Le derby Knicks – Nets de pré-saison : on y était, on raconte

Le 21 oct. 2016 à 09:54 par Alexandre Martin

Knicks, Nets Barclays Center
Source : Simon Capelli-Welter

Dernier match de pré-saison pour les deux équipes de New York. Et si ce sont bien les Nets qui reçoivent, au fond, à Brooklyn, les Knicks se sentent eux aussi chez eux. Répétition générale avant le début de la nouvelle saison. Avant-goût d’une vraie bataille pour le contrôle de la Big Apple cette année ? 

Un jeudi soir de derby au Barclays Center, ça veut dire beaucoup de spectateurs des Knicks depuis le métro jusque dans la salle. Les spectateurs frissonnent assez vite, sur le premier enchaînement jabstep – jumper de Melo. Ils sont nombreux à avoir son maillot. Mais en ce début de match, ce sont les Nets qui partent devant. Un intérieur – en général Booker -, au large, écran à l’opposé, renversement : l’équipe de Kenny Atkinson a déjà bien assimilé le fond de jeu “motion offense” des Hawks de l’année dernière. Lin et Lopez y apportent leur touche personnelle, Booker et Hollis-Jefferson du savoir-faire en défense. Même avec Randy Foye, le cinq des Nets ne tient finalement pas si mal la route.

En attendant le retour de Derrick Rose, Sasha Vujacic commence meneur pour les Knicks. Jennings commence sur le banc, on respecte les rotations. Contre de Kristaps sur Bogdanovic : deuxième frisson du public Les fans des Nets se font discrets. Au Barclays Center, ceux des Knicks aiment davantage se faire entendre. Dans les gradins, ça parle espagnol, français, juste à côté, une dame demande confirmation, “c’est bien Brooklyn les blancs ?” ; ça sent aussi fort les saucisses. Le banc de Brooklyn ressemble un peu à une équipe alsacienne: Vasquez, Bogdanovic, Harris, Scola, Hamilton. Résultat, les Knicks passent devant. Noah, dans un jeu d’attaque entre le triangle et le grand angle, touche beaucoup le ballon et prend visiblement plaisir à distribuer depuis le poste, voire le large. Fin du premier quart-temps, les Brooklyn Kids récitent leur chorégraphie, l’écran géant montre Asap Ferg bien assis dans les premiers rangs.

La circulation de balle des Nets est parfois un peu vaine, mais ouvre plusieurs trois points en ce début de second quart-temps. Kilpatrick et Bennett sont entrés. N’dour aussi. Une petite musique latine se fait entendre quand Vasquez marque un panier. Le Vénézuélien n’est pas un dingue en défense mais est assez utile en attaque. Il est bien placé et fait la passe juste. Joe Harris marque lui aussi des points dans la rotation de Kenny Atkinson. Grâce à ses tirs, Brooklyn revient au score dans la fin de ce deuxième quart, et aurait même pu passer devant si Hollis-Jefferson avait un shoot extérieur. Avant la mi-temps, les fans des Knicks savourent une dernière fois, sur un joli shot au buzzer de Courtney Lee. La dame d’à côté croit que le match est fini, “mais non, c’est la mi-temps”. Elle n’a pas l’air sûre de savoir ce que ça veut dire.

Au retour du vestiaire, Melo s’offre deux trois-points consécutifs, il est facile mais a l’air de ce genre de gars qui se kiffe quand il joue. Courtney Lee, lui, est discret mais déjà essentiel à l’équilibre des Knicks. La voisine demande maintenant si c’est un nouveau match. Les Nets, eux, utilisent beaucoup d’écrans, alternent pick’n’pop et utilisation directe du pick’n’roll. Bennett en profite pour être chaudement applaudi sur ses premiers points. Ça ne l’empêchera pas de décevoir tout le monde en se faisant contrer sur sa tentative de dunk, un thème récurrent dans cette pré-saison. Anthony manque d’aplomb et de puissance au moment de finir, mais le public le soutient. Comme un ami qu’on voudrait sortir de sa galère. Le Bennettisme est un humanisme. La dame d’à côté demande pourquoi les blancs marquent du mauvais côté. Le banc de Brooklyn aussi a du mal. Surtout défensivement. En particulier dans la raquette. Quelques soient les combinaisons, Bennett-Scola, Scola-Hamilton, Lopez-Hamilton, ça ne colle pas. Ce soir, les Knicks sont également chez eux dans la raquette des Nets, à l’image de Kyle O’Queen.

Si le banc des Knicks domine celui des Nets, il parait tout de même un peu juste, notamment offensivement, pour prendre le dessus sur les meilleurs cinq mineurs de la Ligue. Celui des Nets pourrait bien être l’un des plus faibles. Il ne met d’ailleurs plus rien en ce début de quatrième quart-temps. Après deux ratés, Bennett réussit son troisième trois-points pris du coin, le public sourit. Les Nets utilisent massivement le tir depuis le parking. Même Brook Lopez. C’est un choix, au final, neuf joueurs de Brooklyn différents colleront un trois. Pas Sean Kilpatrick, qui se fait siffler un marché. Tout au long du match, les arbitres se montrent assez pointilleux – au regard des normes NBA – sur le sujet, sans doute un thème de la saison à venir. Les Knicks ont maintenant dix points d’avance, 93-83.

Ils ont plus de talent, donc de marge de manoeuvre que leurs adversaires, condamnés à bien jouer et exécuter pour espérer gagner des matchs NBA. Sur une belle pénétration de Lin, Scola décale Bojan, boum: ficelle du parking. Le shoot semblait téléguidé. Les fans des Knicks se font un peu moins entendre. Mais les Nets perdent trop de ballons pour espérer quoi que ce soit. 8 pour Lin, 24 au total. Baker revient en jeu, il ressemble à l’acteur qui joue Luke Skywalker. Lin évoque lui le style de Steve Nash, dans sa façon d’aller au panier, voire de trouver ses coéquipiers. Les Nets recollent à moins 4, 98 à 102. Pour le money time, ils alignent Lin, Foye, RHJ, Hamilton et Lopez. Les Knicks, Baker, Holiday, Lance Thomas, Kuzminskas et Hernangomez. Le score est de – 8 à deux minutes de la fin, si Brooklyn marque là, un stop et peut-être que… Raté. Foye vient de bananer un trois-points. Certains spectateurs commencent à quitter la salle. La dame d’à côté est venue en famille, elle est toujours là, mais ça fait longtemps qu’elle a décrochée. Entrée de Chris McCullogh, Sean Kilpatrick, Yogi Ferrell et Joe Harris pour accompagner Justin Hamilton.

Beaucoup de spectateurs quittent la salle. Les Nets recollent à -3 sur un gros tir de Harris. Bonne défense, gros rebond : c’est la balle de la dernière chance, mais Yogi Ferrell assure mal sa passe. Nouvelle et dernière perte de balle. Kuzminskas ponctue le match d’un dunk à deux mains. C’est le moment de quitter l’enceinte de Brooklyn, de se dire que c’était bien sympa comme match et de penser à la suite, cette saison qui démarre mardi prochain…

Article écrit par Simon Capelli-Welter