C’était un 12 septembre : Michael Jordan signait son premier contrat après un coin-flip qui a tout changé

Le 12 sept. 2016 à 20:13 par Alexandre Martin

Michael Jordan - Draft 1984

En 1984, le Bulls ont clairement fait le plus beau choix de Draft de leur histoire, de l’histoire tout court même puisqu’ils ont eu la bonne idée de sélectionner cet arrière issu de l’université de Caroline du Nord, un certain Michael Jordan, qui est aujourd’hui reconnu comme le meilleur de tous les temps. Pourtant, à l’époque, l’option Jordan n’était pas du tout une évidence pour les dirigeants chicagoans. Il a même fallu un sacré concours de circonstances pour qu’ils finissent par hériter en numéro 3 de ce joueur qui allait changer du tout au tout le visage de leur franchise… 

Quand la saison 1983-1984 s’est finie, tous les esprits – surtout ceux des moins bonnes équipes – se sont tournés vers la cuvée de Draft 84 qui s’annonçait d’un niveau rarement atteint. En ces temps, le système était simple : le pire bilan de l’Est et le pire bilan de l’Ouest pouvaient prétendre au premier choix de Draft et étaient départagés à pile ou face… Pas de boules, pas de probabilités, pas de possibilité pour Cleveland une autre équipe de venir perturber les choses et piquer le numéro 1 sous le nez des moins bons bilans. 1984 fut d’ailleurs la dernière année où ce système de “pile ou face” fut utilisé puisque David Stern – tout nouveau Commissionner à époque – a tenu à instaurer un système de loterie dès l’année suivante. Toujours est-il que les Pacers avaient fini dernier de l’Est mais que leur pick avait été échangé aux Blazers en 1981 et qu’en face, ce sont les Rockets qui avaient fini tout au fond de la Conférence Ouest. Les Bulls avaient fini avant-dernier de l’Est et avec le troisième pire bilan de la ligue. Ils s’apprêtaient donc à drafter avec le choix numéro 3.

Le premier choix évident cette année-là était Hakeem Olajuwon – encore appelé Akeem. Et avant que le coup de pile ou face ne soit joué, un paquet de manoeuvres basées sur des spéculations ont été amorcées. Car si les Rockets récupéraient le premier pick, il ne faisait aucun doute qu’ils allaient se jeter sur Olajuwon pour l’associer avec Ralph Sampson. Mais si jamais c’était Portland qui héritait de ce numéro 1 de Draft, les Blazers allaient eux aussi vraisemblablement choisir le pivot de la Phi Slamma Jamma. Du coup, le choix numéro 2 était très incertain. Il était clair que les Blazers resteraient sur un intérieur, si possible un pivot, car ils possédaient déjà Clyde Drexler en leurs rangs mais pour ce qui était des Rockets, il n’était pas impossible de les voir sélectionner Michael Jordan en 2 si jamais le fameux “coin-flip” ne tournait pas en leur faveur. Houston récupéra le premier choix, reléguant des Blazers en deuxième position. Voilà qui arrangeait tout de même les Bulls dans leur optique de pouvoir attraper Jordan avant qu’il ne s’envole mais les Taureaux restaient tributaires du choix des Blazers qui, très déçus, de voir Olajuwon leur passer sous le nez, semblaient prêts à beaucoup de choses pour faire venir un intérieur de qualité dans l’Oregon.

De folles rumeurs se mirent alors à circuler autour du choix des Blazers. Ils essayèrent d’abord de convaincre Patrick Ewing de rejoindre la NBA dès cette année 1984. Sans succès. Ils tentèrent ensuite de proposer Clyde Drexler accompagné de leur deuxième choix aux Rockets en échange de Ralph Sampson. Vous imaginez ? Les Texans auraient alors pu drafter Olajuwon en 1 et Jordan en 2 ! Ah oui. Oui, oui, le mot sans précédent n’est pas bien loin… Mais ce deal ne fut qu’une vague rumeur ou ne reçut que peu de considération de la part de Rockets qui voyaient en Olajuwon le gars parfait à aligner aux côtés de Sampson. Bref, tout cela ne dépassa jamais le stade de la spéculation. Sam Bowie passa des tests et des examens à Portland. Les médecins de la franchise le déclarèrent bon pour le service et les Blazers le choisirent puis le firent signer… Et c’est ainsi que le 19 juin 1984, les Bulls eurent l’immense privilège de pouvoir jeter leur dévolu sur Michael Jordan pour le faire signer son premier contrat quelques mois plus tard, le 12 septembre 1984.

Un contrat de 5 ans garantis, un contrat qui va changer la face des Bulls et qui va donner des regrets éternels à ces Blazers qui n’ont pas considéré la possibilité de prendre Jojo en 2. Le genre de contrat qui ne coûte pas si cher – environ 6 millions de dollars au total – mais qui valait beaucoup plus que ce que les dirigeants de Chicago auraient pu imginer même dans leurs rêves les plus fous. Comme quoi, certains concours de circonstances ont du bon, parfois…

Source : historyrat.wordpress.com

Source image : YouTube / Chicago Bulls