Le discours de Shaquille O’Neal au Hall of Fame entièrement traduit : tellement de punchlines qu’on s’étouffe encore

Le 11 sept. 2016 à 06:24 par Bastien Fontanieu

Parce que tout le monde n’a pas la prose de Lance Stephenson lorsqu’il se chauffe avec LeBron, et parce que nombreux sont ceux qui pensent que ‘nom d’une pipe’ se traduit par ‘name of a pipe‘, voici le speech du Shaq lors de la cérémonie de ce vendredi.

Celui d’Iverson ici, celui de Yao là, il fallait bien qu’on se penche sur le monstre natif du New Jersey. Sur un temps de parole assez équivalent, c’est-à-dire une trentaine de  minutes, Shaq a débité des dizaines et des dizaines d’histoires, de références, de punchlines royales et de dédicaces fabuleuses. Tout le monde y est passé, il était donc important de permettre à tout le monde de participer au délire. Et parce que transcrire un tel discours ne prend que 2h et deux cafés, on vous propose de lire ci-dessous l’intégralité de la tirade signée O’Neal. Enjoy !

J’aimerais remercier ces hommes merveilleux pour m’avoir accompagné ce soir. Le comité m’avait demandé de ne prendre qu’une personne mais, comme mes entraîneurs le savent, j’ai du mal à suivre les règles. Du coup, j’en ai pris 4. Quatre qui ont énormément fait pour moi.

Alonzo Mourning, ancien rival mais devenu un grand ami. On est entrés ensemble dans la Ligue en 92, nous avons partagé de féroces combats, je lui ai dunké dessus, il m’a dunké dessus, puis en 2006 nous avons joint nos forces pour remporter son premier titre et mon quatrième avec le Heat, merci Alonzo je n’aurais pas pu y arriver sans toi.

Isiah Thomas est un homme qui m’a pris sur le côté un jour lors d’un All-Star Game et qui m’a expliqué comment un vrai leader devait se comporter. Nous travaillons aujourd’hui ensemble, c’est un ami et un mentor pour mon business, merci beaucoup Isiah.

Bill Russell ! Levez-vous pour le plus grand intérieur de l’histoire du jeu. La première fois que j’ai rencontré Monsieur Russell nous avons parlé pendant 3h. Il m’a raconté son parcours, comment il jouait, et ce qu’il a dû endurer en tant que joueur. C’est là que j’ai réalisé une chose, je ne devrais jamais me plaindre. Monsieur Russell, c’est un honneur pour moi de vous voir m’accompagner ce soir, merci.

Et dernier mais pas des moindres, Julius ‘Dr J’ Erving. Je sais que c’est votre gars, que c’est ton gars… mais en vrai, c’est mon gars. Je rêvais de pouvoir être aussi bon que lui, j’ai tellement rêvé de lui qu’un soir il est entré dans ma chambre de lycée et m’a réveillé. Tu t’en souviens, Doc ? Je croyais que j’étais mort. Je dormais, et un homme au look impeccable a mis sa main sur mon torse, du coup j’ai dit : ‘Dieu ?’. Et je me disais, comment Doc a-t-il pu rentrer dans ma chambre ? J’ai rêvé de cet homme tant de fois qu’il a emménagé à côté de chez mes parents, à Orlando. J’ai rêvé de Dr J tant de fois qu’il a répondu au téléphone, chaque fois que j’avais besoin de ses conseils. Et maintenant, mon idole m’accompagne pour entrer au Hall of Fame, merci.

