Kevin Séraphin se livre : déboires avec les Wizards, arrivée à Indiana et avenir en Bleu

Le 14 sept. 2016 à 16:32 par Alexandre Martin

Kevin Seraphin

A l’instar de Nicolas Batum qui s’est longuement et très clairement ouvert sur ses Jeux ratés à Rio et sa frustration de n’avoir pas été à la hauteur de l’événement à Rio, Kevin Séraphin s’est également livré à L’Equipe. L’intérieur français, fraîchement débarqué chez les Pacers, passe tout en revue le temps d’une interview : son passage raté à New York, ses galères chez les Wizards, son optimisme quant à une renaissance chez les Pacers sans oublier son avenir en Bleu. Morceaux choisis…

Tout d’abord interrogé sur sa signature et son arrivée à Indiana, le Français ne cache pas le mauvais souvenir que lui laissent les Knicks et se montre très positif sur ce qui l’attend chez les Pacers :

Quand je suis arrivé, j’ai vu qu’ils (les dirigeants et tout le staff des Pacers) connaissaient mon jeu. Ils savent de quoi je suis capable. À New York, seuls Phil Jackson (le président) et Kurt Rambis (adjoint puis head-coach) m’ont donné cette impression. J’étais juste un joueur parmi les quinze. Ici, c’est différent. Ils ont envie que j’avance et je me sens vraiment à l’aise. Le style de jeu prôné par Larry Bird (rapide, d’attaque), la philosophie de l’équipe et sa mentalité me conviennent parfaitement. En plus, ils croient énormément en moi. Je n’étais pas prêt à rester en NBA pour être un joueur parmi d’autres et passer une année sur le banc.

Larry m’a dit qu’il appréciait les joueurs capables d’évoluer à plusieurs postes. Ils ne m’ont pas promis vingt-cinq minutes de temps de jeu mais ce qu’ils m’ont assuré, c’est que si j’étais en forme, je jouerais. Il n’y a pas de malentendu dans l’équipe car chacun connaît son rôle.

La suite chez les Pacers s’annonce donc pour le mieux dans l’Indiana pour l’ancien intérieur de Cholet Basket. En tous cas, ça ne pourra pas être pire qu’à Washington où il a passé ses 5 premieères saisons pour 326 matchs dont seulement 31 en tant que titulaire et un temps de jeu moyen d’à peine plus de 16 minutes :

Quand je suis arrivé à Washington, je n’étais pas prêt à jouer en NBA. L’entraîneur en place, Flip Saunders, m’a expliqué clairement que tant que je ne parlerai pas anglais, je ne foulerais pas les parquets. Puis Flip a été viré et Randy Wittman a été nommé. Je considère que c’est à ce moment-là que pour la seule fois de ma carrière, on m’a vraiment donné ma chance. Je tournais à sept points (7,9) et cinq rebonds (4,9). L’été qui a suivi ma deuxième saison, mes dirigeants m’ont dit qu’ils pensaient que j’incarnais le futur de la franchise. Je ne suis pas allé en équipe de France, puis l’année d’après, j’ai commencé à moins jouer. Pourquoi ? Je ne sais pas. Plusieurs fois, le coach vient me voir. Je lui demande ce qu’il se passe, il me dit de continuer à travailler, que mon opportunité viendra, que la NBA est comme ça.

Ce qu’il faut savoir, c’est que chaque année à partir de ma deuxième saison, j’ai demandé un transfert. Et chaque année, c’était la même chose : “on t’aime, on ne veut pas te voir partir, t’as beaucoup de potentiel”.

Notre Kevin national en veut donc aux Wizards par rapport à sa progression qui n’a pas du tout été favorisée lors des dernières années car il n’a pas vraiment eu sa chance. Mais il est également amer car tous ses déboires dans la capitale américaine lui ont valu de se voir écarter du groupe France :

C’est un peu de la faute de Washington si je me retrouve là aujourd’hui. Chaque été, j’ai fait exactement ce que l’on m’a dit, quitte à me mettre mon pays à dos.

En attendant, Séraphin n’a pas l’intention de faire une croix sur les Bleus. A 26 ans, il sait qu’il pourrait avoir son mot à dire dans la rotation intérieure de Vincent Collet. Flo Pietrus est parti, Boris Diaw ne sera pas éternel chez les tricolores. Il y aura donc des places à prendre dans les prochains moins, les prochaines années et Kevin compte bien porter un jour à nouveau le maillot de son pays :

Mon objectif, c’est de réussir une grande saison, me relancer avec Indiana, et revenir en équipe de France. On commence un nouveau cycle. J’espère être capable de réintégrer l’équipe. On ne m’a pas convoqué à l’Euro (2015) parce que j’avais raté les deux campagnes précédentes. Aux Jeux Olympiques, j’avais manqué les trois d’avant. Je m’en doutais un peu. J’ai compris la punition. La dernière fois que j’ai discuté avec Vincent Collet, c’était pendant les JO de Londres (2012), après notre défaite contre l’Espagne. Les contacts que j’ai eus avec l’équipe de France, c’était Patrick (Beesley, le DTN) qui venait me voir. Je n’ai pas de problème avec Vincent. On a gagné, perdu, on a eu des hauts et des bas ensemble mais je trouve que c’est un très bon coach, un super technicien. Il pourrait être meilleur sur la communication, le contact avec les joueurs. Mais en tant que coach, je n’ai rien à dire. S’il estime que je peux apporter quelque chose à l’équipe, je serai là.

Le message est clair. Espérons que Vincent Collet l’entende et n’hésite pas à communiquer avec ce jeune joueur dont l’apport peut se révéler très intéressant pour les Bleus en sortie de banc dans la rotation sur le poste 5 notamment. Si Séraphin réussit son paris de se relancer avec Indiana et se rend disponible pour les Bleus, il faudra prendre en considération la possibilité de lui redonner sa chance. 

Source : L’Equipe

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