Bryant, Duncan, Garnett, Nowitzki, Carter et Pierce : l’héritage immense de six légendes, partie 2

Le 23 janv. 2016 à 23:26 par Alexandre Martin

Dirk Nowitzki - Kobe Bryant - Kevin Garnett - Tim Duncan - Paul Pierce - Vince Carter

L’héritage représente tout ce qui se transmet de génération en génération, ce que les parents lèguent à leurs enfants, ce que les grands-parents inculquent à leurs petits-enfants, ce que de futurs Hall of Famers comme Kobe Bryant, Tim Duncan, Kevin Garnett, Dirk Nowitzki, Vince Carter ou Paul Pierce vont laisser à la NBA quand ils vont tirer leur révérence. Et malheureusement, c’est pour bientôt…

Hier, dans la première partie, nous nous sommes penchés sur les cas de Dirk Nowitzki, Paul Pierce et Kevin Garnett, sur ce qu’ils vont laisser en raccrochant définitivement leurs sneakers. Mais ils ne sont donc pas que trois… Le géant allemand, l’enfant d’Inglewood adopté par les Celtes et le Loup le plus connu de la Grande Ligue ont de la compagnie dans le rayon légendes vivantes en fin de carrière. Une compagnie qu’ils retrouveront également dans le temple de Springfiled d’ici quelques années.

Il y a Timothy Duncan ou Timmy pour les intimes. L’éternel. Celui qui aura quarante piges en avril prochain mais qui pèse encore très lourd dans le roster d’une des meilleures équipes actuelles. On l’appelle “The Big Fundamental” mais on aurait pu le surnommer “The Big Consistency” ou “The Big Work Ethic”, c’est moins sexy peut-être mais ça marche tout aussi bien tant ce qui frappe quand on jète un oeil à la carrière du numéro 21 des Spurs, c’est cette régularité phénoménale avec laquelle il a enfilé les saisons de très haut niveau dès son arrivée dans le Texas. Son année de rookie soigneusement parée de 21 points, 12 rebonds et 2,5 contres de moyenne ne fut que la première d’une série treize saisons consécutives en double-double (points/rebonds). Plus de 1300 matchs plus tard, le voilà équipé de 5 bagues de champion, 3 MVP des Finales et 2 en saison régulière pour ne citer que ces quelques éléments de son interminable palmarès. Duncan, c’est l’exemple type du gars qui par un alliage de talent, de qualités techniques, d’un QI hors normes et d’un leadership tout en discrétion change instantanément une bonne franchise en une dynastie, une des plus grandes de l’histoire NBA. Il est arrivé à San Antonio en 1997 et depuis, les Spurs sont une machine à gagner. D’ailleurs le grand Tim approche doucement mais très sûrement des 1000 victoires en carrière (981 à ce jour). Il est le joueur ayant le plus remporté de matchs sous le même maillot. Il est le symbole, l’âme de ces Eperons texans au jeu sans chichi mais tellement efficace. Duncan, c’est un gars qui n’élève jamais la voix mais cela ne l’a jamais empêché de dicter sa loi sous les cercles. Nous parlons ici du 7ème meilleur rebondeur de l’histoire (probablement 6ème bientôt), du 5ème contreur en saison régulière et du numéro 1 en Playoffs dans cette catégorie. Tout cela en ayant planté plus de 26 000 points. L’héritage de Tim Duncan c’est un shoot à 45 degrés avec la planche. C’est l’idée qu’on peut se faire un nom en NBA sans pour autant bénéficier d’une quelconque hype, sans faire de déclarations tapageuses ou user du trashtalking. Timmy lui, c’est à coups de résultats qu’il chambre. C’est à coups de points, de rebonds et de contres qu’il s’exprime. Timmy, c’est tout simplement le meilleur ailier-fort de tous les temps…

