Preview des Warriors 2016-2017 : rendez-vous en juin pour disputer la belle ?

Le 24 oct. 2016 à 16:53 par Benoît Carlier

Kevin Durant
Source image : Twitter

Quand tu réalises le meilleur début de saison de l’histoire de la NBA, que tu tapes le record jugé inatteignable des Bulls de 1996 et que ton meilleur joueur devient le premier MVP unanime, tout autre résultat que la victoire est compliqué à digérer. C’est pourtant ce que vont devoir faire les Warriors qui risquent d’attaquer cette nouvelle saison avec plus la dalle que jamais.

Résumé des transferts de l’été

  • Ils arrivent : Kevin Durant et sa zone de confort, Zaza Pachulia et ses votes au All-Star Game, David West, Damion Jones, Patrick McCaw.
  • Ils prolongent : Anderson Varejao et sa moumoute, James McAdoo, Ian Clark.
  • Ils sont partis : Harrison Barnes, Andrew Bogut, Leandro Barbosa et sa mobylette, Marreese Speights, Brandon Rush, Festus Ezeli et son swag.

À moins que vous ne viviez dans une grotte inhabitée, au fin fond de la Lozère, à plus de 450 kilomètres d’un premier signe de civilisation, au plus profond d’une montagne, elle-même encerclée par un couloir de lave de plusieurs hectomètres de long, sans aucun moyen de communication, vous n’avez pas pu passer à côté du trade de l’été qui a également permis de donner vie à la punchline la plus utilisée de la planète pour les 30 prochaines années. Oui, Zaza Pachulia Kevin Durant est bien un membre des Warriors, ce qui permet à la mère des “Splash Brothers” de toucher encore plus de subventions à partir de cette année. Mais cette signature n’est pas anodine et a totalement chamboulé l’ossature de la franchise des finalistes en titre qui perd quand même deux titulaires qui commençaient presque chaque match sur le parquet depuis plus de deux ans. Exit donc Andrew Bogut et Harrison Barnes, parti jouer le franchise player à Dallas. Adios aussi Leandro Barbosa, Marreese Speights, Brandon Rush et Festus Ezeli qui ont tous joué un rôle dans la saison historique de Golden State l’année dernière. Des joueurs qui, loin d’être irremplaçables, faisaient quand même partie de l’identité de cette équipe et que Steve Kerr va devoir apprendre à ne plus utiliser.

Effectif pour la saison 2016-2017

  • Meneurs : Stephen Curry, Shaun Livingston.
  • Arrières : Klay Thompson, Ian Clark, Patrick McCaw.
  • Ailiers : Kevin Durant, Andre Iguodala.
  • Ailiers-forts : Draymond Green, David West, Kevon Looney, James Michael McAdoo.
  • Pivots : Zaza Pachulia, Anderson Varejao, Damian Jones, JaVale McGee.

Les joueurs en gras sont ceux qui devraient intégrer le cinq majeur au début de chaque rencontre dès le début de la saison.

Etonnement, la super team disposera d’un super starting five composé à 80% de snipers capables d’enflammer n’importe quel parking avec deux silex et une bûche bien humide. Dessous, Zaza Pachulia tentera de faire oublier Andrew Bogut avec ses écrans et ses rebonds même si la comparaison entre les deux s’arrête à leur passé à Milwaukee et à leur passeport non américain. C’est surtout sur le banc que les choses vont changer avec la disparition de plusieurs joueurs clé désormais remplacés par des vétérans parfois un peu rouillés. Si Shaun Livingston et Andre Iguodala seront toujours là pour assurer la création et annoncer les systèmes, le reste est un peu plus confus même si David West a encore de bons restes et que l’on espère que JaVale McGee continuera à alimenter l’émission de Shaquille O’Neal en signant son contrat à Oakland.

Question de la saison : qui pour prendre le tir de la gagne ?

Il reste 12 secondes avant que le buzzer du quatrième quart-temps ne retentisse et Golden State est mené de deux points, pour qui Steve Kerr dessine son système ? Avec autant de snipers que de doigts dans une main, difficile de vraiment prédire qui le coach va souhaiter mettre en avant. Si Stephen Curry et Kevin Durant sont évidemment les deux premiers clients auxquels on pense dans ces situations chaudes à cause de leur statut et de leur sang froid qui leur a permis de sauver la mise à leurs coéquipiers plusieurs fois dans leur carrière, rien n’empêche de pense que le blondinet va préférer jouer la carte de la surprise avec Klay Thompson isolé dans le corner. Un choix qui devrait se faire en fonction de la forme de chacun sur le moment et des match-ups individuelles sur chaque poste. Sinon, il y a toujours l’option du tir en pleine course à 12 mètres du panier, Curry style…

Candidat sérieux au transfert : Kevon Looney

Difficile de dégager un joueur susceptible de ne pas terminer la saison à Oakland au vu des différentes situations salariales de chacun. Mais dans l’hypothèse où les Warriors chercheraient à signer un nouveau vétéran pour compléter leur roster à quelques semaines du début des Playoffs, c’est peut-être le sophomore qui pourrait passer à la trappe, lui qui a été blessé la majeure partie de sa première saison chez les pros et qui tient plus du pari sur l’avenir qu’autre chose. Il devrait d’ailleurs passer une bonne partie de l’année en D-League à Santa Cruz si tout le monde reste en bonne santé.

