Dennis Schröder est prêt à passer au niveau supérieur : jusqu’où peut aller Mister Umlaut ?

Le 15 sept. 2016 à 06:22 par Bastien Fontanieu

Dennis Schröder

L’arrivée de Dwight Howard, le retour de Tiago Splitter, les rookies draftés et le départ d’Al Horford : tant de sujets qui seront intéressants à regarder chez les Hawks cette saison. Mais le principal se trouve certainement à la mène, avec un garçon désormais en place pour exploser.

Dennis Schröder est dans une position idéale. Il est prêt, n’a plus  19 ans et a été libéré de toute concurrence à son poste. Car en voyant Jeff Teague partir vers les Pacers dans un transfert cet été, le management d’Atlanta a clairement annoncé au meneur allemand que les clés du camion étaient entre ses mains à partir d’aujourd’hui. Et en lui mettant des soldats comme Paul Millsap, Dwight Howard ou Kyle Korver à ses côtés, il ne pourra pas se plaindre du manque d’options sur le terrain. Mieux encore ? Alors que Kent Bazemore aurait pu signer ailleurs, les Hawks ont mis une blinde afin de conserver l’ailier, qui est accessoirement le meilleur pote de Schröder dans l’équipe. La confiance de son coach, la polyvalence de son effectif et une scène désormais prête pour lui, Dennis sait que de nombreux regards seront posés sur lui mais il aime cette présence sur la plus grande scène. On l’a notamment vu lors des derniers Playoffs, avec une équipe d’Atlanta qui titubait lorsque Jeff Teague était présent, c’est bien Schröder qui a provoqué Isaiah Thomas et les Celtics en milieu de série, le jeune garçon offrant au passage un meilleur match que son coéquipier titulaire lorsque les Hawks ont terminé la série au TD Garden. C’est sur ce duel, cette matchup qui testait les capacités de Dennis, que ce dernier a obtenu la confiance totale de ses supérieurs, ce qui lui permet aujourd’hui d’aborder cette saison avec confiance et maturité quel que soit le temps offert, comme il l’a affirmé cet été auprès de l’Atlanta Journal Constitution.

Sur le terrain, ce nouveau rôle ne créera pas d’énorme changement car je donne tout quand je joue. C’est ce que je fais en permanence, sur 20 minutes de temps de jeu ou sur 35 minutes. Je pense surtout au leadership en dehors des parquets, créer une vraie cohésion avec le reste de l’équipe, être présent auprès du coaching staff, que ce soit Budenholzer comme les autres, et construire des relations saines avec tout le monde.”

C’est justement sur cet aspect, celui de jeune leader d’une équipe à fort potentiel, que les jumelles seront braquées sur Schröder. Car en terme de talent, il est évident que le meneur a tout ce qu’il faut et le débat est assez morne. Mais entre son caractère volcanique et son niveau de responsabilités offert à un si jeune âge, les boulons pourront péter et c’est là-dessus que Budenholzer ainsi que les vétérans de l’équipe veilleront tout particulièrement. Jusqu’ici, Dennis était celui qui sortait du banc, faisait vibrer la foule et donnait un éventuel coup de boost. Parfois ça marchait, d’autres fois ça l’enfonçait. Mais avec des joueurs tous plus âgés que lui dans le cinq de départ, et surtout des Hawks qui n’ont pas prévu de stagner dans le tableau mou de l’Est, ces montagnes russes émotionnelles ne seront plus acceptables. Tous les soirs, un client XXL de la mène en NBA sera en ville, et il faudra l’affronter avec discipline. Rien qu’à l’Est ? Les Kyrie Irving, John Wall, Kyle Lowry, Isaiah Thomas, Jeff Teague forcément, Reggie Jackson, Derrick Rose, Kemba Walker et Goran Dragic aiguiseront leurs couteaux en voyant un marmot de 23 ans se ramener en ville. Et c’est sans parler des venues sympathiques à la Philips Arena, avec les Westbrook, Curry ou autres Lillard comme Conley venant tester l’ambiance du public. Aujourd’hui, Dennis est clairement loin de ce groupe de meneurs, mais qu’en sera-t-il dans 8 mois ?

Couverture

Statistiquement parlant, ce sera notamment l’occasion de voir comment le garçon se débrouillera, et comment il fera le travail d’un Jeff Teague. Si cinq années de moins donnent l’avantage à Schröder en terme de potentiel, le tir extérieur est encore douteux, malgré des progrès récents. Mine de rien, Teague tournait à 35,5% en carrière dont 40% du parking rien que la saison dernière. Dennis ? Un moyen 32,2% de réussite, qu’il faudra impérativement augmenter sous peine de voir son attaque stagner. Et c’est dans cette sélection qu’il faudra aussi observer le meneur, car les Hawks vont devoir vivre au rythme de leur créateur. Les balles en l’air pour Dwight, pas de problèmes. Les pick-and-rolls avec Millsap, de même. Mais pour nourrir des Korver et des Bazemore, il faut une sérénité quotidienne et les épaules bien larges. Ce combo a notamment été développé par un aspect qu’on oublie souvent dans le cas de Schröder, celui de l’équipe nationale. Même si l’Allemagne est encore loin de représenter une nation inquiétante sur la scène de notre continent, l’EuroBasket 2015 a été l’occasion pour Dennis de participer à la passation de pouvoir au sein de la Mannschaft. Dirk quittant la scène, le légendaire tireur a donné le volant au meneur et lui a donné le feu vert pour prendre la suite. Une responsabilité énorme, qu’il a notamment ponctuée avec 21 points et 6 passes de moyenne sur les 5 matchs joués. Schröder a donc un nouveau challenge à relever, mais la bonne nouvelle est que tous les signes sont positifs pour qu’il explose enfin en NBA.

Dennis Schröder fête aujourd’hui ses 23 ans, un moment qu’il pourra passer avec ses proches et en toute tranquillité. Mais qu’il en profite, car dans quelques jours un virage fondamental de sa carrière lui fera face. Intégrer l’élite des meneurs ou rester une incontrôlable tête brûlée ? Ce sera à lui de nous le prouver. Pardon, de nous le pröver.

Source : AJC

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