Preview du Jazz 2016 – 2017 : quarante victoires la saison passée, dix de plus cette année ?

Le 13 oct. 2016 à 16:58 par Giovanni Marriette

Quin Snyder
Source : youtube

Après une saison ponctuée par un échec aux portes des Playoffs à cause de quelques rendez-vous mal négociés en avril, le Jazz doit cette année passer la seconde et s’en est donné les moyens. Entre les progrès attendus de certains, les retours d’autres et l’arrivée d’une belle brochette d’expérience, Quin Snyder aura tout ce qu’il faut à partir du 25 pour construire quelque chose de très costaud. On aura donc un œil avisé sur ce squad bien excitant, d’autant plus que l’on pourrait avoir droit de temps en temps à la plus belle et complémentaire paire d’intérieurs vue en NBA depuis des millions d’années.

Résumé des transferts de l’été

  • Ils sont arrivés : Boris Diaw, son record du Texas au 100 mètres, Joe Johnson son record de vitesse au 3 pts shootout du All-Star Game, George Hill, son coiffeur, Joel Bolomboy, Marcus Paige, Tyrone Wallace
  • Ils ont prolongé : –
  • Ils sont partis : Trevor Booker, Tibor Pleiss, Trey Burke et la patience de ses dirigeants

Si vous cherchez une franchise qui a VRAIMENT réussi son été, vous êtes ici à la bonne adresse. Un peu comme un jeune de 18 ans qui aurait passé son été à visiter toutes les tentes de son camping, le Jazz a donc mis la main sur trois MILF pour entourer la jeunesse déjà présente à Salt Lake City. Boris Diaw et son QI basket aussi énorme que son bassin, Joe Johnson et son expérience de clutch player et George Hill et sa capacité à driver une équipe playoffable. Au rayon départ, personne ne pleurera Trey Burke parti décevoir les Wizards, ni même Trevor Booker même si le bonhomme était un amour de bencher la saison passée. L’effectif est plein de talents et intelligemment construit. Comme dirait l’autre… y’a plus qu’à.

Effectif pour la saison 2015-2016

  • Meneurs : George Hill, Raul Neto, Shelvin Mack, Dante Exum
  • Arrières : Rodney Hood, Joe Johnson, Alec Burks
  • Ailiers : Gordon Hayward, Joe Ingles
  • Ailiers-forts : Derrick Favors, Boris Diaw, Trey Lyles, Joel Bolomboy
  • Pivots : Rudy Gobert, Jeff Whitey

Les joueurs en gras sont ceux qui devraient intégrer le cinq majeur au début de chaque rencontre dès le début de la saison.

Un starting five très costaud, une second unit toute aussi intéressante avec Shelvin Mack qui avait démontré un bel apport la saison apssée après THE trade du mois de février (12,7 points, 3,8 rebonds et 5,3 passes), Joe Johnson et Boris Diaw qui débarquent avec leur science et Trey Lyles dont on attend beaucoup pour sa seconde saison. Rajoutez à cela deux retours également très attendus puisque si Dante Exum (genou) avait galéré lors de sa saison rookie mais a manqué toute la saison passée sur blessure, Alec Burks revient pour sa part de l’infirmerie (épaule et péroné) avec la garantie qu’il apportera du scoring et l’intensité qui lui permettaient de taper les 14 points de moyenne lorsqu’il marchait encore sur deux jambes. Un roster blindé de talent donc et une rotation à 14 joueurs au minimum solide. C’est la belle vie dans l’Utah didon.

Question de la saison : quel leader pour Quin Snyder ?

Gordon Hayward et Derrick Favors principalement, voire Rudy Gobert ou un George Hill revigoré. Rodney Hood et peut-être Dante Exum mais dans quelques années. Tous des mecs capables d’être géniaux sur un terrain, d’être constants statistiquement, mais est-ce que l’on peut vraiment parler de franchise player ou juste de véritable leader ? Pas sûr. On l’a dit plus haut, le coach du Jazz pourra compter cette année sur un effectif plein de talents mais peut-on vraiment dire qu’il possède dans son squad un mec capable de hausser le ton, de hausser son niveau de jeu quand le besoin s’en fait ressentir ? Pas sûr, et c’est peut-être ce qu’il manquera au Jazz cette saison même si les arrivées de Diaw, Hill et JJ seront aussi là pour amener l’expérience nécessaire à un groupe très jeune. A l’arrivée, sans un vrai franchise player, Utah aura probablement sa place dans le Top 8 à l’Ouest mais faire beaucoup mieux semblera alors compliqué…