Le grand Jim Valvano a un jour dit : “Le meilleur cadeau que vous pouvez faire à une personne, c’est de croire en elle.” J’aimerais donc commencer par remercier ceux qui ont cru en moi. Et en premier, ma mère, Lucille O’Neal. On a commencé ensemble dans le New Jersey, et tu étais une mère monoparentale. Mon premier souvenir remonte à une embrouille avec un chauffeur de bus, car il refusait de croire qu’un enfant de 2 ans soit aussi grand. Mais je me souviens aussi que tu l’avais convaincu avec ce crochet du droit (Mama said knock you out en référence à LL Cool J), et qu’en couvrant son œil droit il avait répondu qu’en effet, les enfants de moins de 2 ans ont le droit de voyager en bus gratuitement, tout en s’excusant. Et même si nous étions seuls, la famille n’était jamais bien loin. Mon arrière grand-mère, ma grand-mère, mon oncle et mes tantes, grâce à cet amour et cette générosité, ma mère et moi avions toujours un endroit où poser nos têtes. Et aussi un endroit où je retrouvais mes plats préférés, ce qui était finalement le plus important pour moi.

Puis un jour, en travaillant à la mairie, ma mère a rencontré celui qui plus tard aura la plus grande influence dans ma vie : Sergent Phillip Arthur Harrison. Mon père était très disciplinaire, dur mais juste, c’était la première fois que je voyais la façon dont un leader efficace devait se conduire. Et quand je n’écoutais pas, je faisais la rencontre de son alter-ego, plus connu sous le nom de ‘la ceinture’. C’était un scientifique du jeu, et grâce à son amour pour le basket j’ai très vite développé une passion pour ce sport. Il avait réalisé tôt que je serais grand, donc il me répétait sans cesse 3 noms et il m’interrogeait sur eux. Pour lui, ces trois joueurs étaient des dieux du basket : Bill Russell (applaudissez), Wilt Chamberlain et Kareem Abdul-Jabbar. Et Bill, encore une fois je suis honoré que tu puisses m’accompagner. Et je sais que mon père est au paradis, me regardant avec son sourire d’en haut, probablement en train d’essayer de convaincre Wilt que son fils est l’intérieur le plus dominant de l’histoire du basket.

Ma première expérience en tant que leader était lorsque je faisais du babysitting, pendant que mon père et ma mère travaillaient, je devais rassembler mes frères et sœurs. D’une certaine façon, c’est là que j’ai créé ma première boîte. Latifah était ma vice-présidente de la vaisselle. Ayesha était la directrice des opérations pour faire les lits. Et mon frère Jamal était le gérant des permissions. Ils effectuaient des rapports réguliers auprès de moi, pendant que je réfléchissais profondément en mangeant un sandwich au jambon et des Frosties, tout en regardant “Hôpital Central”. Luke et Laura pour toujours, au passage. Mais plus sérieusement, merci à vous d’avoir toujours été présents et participé à cette belle aventure, je vous aime.

Je me souviens d’un jour particulièrement stressant, où nous avions quitté le New Jersey pour Wildflecken, en Allemagne de l’Ouest. C’est là que se sont produits plusieurs événements marquants, créant par la suite le personnage connu sous le nom de Shaq. Il est important de savoir que ma carrière n’a pas commencé de façon traditionnelle, j’ai été coupé par mes entraîneurs lors de mes années freshman et sophomore. Et je pensais m’arrêter là, pensant que je n’y arriverais pas, mais trois personnes sont intervenues et ont changé la direction de ma vie.

Ford McMurtry, où es-tu ? C’est le blanc là, au fond. Ford était mon tout premier entraîneur, on avait une équipe avec laquelle on se déplaçait, un peu comme en AAU. Et ce que j’adorais avec Ford, c’est qu’il a été le premier à voir en moi ce que d’autres n’arrivaient pas à voir, il m’a laissé jouer comme je le souhaitais, c’est-à-dire comme mon idole, Dr J. Oui, les gens, j’étais un arrière de 2m06. J’ai regardé “The Fish That Saved Pittsburgh” 50 fois pour copier ses gestes.

