les blessures ne pouvait donner lieu à un départ canon, surtout avec un calendrier défavorable. Scott Brooks est un entraîneur confirmé, et il va devoir justifier son statut lors des prochains matchs. En effet, Washington va recevoir trois fois lors des quatre prochains matchs. Ainsi New York, Miami et enfin Phoenix vont venir goûter aux planches du Verizon Center, puis l’équipe de la capitale se rendra à Orlando. Cette petite série contre des équipes relativement abordables pourrait permettre à l’équipe de retrouver un peu de confiance avec quelques victoires. De plus, John Wall et Bradley Beal devraient effectuer leur retours sur les parquets tandis que Ian Mahinmi retrouvera l’entrainement la semaine prochaine. Ce retour de soldats combiné à un calendrier jouable fait de la semaine à venir le bon moment pour repartir de l’avant.

La récente défaite contre les Sixers peut s’avérer constructive et profitable pour Washington. Cela marque un tournant symbolique, car ayant perdu contre la “pire” équipe des deux dernières années, la franchise de la capitale ne peut que remonter la pente. Au plus bas, celle-ci ne peut que progresser. Le rôle du coach et des leaders – Wall et Gortat – sera très important, avec pour objectif de poser des fondations solides et pérennes, avec un vrai travail tactique et technique. A l’image de LeBron James après le game 4 des finales l’année dernière, il faudra surement changer certaines habitudes ainsi que la façon d’appréhender les matchs. On oublie les 50 victoires cette saison Jean Mur, et on se concentre sur l’essentiel : retrouver le plaisir de jouer et gagner avec ses coéquipiers. Les victoires s’enchaîneront naturellement. Malgré la pauvreté offensive du banc, les rookies Tomas Satoranski et Sheldon McClellan ont déjà montré des qualités qui leur permettront d’apporter leurs pierres à l’édifice.

Wizards, vous avez votre destin en main ! Le calendrier devrait permettre de retrouver un embryon de confiance pour envisager avec sérénité la suite de la saison. Avec un effectif talentueux, difficile d’imaginer que l’équipe de la capitale restera longtemps dans les bas-fonds de la Conférence Est. Il lui faut retrouver l’amour de la balle orange, avec un fond de jeu et des systèmes. Dans le cas contraire, la spirale négative pourrait entraîner le départ de certains cadres, voir même du coach. Mais restons positifs, un peu d’orgueil messieurs !