Candidat sérieux pour la surprise : Ian Clark

Rapidement aperçu pendant les Finales, il va sûrement encore bénéficier d’un peu de temps de jeu cette saison. Avec Klay Thompson comme professeur privé, il pourrait rapidement confirmer ses progrès au tir et en défense pour devenir un joueur solide en sortie de banc qui ne ferait pas grincer des dents le public dès qu’il apparaît sur le parquet. Sans parler de devenir titulaire chez les Warriors, s’il peut envoyer une bombe par-ci, par-là et soulager un peu ses coéquipiers en défense pendant une quinzaine de minutes par match, on pourra déjà parler de réussite.

Meilleur et pire scénario possible

  • Kevin Durant s’est intégré dans sa nouvelle équipe en un rien de temps et squatte déjà toutes les stories Snapchat de Draymond Green. Sur le terrain, il est comme un poisson dans l’eau et peut laisser parler son talent de scoreur grâce à un spacing jamais vu auparavant. Les défenseurs ne savent plus où donner de la tête et les triples tombent de tous les côtés. La barre des 130 points est allègrement franchie à un rythme bimensuel et les Warriors marchent sur la concurrence à l’image de Stephen Curry qui se voit élire MVP pour la troisième fois de suite. Il s’en faudra d’un rien pour qu’il n’améliorent encore le record de victoires sur une saison régulière en ne terminant finalement “que” avec un bilan de 72-10 prémonitoire. En Playoffs, Golden State se débarrasse successivement de Dallas et Portland sans trop de problème avant de franchir l’obstacle des Spurs non sans mal (4-2). Dans le remake des deux dernières Finales, les Dubs ne laissent aucune chance à Cleveland en prenant LeBron James et Kyrie Irving à la gorge d’entrée en les contenant sous les 90 points. Un score que GS a mis les yeux fermés pendant toute l’année et qui leur permet de s’imposer quasiment sans forcer 4-1 dans la dernière série. Draymond Green peu sabrer le champagne, il est double champion NBA. Une première pour Kevin Durant qui décide donc de rester un an de plus en Californie pendant que Stephen Curry signe un nouveau contrat record.
  • La saison régulière qui ne devait être qu’une formalité pour cette équipe s’avère plus difficile que prévue, le banc n’était clairement pas au niveau du cinq majeur. Pourtant, Steve Kerr tient bien la baraque en gérant la fatigue de chacun habillement tout en enchaînant les victoires. Au bout de 82 matchs, les Warriors se retrouvent deuxièmes à l’Ouest derrière des Spurs discrets mais diablement efficaces. Au premier tour, les Californiens montent en température face au Jazz, puis se défont des voisins de L.A. en demie avant de retrouver San Antonio pour une série attendue depuis longtemps par les fans. Le début de la série est âprement disputé et aucune équipe ne veut lâcher de match dans son antre. À 2-2, Stephen Curry se foule la cheville sur une action totalement anodine qui l’handicapera pour le reste de la post-saison. Instantanément mis en avant, KD butte sur un Kawhi Leonard intraitable en défense et Golden State laisse filer la série face au collectif texan (4-2). Dans la foulée, Andre Iguodala, Shaun Livingston, Zaza Pachulia et David West annoncent qu’ils quittent la franchise, laissant l’équipe orpheline d’un titulaire et de ses meilleurs remplaçants.

Pronostic de la rédaction : 68 victoires – 14 défaites

S’il sera difficile de faire mieux que la saison dernière, les Warriors devraient quand même survoler la régulière avec une moyenne de points à faire pâlir les Nuggets de 1981-82 en caricaturant un peu. Mais tout le monde le sait, le vif du sujet commencera au mois de mai pour les soldats de Steve Kerr qui n’ont toujours pas digéré le dénouement de la saison dernière.

Le rendez-vous est presque déjà acté avec les Cavaliers pour la belle d’un affrontement déjà classique qui devrait faire parler de lui encore longtemps parmi les fans NBA des générations actuelles et futures.