Ancien coéquipier d’Allen Iverson aux Nuggets, Yakhouba Diawara félicite l’artiste pour son entrée au Hall of Fame

Le 16 sept. 2016 à 16:52 par Tarik

Au cours de son passage en NBA, Yakhouba Diawara aura joué aux cotés de Melo, Allen Iverson et D-Wade. Trois joueurs perçus comme des Hall of Famer potentiels dès leurs débuts dans la ligue. AI vient tout juste d’y être intronisé. Réaction de l’international français…

Petit flashback : en 2006, alors que les observateurs (français) ne l’avaient pas vu venir, Yakhouba Diawara signe un contrat de deux ans (1+1) aux Nuggets. Les ailiers défensifs pouvant dégainer dans le corner (type Bruce Bowen qui est alors l’archétype) sont très recherchés. Capable de jouer aux postes 2 et 3, et même 4 sur certaines séquences small ball, le frenchie tape dans l’oeil du coach des Nuggets, George Karl. Celui-ci compte sur Diawara pour occuper la second unit, tout en laissant entendre à la presse qu’il pourrait intégrer le cinq assez rapidement… Saison rookie oblige, Yakhouba garde un souvenir particulier de cette période d’autant que son voisin dans le vestiaire n’est autre que… Allen Iverson :

À Denver, c’était mon joueur préféré. Mon casier était à coté du sien, on se parlait donc souvent. De tout et de rien. C’est une personne géniale. Un mec amical et très intelligent.

Les Nuggets version 2006/2007, avec lesquels Diawara débute, sont alors ceux du duo des “dreadlocks-scoreurs” : Allen Iverson et Carmelo Anthony… Pour un comité d’accueil, on a déjà vu pire. Quand on questionne le champion d’Europe junior en 2000 sur l’implication d’Iverson à l’entrainement (et notamment sur le fameux épisode “We talk about practice ?!” quand il était aux Sixers) sa réponse est limpide :

Cette histoire de “practice”, il avait ses raisons… Moi ce que je peux dire là dessus, c’est que c’était un vrai bosseur. Un vrai de vrai. Loin de l’image donnée par cette conf’ de presse. J’arrivais à la salle 2h avant le début de l’entrainement, lui 30 mn avant. Moi c’était logique, j’étais rookie, j’avais des choses à prouver. Lui, c’était un vétéran All star…

Quand on voit le nombre de stars qui arrivent fréquemment en retard ou ne viennent carrément pas à certaines séances, cela surprend. D’autant que cette année là, AI arrive en cours de saison et ne perd pas de temps pour s’acclimater à l’altitude du Colorado : en 50 matches avec sa nouvelle team, il tourne à 24,8 points, 7,2 passes et 1,8 interceptions à 45 % aux tirs en plus 42 minutes par match. Les Nuggets n’ont pas été trompé par la marchandise, le MVP 2001 est toujours on fire. Diawara se souvient :

Iverson était un bosseur même si avec son talent naturel, il n’avait pas besoin de bosser à fond. Il pouvait être malade et absent pendant deux jours, et débarquer le jour du match pour planter 35 points, normal. En mode “unreal”. C’est pour ça qu’on l’appelle “The Answer”, il mérite vraiment ce surnom… Son entrée au Hall of Fame est juste logique. Félicitations à lui.

Denver conclut la saison avec un bilan de 45-37 avant de s’incliner au premier tour des Playoffs face aux Spurs futurs champions en titre. Diawara, qui s’est occupé le plus souvent du meilleur scoreur adverse, signe une saison rookie correcte pour un étranger avec 4,4 points en 18,4 minutes de jeu en goûtant à la titularisation à 19 reprises. Mais les choses vont très vite en NBA. Après une seconde saison en demi-teinte et un temps de jeu divisé par deux (la faute à un banc bien fourni avec un certain Gerard) le Yak file au Heat pour deux ans. AI reste une saison de plus avant de plier bagages lorsque Melo s’envole pour NYC… L’année dernière, Diawara était tout prêt de s’engager avec Memphis et avait même joué une demi-douzaine de matchs de préparation avant d’être coupé face au grand nombre de vétérans à son poste (Jeff Green, Vince Carter, Matt Barnes). Un crochet au CSP Limoges plus tard, le voici prêt à retenter sa chance.

À 34 ans et libre de tout contrat, le Yak a toujours faim et entretien sa forme physique aux US en attente d’une offre intéressante. Plusieurs pistes en Europe s’offrent à lui mais sa priorité reste un retour en NBA. Son profil reste très apprécié outre-Atlantique “So good luck Yak !”

Propos recueillis par Tarik Boukhatem pour Trashtalk

Source image : Montage Trashtalk