Stephen Curry fait toujours le même cauchemar : Game 7, Game 7, Game 7, impossible d’oublier

Le 21 sept. 2016 à 07:49 par Bastien Fontanieu

S’il y a bien un joueur qui souhaite retourner sur le terrain pour passer à autre chose, c’est le meneur des Warriors. La dernière fois qu’il était sur un parquet ? Son pire souvenir en carrière s’est produit, et des cauchemars basés sur celui-ci ont rythmé son été.

Comment oublier, telle est la question. Comment passer outre, construire une nouvelle cellule psychologique dans laquelle les fondations sont suffisamment solides, afin de ne pas trembler lorsque des situations similaires se présenteront ? Voilà une des nombreuses interrogations jonchant le parcours du phénomène, lui qui a vu Kevin Durant signer dans sa franchise pour remporter une bague et l’aider à tourner la page, un nouvel épisode qu’il espère évidemment ponctuer avec un titre cette fois-ci. Mais pour le moment, c’est la torture, évidemment, après ce 19 juin 2016 vécu aux premières loges, ce match qui aurait pu le sublimer et faire de sa saison un parcours divin, à acclamer pendant des siècles et des siècles encore. Finalement, au lieu de ponctuer une régulière à 73 victoires, un titre de MVP remporté unanimement et 24 mois passés à marcher sur la concurrence, Curry s’est effondré : 6/19 au tir, 4/14 à distance, 4 balles perdues dont certaines affligeantes, le cuisiner était absent le soir où le restaurant était plein et l’incendie qui a suivi en cuisine l’a hanté pendant des semaines. Ainsi, dans un entretien réalisé avec USA Today, le garçon est revenu sur ce moment douloureux afin de mieux préparer la suite, qu’il espère moins… cauchemardesque.

Je ne me suis toujours pas remis de ce Game 7. C’est un match qui restera en moi, probablement pour toujours, négativement comme positivement. Il est évident que le sentiment qui a suivi était détestable, mais c’est également un élément de motivation majeur pour revenir encore plus fort et faire en sorte que ce sentiment ne revienne plus jamais. […] Aujourd’hui, je suis dans une période où j’essaye de transformer tous ces cauchemars et ces pensées sombres autour du Game 7 en motivation, afin de préparer au mieux la saison qui arrive. […] Immédiatement après cette nuit (du 19 juin), il y avait un sentiment presque surréaliste à la maison. On se demandait ce qui venait de se passer, car on était tellement sûrs de pouvoir y arriver. Ma nature humaine a ensuite pris place avec du négatif, c’était normal. Mai j’ai pu m’évader et penser à autre chose, aller en vacances à Hawaï avec ma famille, parler à la future génération de basket lors des camps, rester autour du jeu mais ne pas du tout déprimer, pour comprendre qu’on peut avoir une nouvelle chance dans un an.”

Et le meneur le sait, justement, qu’il n’aura pas droit à l’erreur cette saison. Non seulement d’un point de vue émotionnel, pour effacer de terrible souvenir de 2016, mais aussi d’un point de vue sportif, avec l’arrivée de Durant et une hype qui dépasse tout ce qu’on a pu voir jusqu’ici. C’est un aspect de la saison des Warriors qui sera justement fabuleux à regarder, cette balance émotionnelle après avoir tant vécu en deux ans. Peut-on réellement survivre à une telle pression, médiatique comme athlétique, sans craquer ? Les plus grands y arrivent, et les hommes de Steve Kerr ont montré qu’ils pouvaient y arriver, mais l’attitude du groupe et leur capacité à persévérer face à la difficulté seront des éléments majeurs à surveiller. Pour le reste, on sait déjà ce qu’on fera si un jour Curry nous embête : un petit clip de Kyrie Irving, rentrant un des tirs les plus clutch de l’histoire sur sa tête pour la gagne, et le tour sera joué. Car même si Stephen pourra continuer à enchaîner les ficelles et les bagues, il y a de fortes chances pour qu’il tienne les mêmes propos dans 15 ou 20 ans.

Ce Game 7, cet avantage de 3-1 finalement réduit en poussière, c’est une cicatrice qu’il faudra apprendre à refermer et vivre avec, ce qui n’est pas la chose la plus facile au monde. Envie d’accélérer le processus ? Demandez aux Spurs, un an après la bombe de Ray Allen…

Source : USA Today

Source image : ESPN