Stretch four, stretch fort : Blake Griffin veut enquiller les trois points, tout va bien

Le 30 sept. 2016 à 07:50 par Bastien Fontanieu

Blake Griffin
Source image : YouTube - NBA

C’est la mode, il faut bien s’y coller un jour ou l’autre. Avec des ailiers forts qui savent désormais bombarder de loin et un jeu qui évolue sans cesse, l’intérieur des Clippers veut lui aussi tirer à distance.

Lorsqu’on sait déjà bien dribbler, bien sauter, bien passer et qu’on a envie de passer à la vitesse supérieure, il faut évidemment se mettre à bien tirer. Et lorsqu’on se penche sur le dossier Griffin, les progrès réalisés au fil des années montrent une vraie détermination dans ce registre si particulier. En effet, alors que ses passages sur la ligne des lancers étaient particulièrement hardcore à regarder lors de ses débuts (64% et 52% les deux premières saisons), Blake avait réussi à se focaliser sur sa gestuelle et son rythme pour enfin trouver des standards appréciables et non-pénalisants pour son équipe (près de 73% les deux dernières saisons). Du coup, il y a peu à dire sur la capacité du bonhomme à mettre le doigt sur un critère spécifique et le modifier rapidement. Et c’est en étant justement conscient de cela que Griffin veut s’adapter aux demandes du jeu actuel, avec des intérieurs qui se calent désormais derrière l’arc et n’hésitent pas à artiller les yeux fermés. Plutôt porté vers le pick and roll, pick and pop à mi-distance ou jeu au poste depuis 6 ans, le rouquin a ses yeux discrètement fixés sur la ligne du parking, car il veut devenir tout simplement indéfendable, comme le Orange County Register l’a confirmé cette semaine.

“Je veux être un joueur capable de tirer de cette distance avec confiance, c’est sûr. Les joueurs qui évoluent à mon poste ont généralement des qualités similaires, dans le jeu intérieur et la polyvalence. Mais lorsque vous regardez les ailiers forts actuels, Anthony Davis, LaMarcus Aldridge, Draymond Green… ils peuvent tous tirer, mais ils peuvent aussi poser un dribble et marquer à l’intérieur. Je ne pense pas que devenir amoureux du tir à trois points soit la meilleure des idées, mais être capable d’armer avec confiance à cette distance est une bonne chose.”

D’un point de vue individuel, Blake n’a pas tort puisqu’il faut constamment bosser sur son jeu et s’adapter aux demandes de son temps. Et lorsqu’on voit la blinde que prend un joueur comme Ryan Anderson, stretch four par excellence même s’il ne pose pas autant le cuir sur le parquet, il y a de quoi vouloir devenir efficace du parking. Cependant, deux points restent importants à noter. Premièrement, le fait que Griffin a un autre secteur bien plus important à améliorer, et il concerne sa propre moitié de terrain. Loin d’être un défenseur dégueulasse, le bonhomme a quand même une grosse marge de progression et traîner des pieds pour laisser DeAndre faire le sale boulot n’est pas la meilleure option. Deuxièmement, le fait que cette arme ne serait peut-être pas aussi utile que cela dans le jeu des Clippers. En duo avec Chris Paul, Blake a souvent varié avec joie entre PNR (pick and roll) et PNP (pick and pop), avec des rotations dont il profite pour punir avec un tir, une pénétration ou une passe pour un DJ au plafond. Quand on voit les espaces dont Redick, Wes Johnson et compagnie profitent de ce trio agressif en attaque, s’écarter ne sera pas la meilleure solution. Mais encore une fois, si le tir est là et que Griffin quitte ses hideux 27% en carrière pour atteindre les 34 cette saison, why not ?

Ne pas tomber amoureux du tir à distance, voilà qui doit rassurer Doc Rivers et les fans de Los Angeles. Par contre, s’il pouvait un peu plus se lier d’amitié avec la défense, ce serait pas mal du tout.

Source : Orange County Register