La personne suivante est Iceman. Non, pas George Gervin mais Chris Wilder. Chris était une légende de l’armée de 201 centimètres, et ses mouvements lui avaient permis d’être surnommé ‘Ice’. Quand d’autres n’arrivaient pas à soutenir ce grand gamin -moi- qui n’arrivait ni à dunker ni à jouer, c’est Iceman qui le faisait en me forçant à travailler sur mon jeu, et en me poussant à suivre mon rêve de devenir un joueur en NBA. Merci, Ice.

Et enfin, Daddy Dale Brown. Mon père est rentré chez moi un jour, j’étais allongé dans mon canapé, les pieds puants en l’air, et il m’a lancé un journal en me disant : ramène ton cul, il y a un coach universitaire qui est là, tu dois l’écouter car il pourrait t’obtenir un cursus universitaire. Je faisais 2m06 et ne savais clairement pas jouer, je n’allais pas atteindre l’université. Donc j’y vais, mais avant d’y aller je me dis que c’est un coach universitaire, donc il faut que je lui montre que je suis intelligent en sortant un grand mot : je prends un dictionnaire, et le mot que je choisis est “extrémités”. Coach Brown fait son speech devant moi, puis je lui dit… ‘Bonjour, coach, mon nom est Shaquille O’Neal, pourriez-vous me transmettre un programme afin de renforcer mes extrémités inférieures ?’ Et là, il m’a demandé depuis combien de temps j’étais à l’armée, sauf que je lui ai dit que je n’y étais pas encore, car j’avais 13 ans. Il a dit, ‘quoi ?! Où est ton père ? Je veux t’offrir une bourse immédiatement.’ Et il me l’a offerte ce jour-là : coach, merci.

Mais avant d’imposer ma marque sur LSU, ma famille et moi quittions l’Allemagne de l’Ouest pour s’installer à San Antonio, où j’effectuais mon lycée. C’est là que j’ai obtenu mon premier surnom, coach Joel Smith et Dave Madura m’appelant ‘grand fils de pute’. C’est une histoire vraie, ils avaient une façon assez unique d’exprimer leur amour. Par exemple, quand je demandais des chaussures, ils me répondaient : ‘on ne peut pas se permettre d’acheter des chaussures du 54, grand fils de pute.’ Ou quand je demandais l’heure du match : ‘Je ne sais pas, mais crois-moi, grand fils de pute, tu ferais mieux de claquer 40 points et 22 rebonds.’ Et quand on a remporté le titre d’état en 1989 avec un impressionnant bilan de 36 victoires pour 0 défaites, ils m’ont appelé pour me dire qu’ils m’aimaient comme un grand fils de pute : ‘je savais que tu pourrais le faire, grand fils de pute.’ Je me souviens une fois avant un match, le commentateur qui disait : ‘2m16, de San Antonio, Shaquille O’Neal, eh mais c’est un grand fils de pute lui’. Veuillez m’excuser pour mon langage, les enfants.

Mais c’est aussi là que j’ai appris que cette idée était vraie, qu’on ne peut pas y arriver seul, et je n’aurais pu le faire sans eux (Shaq cite ses coéquipiers). Puis c’était l’heure de jouer à l’université. Et comme je l’ai mentionné par le passé, ce n’est pas moi qui ai choisi LSU, LSU m’a choisi. Je ne pouvais pas laisser tomber Coach Brown. Mais c’est là que j’ai repris une dose d’humilité, en jouant derrière deux des meilleurs joueurs à avoir foulé le parquet de LSU : Chris Jackson aka Mahmoud Abdul-Rauf, et Stanley Roberts. Ces gars avaient mis la barre bien haute, mais je savais ce qu’il fallait faire pour arriver à leur niveau. Cette anecdote est peut-être marrante, mais ce qui me motivait était que je voulais savoir ce que Dick Vitale voulait dire me concernant. Et ce jour arriva en décembre 90 contre Arizona, Dick offrit un discours scintillant dans le vestiaire, je ne sais pas ce que scintillant veut dire mais il l’a utilisé donc je l’utilise aussi. Il fait son discours, me prend de côté et me dit : ‘Shaq, ils sont classés 2èmes, ils ont Chris Mills, Brian Williams, Sean Rooks, tu ne vas peut-être pas gagner mais réalise un bon match’. Et dans ma tête je me disais, merci Dick (‘bite’), merci beaucoup. Mais c’est à ce moment précis que j’ai compris la destinée que je pouvais me créer, j’ai terminé le match avec 28 points et 19 rebonds, et je crois qu’il ne sait pas à quel point il m’a autant motivé qu’énervé.

