Jim Cleamons : un expert en séance vidéo avec 10 bagues, vous en connaissez beaucoup ?

Le 13 sept. 2016 à 21:39 par Alexandre Martin

Jim Cleamons

En ce 13 septembre, un certain Jim Cleamons a soufflé quelques bougies sur son gâteau d’anniversaire, 67 exactement. Ce bon Jim n’est finalement pas tellement connu chez les fans et les observateurs de la Grande Ligue. Pourtant, il possède pas moins de 10 bagues de champion dans son armoire à trophées ! DIX bagues, voilà qui n’est pas si commun mine de rien. Être au bon endroit au bon moment et savoir apporter sa pierre à de bien beaux édifices, voilà ce qui rend la carrière de Cleamons si particulière. 

En tant que joueur, l’ami Jim a passé 9 saisons sur les parquets NBA où il a évolué meneur du haut de ses 191 centimètres. Très rarement titulaire, il n’a jamais rien fait d’incroyable mais disposait d’une belle mentalité de pitbull qui faisait de lui une bonne option pour contenir au mieux les postes 1 adverses et qui lui valut de figurer All-NBA Defensive Second Team en 1976 après une saison bien remplie (12,2 points, 5,2 passes décisives, 4,3 rebonds et 1,5 interception) pour les Cavaliers. Cleveland fut la deuxième destination de Cleamons, la ville où il s’est le plus épanoui en tant que basketteur et où il est resté 5 ans. Mais avant, ce sont les Lakers qui l’avaient drafté en 13ème position en 1971. Jim a donc joué dans une des plus grandes équipes de l’histoire pour sa saison de rookie. Il a évolué parmi les Wilt Chamberlain, Jerry West, Gail Goodrich et autres Pat Riley, Jim McMillan ou Happy Hairston qui formaient le noyau de ces Lakers quasiment invincibles, enfilant 33 victoires d’affilée entre le 5 novembre 1971 et le 7 janvier 1972 pour finir la régulière avec 69 victoires au compteur et la bague quelques semaines plus tard.

La suite de la carrière de joueur de Cleamons se déroulera sans trop d’encombres mais également sans vrais moments forts à part un game winner planté pour les Cavs sur le museau de Bullets en Playoffs en 1976. Mais de son passage chez les Knicks de 1977 à 1980, il gardera un très bon ami. Un certain Phil Jackson… Et le grand Phil ne l’oubliera pas. Si bien que quand il débarquera à Chicago pour reprendre le banc des Bulls, ce sera avec son pote Jim dans ses bagages. Cleamons deviendra alors un fidèle assistant du Zen Master. Son grand truc : la vidéo, ce qu’on peut en retirer, la préparation du prochain match, le ciblage des points forts ou faibles de l’adversaire. Cleamons était un dingue capable d’avaler des heures et des heures de bandes vidéo afin d’en ressortir les meilleurs morceaux, les plus pertinents, les proposer à Phil afin de les présenter ensuite à toute l’équipe lors des fameuses “séances”. Phil Jackson était un fabuleux tacticien et un meneur d’hommes inspiré mais il ne pouvait pas tout faire tout seul. La vidéo, c’était l’affaire de Cleamons et ça a plutôt pas mal fonctionné. Tellement bien que Jackson – qui avait donc Cleamons à ses côtés sur 4 des 6 titres remportés avec les Bulls (1991 à 1993 puis 1996) – a fait venir son pote à Los Angeles de 1999 à 2004 puis de 2006 à 2011 pour 5 nouvelles bagues ensemble mine de rien !

Voilà comment Monsieur Jim Cleamons est devenu l’un des assistants les plus bagués de l’histoire de la NBA. Et les plus attentifs d’entre vous auront remarqué qu’il aurait même pu en avoir deux de plus pour atteindre le fabuleux total de 11 bagues en tant qu’assistant (plus une en tant que joueur) s’il était resté aux Bulls après la monstrueuse saison 1995-1996. Mais les résultats hors catégorie obtenus par Chicago cette saison-là ont bien évidemment mis en lumière le staff de Phil Jackson et notamment Cleamons qui s’est vu proposer un poste de head-coach par les Mavericks. Il y est allé, il a tenté sa chance mais le moins qu’on puisse dire c’est que ça n’a pas été concluant. Une première saison avec seulement 24 victoires et une deuxième au cours de laquelle il va se faire virer après 16 matchs (12 défaites)… Après être passé chez les Knicks pour apporter sa touche triangle auprès de Derek Fisher, Cleamons n’est peut-être pas près de se voir bagué de nouveau.

Comme quoi les bons assistants, même parmi les meilleurs, ne peuvent pas forcément devenir de bons coachs. Comme quoi, les plus grands entraîneurs ont besoin d’assistants dévoués et parfaitement à l’aise dans leurs spécialités pour optimiser au mieux les possibilités de leur groupe. Pour autant, il est toujours bon de se rappeler que derrière les spotlights du banc et les stars qui dirigent l’équipe en costard, il y a des gars qui bossent aussi dur, dont on ne parle jamais mais qui, pour certains, collectionnent les bagues…

Source image : montage / nba.com


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