Le jour où Metta World Peace, à l’époque Ron Artest, a failli faire une “Sprewell” à Mike Brown

Le 20 oct. 2016 à 20:17 par Tarik

Source image : Grantland

Metta World Peace a connu ses plus belles années de basketteur quand il s’appelait encore Ron Artest. Avec le jersey des Pacers, il était alors l’un des tôliers d’un groupe de soldats dirigé d’une main de maître par Rick Carliste. Dans le coaching staff d’Indiana, se trouvait également le futur coach des Cavs et des Lakers : Mike Brown. Ce dernier se souvient d’un épisode tendu avec Artest qui aurait très bien pu dégénérer.

Les deux hommes sont aujourd’hui amis, mais à l’époque ce n’était pas évident. En 2003, soit un an avant le fight au Palace d’Auburn Hills, lors d’une séance d’entrainement déléguée par coach Carliste à son assistant, Ron Artest pète un cable. Tout commence par une composition d’équipes qui ne plait pas à l’ailier originaire de Queensbridge, l’opposition est selon lui trop faible pour les titulaires : “Non, non, coach, on ne peut pas faire ces équipes. Nous allons tuer la second unit” lâche Artest à Mike Brown, qui répond : “Allez-y, tuez les. Voyons ce qui se passe.” L’affrontement a lieu et les remplaçants remportent le match. Brown demande alors aux titulaires de courir, ce qu’ils font, excepté RonRon qui, fou de rage, tourne le dos en kickant un ballon vers les tribunes. S’en suit alors un échange que Mike Brown raconte à un journaliste du San Jose Mercury News :

J’ai crié “Ron, ne tire pas dans cette balle !” il m’a répondu “Je fais ce que je veux, p*****”. “Ne refais pas ça” insistais-je. Puis j’ai pensé “Oh mon Dieu, je vais devoir me battre avec lui” et j’ai dit “S’il vous plait, quelqu’un, aidez-moi”, Michael Smith [un intérieur surnommé “The Animal”] s’est mis entre nous et la situation s’est calmée.

Mike Brown reconnait volontiers avoir eu les chocottes en voyant son joueur l’air menaçant se diriger vers lui. Le souvenir de Latrell Sprewell qui, tout juste six ans auparavant, en 1997, saute à la gorge de P.J. Carlesimo en pleine séance d’entrainement pour le faire taire, traine encore dans toutes les caboches pensantes de la Ligue. Mais Brown ne s’est pour autant jamais plié aux caprices ou aux menaces de ses joueurs et leur a toujours tenu tête. Comme le rappelle aujourd’hui MWP, en ajoutant que c’est justement la raison pour laquelle il a toujours eu du respect pour l’homme :

Une des raisons pour lesquelles j’aime Mike, c’est qu’il n’a jamais eu peur de m’affronter. Bien que parfois je ne voulais pas écouter. J’étais très, très controversé et dans mon propre monde, mais Mike m’a toujours fait face. J’ai aimé ça. Parce qu’il ne me laissait pas dans l’erreur. Il ne m’a jamais, jamais laissé dans l’erreur.

Des paroles bien sages synonymes de stabilité. Le Ron Artest des Bulls, des Pacers, des Kings puis des Rockets était très agité, mais le Metta World Peace des Lakers est apaisé, c’est certain. À bientôt 37 ans, et alors que l’annonce de sa retraite navigue toujours dans un flou artistique de type “RayAllenesque”, on sent la maturité et la sincérité dans les mots de l’ancien numéro 15 (puis 91) d’Indiana. Mike Brown, lui, est aujourd’hui assistant coach aux Warriors et devrait peut être songer à rallier son ancien ailier à sa nouvelle franchise. Kevin Durant disposerait alors d’un sparring partner de luxe pour se préparer à une intensité adverse démultipliée sur sa personne cette saison. Bien plus que les autres années.

Pour un coach, Mike Brown est relativement jeune (46 ans) mais il a déjà géré pas mal d’égos surdimensionnés dans sa carrière (LeBron et Kobe en autres). Nul doute que ses souvenirs les plus humides pour ses tempes resteront les moments qu’il a partagé avec le meilleur défenseur de la Ligue en 2004… Dans ses nouvelles fonctions, notamment pour contenir l’insolent Draymond Green, cette expérience devrait lui servir.

Source : UK Complex.com