Je voudrais remercier les gens de Louisiane. C’est quand Vitale a dit qu’en quittant LSU je serais premier choix de Draft que je me suis senti suffisamment confiant pour tenter ma chance en NBA. J’aimerais remercier la famille DeVos et le Magic d’Orlando pour m’avoir drafté en 92. J’aimerais remercier Dennis Scott, pour m’avoir montré ce qu’il fallait faire pour devenir un vrai pro. J’aimerais remercier Penny Hardaway, on a eu des années impressionnantes ensemble. J’aimerais remercier Nick Anderson, pour avoir loupé ces 4 lancers de suite lors de mes toutes premières Finales. Je rigole, Nick, mais en écrivant ce speech, je me suis dit que ce serait marrant de voir un terrible tireur de lancers en critiquer un autre. Puis j’ai pensé que j’aurais dû écouter Rick Barry. Et ensuite je me suis dit que je n’aurais pas de soucis à être un terrible tireur de lancers si dans… 15 minutes j’allais être Hall of Famer. Donc Rick, merci mais non merci. Je suis trop grand pour tirer à la cuillère.

Après Orlando j’ai terminé à Los Angeles. Kazaam 2 n’était pas encore en production, mais ce qui était en train de se produire était le début d’une nouvelle dynastie chez les Lakers. Les premières années n’étaient pas faciles, beaucoup d’étapes compliquées à assumer, mais Jerry West et la famille Buss avaient un plan ambitieux en tête et savaient quoi faire. A commencer par ramener Phil Jackson, le Zen Master. Peu de monde sait ça, mais Phil nous faisait souvent méditer en brûlant de la sauge dans une pièce, Scottie (Pippen) sait de quoi je parle. Maintenant, je ne sais pas ce qu’est la sauge, par contre je sais à quelle odeur ça ressemble. Donc un jour, je me retrouve assis avec Gary Payton et Kobe, je n’ai jamais été défoncé mais si cela ressemblait à ça alors c’était le cas. Je me pose donc enfin avec Phil pour lui demander la vérité, et il me dit que c’est un cousin du cannabis. Je lui dit donc ok, quoi que cela puisse signifier. Donc à partir d’aujourd’hui, Phil et moi ouvrirons des distributeurs de sauge aux quatre coins du pays. J’aimerais remercier Big Shot Bob, Brian Shaw, Rick Fox, Horace Grant, Tyronn Lue, Devean George, Gary Vitti, Mike Penberthy, Dell Harris, Madame Rambis, Madame Buss, et bien évidemment le grand Kobe Bryant. Un joueur qui m’a poussé et aidé à gagner trois titres de suite, mais qui m’a aussi poussé à quitter l’équipe et être transféré à Miami.

Mais c’est à Miami que deux de mes personnes préférées m’ont aidé à obtenir ma quatrième bague, Pat Riley et Dwyane Wade. Et ce serait une erreur de ne pas mentionner les autres joueurs clés : James Posey, Antoine Walker, Jason Williams, Gary Payton le Hall of Famer, Udonis Haslem, et Alonzo Mourning lui aussi Hall of Famer.

Puis j’ai joué à Phoenix. J’aimerais remercier Steve Kerr, le premier GM à m’avoir appelé pour me dire que j’avais été transféré. Toutes les autres fois, c’était sur ESPN à cause de l’autre bruyant de Stephen A Smith. J’aimerais remercier Mike D’Antoni, Steve Nash, Amar’e Stoudemire, le staff des Suns et mon voisin de Floride, Grant Hill.