Candidat sérieux au transfert : Alec Burks

Alec Burks

Malgré de belles promesses avant ses deux dernières blessures (13,7 points, 3,6 rebonds et 2,6 passes sur les trois dernières saisons) et un rôle de 6th man qui lui allait comme un gant, Alec Burks a vu durant son absence l’explosion de Rodney Hood et les soucis qui vont peut-être aller avec… Malgré un beau contrat signé il y a quelques temps déjà (encore 33 millions à toucher pour les trois prochaines saisons), l’arrière monté sur ressort devra composer cette année avec la présence de Hood donc mais aussi d’Exum et Joe Johnson sur le poste 2, ces derniers qui alterneront avec la mène et l’aile mais qui taperont quelques minutes de temps de jeu à Burks. Un temps de jeu monté à 33 minutes en 2015 mais qui pourrait bien fondre comme les chances de contrat de Matt Bonner et qui pourrait donner des idées de trade aux dirigeants du Jazz. En attendant d’avoir à gérer le dossier Hayward l’été prochain bien sûr…

Candidat sérieux pour la surprise : Trey Lyles

Trey Lyles

Le taiseux intérieur formé à Kentucky pourrait bien en surprendre plus d’un cette saison. Ne vous attendez pas à de grandes expressions scéniques de sa part puisque le garçon se rapproche plus à ce niveau-là d’un Duncan que d’un Cousins, mais sur le parquet le garçon fait en tout cas de tout et plutôt pas mal. Dans une raquette très complémentaire et pas forcément bouchée au niveau du temps de jeu à aller chercher, Trey Lyles pourra continuer son apprentissage de la vie d’adulte tout en explosant probablement ses moyennes de l’an passé (6,1 points et 3,7 rebonds). Le voir dépasser les 10 points par match ne parait pas utopique et pour ceux qui l’auraient loupé la saison dernière, vous verrez bientôt évoluer un intérieur de 2m10 capable aussi bien d’aller frotter ses bibis dessous que d’envoyer des patates à 3 points. On vous aura prévenu, Quinny a peut-être trouvé un nouveau chouchou.

Meilleur et pire scénario possible

  • Une saison à 50 wins grâce à un Derrick Favors pour la première fois All-Star et à un Rudy Gobert meilleur rebondeur et meilleur contreur de la Ligue, un Gordon Hayward qui se tatoue le logo de sa franchise sur le front, une sixième place en avril et un premier tour de Playoffs géré de main de maître face aux Rockets en tenant une équipe qui tournait à 145 points en régulière à… 54 points sur la série. La Tour Eiffel est en triple-double sur la série (10 points / 17 rebonds et 11 contres) mais c’est trop peu au tour suivant car ce sont les Warriors (car les Pels terminent premiers de la SR) qui exécutent la bande à Rudy. Rendez-vous est pris pour 2017, une équipe est née.
  • Une saison à 40 wins à cause d’un Derrick Favors trop doux et d’un Rudy Gobert qui ne confirme pas son bel élan, d’un Gordon Hayward qui fait la gueule car il veut partir à Boston, une neuvième place à l’Ouest et pas de Playoffs, ce qui signifie le renvoi immédiat de Quin Snyder dans ses 22. Il faut dire qu’avec Joe Johnson qui gardait la balle jusqu’à la sonnerie des 24 pour cause de trop de lenteur et Boris Diaw qui tentait bien souvent de la manger, rien ne fût facile pour Quinny. Sans compter la quadruple fracture du sexe de Dante Exum et les neuf entorses de Burks qui auront définitivement plombé l’ambiance à Salt Lake City. Quand ça veut pas…

Pronostic de la rédaction : 44 victoires et 38 défaites

Quelques victoires de plus cette saison selon la rédac, mais attention car la Conférence Ouest n’est pas ce genre de fille facile qui ouvre sa porte au premier mormon venu. Les Playoffs sont envisageables mais il faudra rester en bonne santé et ne pas s’appuyer uniquement sur le talent du roster. Allez, septième place avec 44 wins et un petit tour de Playoffs. Chaque chose en son temps.

Du nouveau donc cette saison pour le Jazz. Une belle paire d’intérieurs qui sent bon le pinard et le sauciflard, des joueurs solides à tous les postes, un savant mélange entre jeunesse et expérience, sans oublier un coach qui semble être une très belle garantie de succès. A confirmer bien sûr, mais ça sent plutôt bon cette année dans l’Utah. En manque de Playoffs depuis la saison à 66 matchs de 2012, les fans du Jazz n’attendent que ça.