Il y a Vince Carter. Lui n’est pas comme les cinq autres légendes qui l’entourent ici. Il n’a pas de bague et n’en aura vraisemblablement jamais (désolé pour les fans des Grizzlies…). Il n’a jamais été élu MVP d’une saison et encore moins de Finales faute de ne jamais y avoir participé. Il présente des lignes statistiques très sérieuses car c’est un attaquant à la technique sûre et au talent incontestable (plus de 23 000 points amassés en carrière par exemple) mais rien d’inoubliable non plus à ce niveau. Bref, Carter n’est pas un véritable gagneur tels les Garnett, Pierce, Nowitzki, Bryant ou Duncan (au hasard). Pourtant, il est clairement l’un des joueurs parmi les plus marquants de cette génération. Carter est un emblème, un étendard que nous n’oublierons jamais. JA-MAIS. Pourquoi ? Parce que si une conversation autour du basket en vient sur le sujet des dunkeurs, il est impossible d’éviter “Vinsanity”. Du haut de ses 198 centimètres et armé de cette détente phénoménale, il ne participe pas simplement à cette discussion, il la domine. Car il ne possède pas uniquement une capacité hors-normes à s’élever dans les airs, il y plane, il y évolue avec grace et puissance à la fois. Vince n’est pas comme les autres êtres humains, il ne réagit pas de la même manière à la fameuse loi de la gravité chère à Newton. Et si des gars comme Michael Jordan évidemment, Dominique Wilkins, Julius Erving ou quelques autres ont montré tout au long de leurs passages en NBA, des aptitudes fabuleuses pour claquer des dunks mémorables, dire que finalement le meilleur de cette confrérie des casseurs de cercles s’appelle Carter n’est pas du tout une ineptie. “VC” a fait du windmill son dunk de base et du 360 un dunk sympa qu’on peut passer en plein match dès qu’il y a un peu d’espace. Il a massacré tant de cercles et postérisé tant d’intérieurs téméraires qu’il serait temps que les meilleurs mixmakers du net se penchent sur un Top 1000 des plus belles réalisations de celui qu’on appelle très logiquement “Half Man/Half Amazing”. Ce gars dont les higlights ont émerveillé toute une génération et émerveilleront encore les prochaines pendant de longues années.

Il y a Kobe Bryant. Woowww Ko-be Bry-ant. L’un des joueurs les plus dingues techniquement que la NBA ait enfanté. Un forcené de travail, un égocentrique assumé, un assassin inspiré… De par son poste, sa morphologie, son style de jeu, son footwork, ses drives, ses finitions incroyables ou ses fadeaway écoeurants pour les défenses, le Mamba est la preuve vivante que Jordan a laissé un peu de son jeu sur les parquets de la Grande ligue et pas seulement des chaussures à son effigie. Il compte certainement autant de haters que de fans inconditionnels mais comme pour tous les immenses champions, quand on fait le bilan, on ne peut qu’avoir le souffle coupé par un héritage aussi fastueux. Plus de 33 000 points soit plus de 25 points de moyenne par sortie depuis bientôt 20 ans et mine de rien à presque 45% au tir ce qui est en fait monstrueux étant donné le nombre de tirs difficiles pris par le bonhomme. Mais c’est dans la suite de la ligne de stats qu’on réalise le bosseur, le basketteur au QI phénoménal qu’est Mister Bryant car ce sont grosso modo 5 rebonds, 5 passes décisives et 1,5 interception qui accompagnent cette avalanche de paniers rentrés ! Et puis, on ne compte plus les exploits historiques réalisés par la bête, les équipes anéanties par un shoot au buzzer ou une montée de chaleur de cet arrière arrivé dans la ligue à tout juste 18 ans et qui a donc annoncé que cette saison – la 20ème – serait sa dernière. On ne compte plus les déclarations sans langue de bois de ce trashtalker jamais avare de critiques envers ses adversaires, ses coéquipiers ou ses coachs car avec Kobe, personne n’est à l’abri d’une saillie bien venimeuse. Cela fait partie du personnage. On peut compter, en revanche, les bagues (5), les MVP des Finales (2) ou de saison régulière (1), les sélections All-Star (18 dont 17 consécutives) ou les titres de meilleur scoreur d’une saison (2). Mais ce que nous ne pouvons éviter de comptabiliser, ce sont les jours qui nous séparent du départ en retraite d’une légende. Car le 13 avril prochain, dans son Staples Center, celui qui s’est, à aujourd’hui, le plus approché du meilleur joueur de l’histoire – tout en imposant sa patte – va fouler une ultime fois un parquet NBA. Ce sera un moment plein d’émotion et de tristesse. Il sera alors temps de se remémorer tout ce que Kobe va laisser derrière lui, tous ces records, ces moves et cette notion de fidélité à un jersey qui forcent le respect. Ensuite seulement, viendra le moment de se poser la question fatidique sur le numéro à hisser au plafond de la mythique salle de la Cité des Anges. Le 8 ? Le 24 ? Et pourquoi pas les deux ? Ce serait une première, ça ferait des jaloux mais avec Kobe, tout, absolument tout est possible…

Aucune autre annonce de retraite n’a ecnore été effectuée par un de ces gars dans le sillage de Kobe Bryant. Mais notre devoir de fans ou d’observateurs plus ou moins éclairés est de profiter jusqu’au bout de ce qu’ils ont encore à nous proposer. Il va nous falloir prendre la mesure de ce qu’ils ont apporté et de cet héritage monumental qu’ils vont laisser aux générations futures. Et quoi qu’il arrive désormais, c’est la fierté de vous avoir vu à l’oeuvre pendant toutes ces années qui va pérenniser voire emplifier notre passion pour la balle orange messieurs. 

Source image : montage TrashTalk par @TheBigD05


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