Après ça je suis allé à Cleveland pour jouer avec le King, puis à Boston pour jouer aux côtés de trois Hall of Famers : Paul “The Truth” Pierce, Kevin “Big Ticket” Garnett, et un des meilleurs tireurs de toute l’histoire, Ray Allen.

Ce fût donc une longue carrière, et aujourd’hui je tente d’appliquer les leçons de vie que mes parents m’ont enseigné il y a longtemps. J’ai appris à être généreux, et je suis fier de dire qu’avec ma mère nous approchons notre 25ème année avec ShaqAClaus (sa fondation). Si vous ne savez pas ce que c’est, disons que je mets un costume du Père Noël et que je distribue des cadeaux. Fier aussi de dire que nous approchons notre 25ème année avec ShaqsGiving, oeuvre durant laquelle nous allons dans les endroits les plus défavorisés pour y distribuer la nourriture que nous mangeons pendant Thanskgiving. Vous savez, la base, du poulet frit, des macaronis, un peu de maïs pour ponctuer le tout, du thé glacé et quelques feuilles de choux. Content de pouvoir affirmer que j’ai construit de beaux cinémas dans le quartier défavorisé où j’ai grandi, dans le New Jersey.

J’ai aussi appris à travailler dur, mais à ne pas trop me prendre au sérieux. Je savais par exemple que je ne pouvais pas m’asseoir dans cette Buick (en référence à une pub). Eh, ils m’ont payé 3 millions de dollars, vous vouliez que je dise non ? Allen, ils m’ont dit que c’était pour 3 millions, je leur ai dit que j’allais entrer, ça allait passer !

Mais de façon générale, j’ai essayé d’être le meilleur modèle possible pour la jeunesse, et mon message auprès d’eux n’a jamais changé : ne lâchez jamais, travaillez dur, et continuez à apprendre. Non seulement je parle, mais j’essaye aussi d’assumer mes propos avec des actes. J’ai quitté LSU en 92, huit ans plus tard j’ai obtenu mon bachelor comme ça ma mère ne pouvait pas me donner de fessée. D’ailleurs, maman aussi avait un alter-ego, que j’appelais ‘la ceinture encore plus grosse’. En 2004, j’ai obtenu mon MBA. Et en 2012, j’ai obtenu mon Doctorat en éducation.

Puisqu’on parle de jeunesse, j’ai 6 merveilleux enfants. Trois filles, dont ma plus âgée, Taahirah, lève-toi ma chérie. C’est la plus âgée, elle ne le sait pas encore mais lorsqu’elle sera diplômée, elle fera une école de droit. Amirah, lève-toi ma chérie. Elle adore le basket et le volley, je crois qu’elle devrait choisir LSU. Tu sais, Papa connait des gens, il peut passer deux trois coups de téléphone pour toi. Les parents détestent quand je vais la voir jouer au volley, car je lui demande de smasher dans la tête de ses adversaires, afin qu’ils saignent. Ma plus jeune fille, Me’arah, lève-toi ma chérie. Je déteste mettre la pression sur mes enfants, mais je crois pouvoir dire qu’en la voyant bosser avec mes fils, si elle continue ainsi Me’arah sera la meilleure basketteuse de l’histoire. Elle est aussi forte que ça.

Puis j’ai trois garçons. Myles, lève-toi. Myles ne le sait pas encore, mais lorsqu’il sera diplômé lui aussi fera une école de droit. Oh que si tu vas la faire, j’ai déjà payé pour, mon grand. Puis il y a Shareef, lève-toi. C’est déjà un des meilleurs joueurs juniors des lycées du pays, et j’espère te voir un jour ici, mon fils. Et pour finir, mon jumeau, Shaqir. Si vous souhaitez vraiment savoir à quel point j’étais un sale gosse auparavant, vous devez rencontrer Shaqir. Il est terrible. On était à un rendez-vous à l’école il y a quelques semaines, le directeur se plaignait de son attitude et je me marrais devant lui. Il me demandait si c’était vraiment drôle, je lui ai dit non, juste que c’était comme si je me voyais. C’était moi, plus jeune. Mais Shaqir est également un très bon joueur, et j’espère te voir aussi ici un jour.

