Amar’e Stoudemire fête son anniv’ : respect à celui qui a accepté le challenge new-yorkais !

Le 16 nov. 2016 à 17:20 par Nicolas Meichel

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Arrivé dans le grand bain de vin la NBA en 2002, Amar’e Stoudemire a connu une carrière bien remplie, avec beaucoup de hauts mais aussi quelques bas. Rookie de l’année et six fois All-Star, l’explosif intérieur était le genre de joueur à tout détruire sur son passage avant que ses genoux ne le lâchent définitivement. Drafté par Phoenix, Stoudemire avait réussi à s’imposer comme l’un des meilleurs joueurs NBA aux côtés de Steve Nash, mais c’est probablement lors de ses premiers mois à New York qu’il a joué le meilleur basket de sa vie. Retour sur cette courte période où « STAT » était tout simplement le roi de la « Grosse Pomme ».

Nous sommes en 2010, début juillet plus précisément. Après des Finales épiques entre les Lakers et les Celtics qui ont vu la bande à Kobe Bryant remporter une seconde bagouze, le monde de la NBA a les yeux rivés sur une free agency plus blindée que jamais. Évidemment, la majorité de l’attention est focalisée sur LeBron James, même si d’autres superstars comme Dwyane Wade, Chris Bosh et Amar’e Stoudemire sont également sur le marché. Parmi les équipes qui ont fait le grand ménage dans leur effectif pour libérer de la masse salariale et ainsi pouvoir accueillir un ou plusieurs gros poissons, on retrouve une franchise des Knicks qui cherche désespérément à tourner la page des années 2000, synonymes de lose totale et de mauvaise gestion en coulisses. Autrement dit, signer à New York à cette époque-là était un choix de carrière plutôt risqué pour ces joueurs en pleine force de l’âge, et il fallait donc avoir une bonne paire de cojones pour accepter ce challenge. Oubliez LeBron, oubliez D-Wade, c’est Amar’e Stoudemire qui relève le défi de redresser la mythique franchise de “Gotham City”, en s’engageant pour cinq ans et presque 100 millions de dollars seulement quelques jours avant la formation du “Big Three” à South Beach.

En débarquant à New York, Stoudemire retrouve alors son ancien coach de Phoenix Mike D’Antoni, avec lequel il avait explosé dans le système “run and gun” dirigé par l’exceptionnel Steve Nash. Seul souci, le meneur de jeu des Knicks à l’époque n’est pas un double MVP mais Raymond Felton, arrivé également à New York durant l’été 2010. Du coup, des doutes émergent concernant la capacité d’Amar’e à être aussi dominant que pendant ses six saisons aux Suns. D’un côté, il était plutôt légitime de se poser des questions dans le sens où Stoudemire profitait à merveille de sa relation avec Nash pour enchaîner les cartons offensifs. En effet, le pick & roll entre l’intérieur et le meneur canadien était tout simplement dévastateur pendant des années, sans parler des passes de génie de ce dernier qui ont ouvert de nombreuses opportunités à “STAT”. Par contre, d’un autre côté, il est évident que le microcosme NBA a clairement sous-estimé Stoudemire sur ses facultés à porter une équipe sur ses larges épaules, et à s’épanouir sans avoir un maestro à côté de lui.

Durant les premiers mois de la saison 2010/2011, le nouvel homme fort de New York ferme de nombreuses bouches en prouvant à tout le monde qu’il n’a pas besoin de Steve Nash pour briller. En fait, Stoudemire est tellement impressionnant qu’on se demande presque si ce n’est pas le meneur des Suns qui a le plus profité de leur cohabitation à Phoenix, d’autant plus que Raymond Felton devient progressivement une machine à double-double (oui, vous avez bien lu). Alors évidemment, dans le système de Mike D’Antoni qui prône le jeu rapide, les statistiques offensives sont forcément gonflées, mais c’est la première fois depuis son entrée en NBA que Felton sort régulièrement des matchs à 20 points et 10 assists. Grâce à cette relation extérieur – intérieur et aux contributions de certains role players de qualité comme Danilo Gallinari, Wilson Chandler ou encore le rookie Landry Fields, les Knicks trouvent un excellent équilibre dans lequel Stoudemire exprime tout son potentiel. Et ça, ça fait très mal au reste de la ligue. Entre le 28 novembre et le 15 décembre 2010, “STAT” fait plus que jamais honneur à son surnom en enchaînant neuf matchs à 30 points ou plus, ce lui permet de battre le record du légendaire Patrick Ewing. Mieux encore, il devient le premier Knick depuis Pat’ à être désigné titulaire au All-Star Game en 2011 avec près de 26 points et 9 rebonds de moyenne. Mais au final, ce qui est peut-être le plus important, ce ne sont pas les statistiques ou les récompenses, mais la résurrection du public du Madison Square Garden autour d’une équipe excitante et d’une star qu’il attendait depuis si longtemps. A travers les exploits de Stoudemire et des résultats collectifs encourageants (16 victoires en 26 matchs pour commencer la saison, un bilan de 28-26 au All-Star Break), la “Mecque du basketball” revit pour ses Knicks à tel point que Spike Lee se croit à nouveau dans les années 1990. Bref, le basket à New York était enfin de retour, comme l’avait promis Amar’e dès son arrivée dans la ville qui ne dort jamais.

La suite, on la connaît. Le 22 février 2011, les Knicks décident de briser le collectif mis en place afin de récupérer Carmelo Anthony et Chauncey Billups, dans un transfert qui envoie Wilson Chandler, Danilo Gallinari, Raymond Felton et Timofey Mozgov aux Nuggets. Suite à ce chamboulement, Amar’e Stoudemire n’a plus vraiment le même impact, lui qui éprouve des difficultés à jouer avec un croqueur mec comme “Melo” qui adore avoir la gonfle dans les mains et les situations d’isolation. Pire encore, c’est à partir de ce moment que le déclin physique de “STAT” se manifeste, lui qui dispute les Playoffs de cette année-là avec un dos en compote. Lors de la saison suivante, celle du lock-out, la tendance se confirme avec des statistiques en chute libre et des blessures qui lui font rater plusieurs matchs. Résultat, il ne participe pas au All-Star Game pour la première fois depuis 2006. Et comme si ça ne suffisait pas, Mike D’Antoni perd sa place de coach en mars 2012 au profit de Mike Woodson, qui possède une vision du basket diamétralement opposée. Autrement dit, l’ère Amar’e Stoudemire comme franchise player des Knicks faisait officiellement partie du passé.

Pendant 54 matchs, “STAT” a montré au monde de la NBA qu’il possédait toutes les caractéristiques d’un MVP en puissance. Mieux encore, il a redonné aux fans des Knicks de la fierté et de l’excitation après des années de frustration, voire de honte. Si beaucoup se rappelleront avant tout de Stoudemire pour ses dunks de malade et ses très belles années sous le soleil de Phoenix, c’est sans doute à New York qu’il a été le plus impressionnant. Malheureusement, cela n’a pas duré…