Russell Westbrook apprécie l’attaque des équipes en Europe : le vrai goût du partage

Le 10 oct. 2016 à 01:44 par Bastien Fontanieu

Russell Westbrook justin bridou spurs
Source image : YouTube - Justin Bridou

De passage par Madrid puis Barcelone histoire de fracasser un ou deux arceaux, le meneur d’OKC a tenu à rendre hommage aux attaques du Vieux Continent : un vrai compliment, de la part d’un extra-terrestre.

C’est aussi surprenant qu’appréciable, de voir un joueur aussi explosif et représentatif du jeu NBA applaudir le jeu proposé chez nous. Car sur le papier, on pourrait penser que Russell trouverait le jeu demi-terrain et tout en exécution bien chiant, lui qui domine depuis des années dans un jeu en transition mais aussi en isolation. Non pas qu’on veuille faire de Westbrook un foutu soliste qui ne pense qu’à sa pomme, loin de là même quand on voit son évolution récente, mais quand on observe un monstre comme lui débarquer en Espagne la semaine dernière, c’est comme si deux sports différents étaient joués sur un seul et même parquet. Prendre un rebond, mettre un coup de rein au milieu du terrain puis taper un dunk quasiment de la ligne des lancers après avoir posé seulement deux dribbles, c’est une séquence qu’on retrouve assez rarement sur notre fuseau horaire. Cependant, si le phénomène est conscient de ses forces et de ses faiblesses, il peut aussi tirer son chapeau devant des équipes déployant un basket léché, ce qui fût le cas avec Madrid et Barcelone puisque les deux rencontres furent serrées. Exécution, systèmes, back-screens et autres mouvements de pions, Russell a salué la discipline des armées rencontrées via le Norman Transcript, avec un petit jab en bonus offert aux franchises de sa Ligue.

“Ce que les gens ne réalisent pas, je pense, c’est la façon dont il faut défendre les équipes en Europe. Leurs attaques sont 10 fois meilleures que celles proposées en NBA, tout simplement parce que ça bouge énormément. Il y a beaucoup de mouvement, et moins de talent, du coup il faut agir différemment afin d’obtenir des paniers. […] Je pense que c’était une bonne expérience pour nous, d’aller en Europe, et de pouvoir défendre ces attaques ainsi que deux des meilleures équipes. C’est toujours bien pour nous.”

Amen ! Il est clair qu’au niveau du talent pur, même si les grandes cylindrées européennes en proposent avec des noms notamment passés par la NBA ou tout simplement divins sur le circuit local, on voit rarement des copains planter la quarantaine, ou même la trentaine sur une rencontre. C’est faisable, mais la distribution du ballon, la répartition des munitions et la victoire grâce aux contributions de tous sont des principes de bases avancés en Europe, ce qui représente aussi bien un avantage qu’un inconvénient. Avantage évident dans le sens où le développement des fondamentaux reste merveilleusement respecté et permet à n’importe quelle Ligue d’obtenir des joueurs aux visions du jeu exceptionnelles. Inconvénient dans le sens où le manque de spectacle et de performances justement hors-normes empêchent en partie à ce basket du vieux continent d’être encore plus apprécié. Visions différentes dès le plus jeune âge, entre la surabondance de mixtapes et de sessions à la salle d’un côté, et l’analyse plus fine des détails ainsi qu’un travail technique plus poussé de l’autre, voilà aussi ce qui peut expliquer – en partie – la remarque de Westbrook. Dans tous les cas, s’il souhaite un jour évoluer à Châteauroux, on l’accueille quand il veut.

Ce n’est pas pour rien que certaines équipes (coucou les Spurs) de NBA sont considérées comme ‘européennes’, avec un mode de jeu qui a souvent été à contre-courant avec le reste de la Ligue. Que Russell en profite encore un peu, car d’ici quelques jours ce sera le retour obligatoire au one-man show yolo-solo…

Source : Norman Transcript