Draymond Green largue sa bombe : “Y’a tellement de gars stupides dans cette Ligue”

Le 14 oct. 2016 à 03:46 par Bastien Fontanieu

Draymond Green
Source image : YouTube

Lorsqu’un feu se déclare dans un endroit dangereux et qu’il faut intervenir, plusieurs méthodes sont envisageables. Se calmer, appeler les pompiers, chercher de l’eau en abondance : Draymond Green préfère agir à sa façon, en versant un bon bidon d’essence dessus, à poil.

C’est peu dire si les dernières déclarations signées par le chorégraphe du ballet Casse-noisette ont foutu le feu sur les réseaux sociaux dans la nuit de ce jeudi. En effet, Dray a été questionné par Anthony Slater du San Jose Mercury News, sur les dernières punchlines envoyées par Paul Pierce qui s’en prenait à la génération actuelle. Et l’ancien n’y était pas allé avec le dos de la cuillère, en affirmant que les copains de 2016 étaient nettement moins compétitifs que ceux de son époque, décidant de s’allier intentionnellement avec d’autres stars pour remporter un titre, plutôt que de tenter de vaincre l’adversité. Un petit crochet envoyé à Kevin Durant, évidemment, mais plutôt que de voir le numéro 35 se justifier pour la 12579ème fois depuis le mois de juillet dernier, c’est Green qui a pris la parole. Et comme on le sait depuis maintenant quelques temps, le poète formé dans le Michigan est plutôt du genre à faire preuve d’une prose sublime lorsqu’il s’agit de répondre à ses détracteurs. Trois jabs dans les cotes, un uppercut et deux manchettes plus tard, Draymond a fait son boulot en montrant deux énormes majeurs à Pierce, lui qui sera prié de bien vouloir se préparer pour la prochaine rencontre bouillante opposant les Warriors aux Clippers. On met les lunettes, on accroche la ceinture, et on lit le transcript.

“Je me demande simplement à quel moment ils s’ennuient de parler de la même chose. On voit tous ces gars parler là, comme Pierce aujourd’hui. Genre, sérieux mec, tout le monde se fout de ce que tu as pu faire et pour qui tu as pu le faire. Donc arrête. Tout le monde a son avis à donner, et veut prendre tout ce qu’il (Kevin Durant) a dit pour le modifier. Il joue pour les Warriors, OKC a son équipe, on a notre équipe. Il est parti, personne ne se plaint quand quelqu’un part de chez Apple pour aller chez Google. Pourtant, ne sont-ils pas en compétition ? Personne ne dit de mal du boss qui part de chez Apple pour rejoindre Google. Et en tant que basketteur, vous êtes le boss de votre business. Vous êtes un business, et Kevin Durant c’est du gros business. C’est lui son propre patron, donc changer d’équipe pour jouer au basket, le boss décide de partir d’où il était pour jouer ailleurs.

Il y a tellement de gars dans cette Ligue qui sont tellement stupides qu’ils ne pensent pas comme ça. Ils ne pensent pas façon business. Cela se produit tous les jours sur Terre, mais apparemment au basket c’est un problème. Vous n’êtes pas compétitif dans votre boulot quotidien, si vous bossez pour Apple ? Vous ne souhaitez pas dépasser Google ? Il n’y a pas de différence avec le terrain de basket, c’est un boulot quotidien et vous souhaitez faire ce qu’il y a de mieux pour vous, si cela rend votre famille et votre vie plus heureuse. Mais personne ne les critique, et je comprends pas cela. Je ne le comprendrai jamais, mais je suis comme ça. Et je suis prêt à parier mon salaire qu’il n’y a pas beaucoup de gars plus compétitifs que moi dans cette Ligue.”

Plusieurs réactions, évidemment, en lisant ces quelques lignes particulièrement hostiles. Le fait, déjà, que la distance qui va s’opérer entre les Warriors et les fans ne va que s’agrandir avec ce genre de déclaration, sachant que Durant en a déjà mis un bon paquet et Draymond vient de verser un litron de nitroglycérine sur le feu. Ensuite, le fait que nous ne sommes qu’en octobre, et ces propos agacent déjà Green. On peut le comprendre, car le sujet a été tourné sous tous les angles possibles et imaginables cet été. Mais s’il est frustré à une telle période de l’année, qu’est-ce que ça va donner en saison régulière ? Et en Playoffs ? Et en Finales ? La pression médiatique est en préchauffage, ce n’est rien en comparaison avec ce qui va se produire dans les prochains mois. Et chaque phrase, chaque réaction, chaque rictus sera évidemment analysé à la seconde près, car c’est ce qui se produit quand des équipes exceptionnelles se créent. L’agacement de l’intérieur peut se comprendre, dans le sens où il est temps d’accepter le choix professionnel de KD, bien qu’il le suivra pendant des années compte-tenu du contexte et des réactions suivant sa décision. Mais en montrant des premiers signes de frustration face à la critique d’un ancien qui ne faisait que passer, on ne préfère pas imaginer ce qui va se produire lorsque les Warriors lâcheront un ou deux matchs de suite, encore plus au mois de mai. Bien évidemment, on ne reviendra pas sur l’aspect ‘stupide‘ de ses déclarations, sachant que se tabasser dans le Michigan puis montrer son zeub sur Snapchat représentent des actes typiques de Prix Nobel…

On pensait avoir déjà visité un haut degré d’animosité lorsque LeBron avait rejoint Miami en 2010, mais plus les jours passent, plus The Decision passe pour un épisode de Oui-Oui en comparaison. Que Draymond continue, car les critiques ne font que commencer : rira bien qui rira le dernier.

Source : San Jose Mercury News