Mes enfants sont les meilleurs au monde, car ils comprenaient que papa était souvent au boulot. Je n’était pas là pour certains meetings, j’ai loupé des anniversaires, j’ai manqué des soirées de Noël, j’ai raté des pièces de théâtre à l’école. J’aimerais remercier Shaunie et Arnetta pour avoir été des mères fabuleuses, levez-vous s’il-vous plait. Vous avez réalisé un travail parfait, merci. Mais il y avait deux choses que mes enfants savaient constamment. Premièrement, ne jamais déranger papa lorsqu’il fait sa sieste le jour du match. Et deuxièmement, que mon amour pour eux était inconditionnel. Que c’est encore le cas, et ce le sera pour toujours. Je vous aime.

J’aimerais remercier les fans, mères et filles, pères et fils. Chaque fois que vous nous avez soutenus, sachez qu’on vous entendait. Surtout quand je manquais mes lancers. ‘Shaq plie tes genoux, Shaq concentre-toi, Shaq donne-toi en défense’. Taisez-vous. J’ai trouvé tellement d’inspiration en vous regardant, vous avez contribué à chaque victoire : merci d’être une part aussi importante de notre Ligue, je vous apprécie vraiment, applaudissez-vous.

Je dois remercier les commissaires généraux, deux des meilleurs dans le monde du sport, David Stern et Adam Silver. Levez-vous. Ces deux hommes ont élevé la Ligue vers des hauteurs qu’on n’aurait pu imaginer. Ils l’ont fait avec intégrité, et je suis fier de notre relation. David, même si tu m’as suspendu 10 fois pour un montant total de… 4,2 millions de dollars, je t’aime toujours. Si tu veux me faire un chèque, je le prendrai. Et sans taxe, s’il-te-plait.

Et en dernier, j’aimerais remercier deux personnes qui ont été particulièrement influentes dans ma vie. Mon premier agent, Leonard Armato, qui m’a appris à maximiser mon potentiel, merci Leonard. Mon oncle Mike Parris, et mon oncle Jerome. Pour ceux qui ne connaissent pas Jerome, c’est celui qui était toujours assis derrière moi en train de manger du popcorn, à me taquiner et me donner des ordres. Merci à toi. J’aimerais remercier mon business manager, Lester Knispel, Dennis Roach, Gary Uberstein (liste de proches, dont celui qui s’est occupé de son père entre sa retraite et la fin de sa vie).

Mon père ne pouvait pas être avec nous ce soir, mais j’ai laissé un siège vide pour lui, je sais qu’il nous regarde, et je voudrais le remercier, pour tout. Aujourd’hui est un grand jour, d’honneur, d’humilité, de grands sacrifices et de détermination à continuer ainsi. J’aimerais remercier le comité, les autres membres de cette cuvée.

Allen, tu étais un bad boy, vraiment. Deux histoires courtes. Comme vous le savez, ce n’est pas un secret, j’aime toucher les extérieurs lorsqu’ils osent pénétrer dans ma peinture. Je vais les mettre sur leur cul, et ils le savent. Première fois que je joue AI, je dis à mes gars de le laisser venir ligne de fond, comme ça je l’envoie au sol. Je lui met donc un coup, il s’est relevé et est revenu les cinq fois suivantes. Du coup, cela se transformait en jeu d’échec, car si je faisais ce genre d’erreur encore trop de fois, j’allais me retrouver assis aux côtés de Phil et ses joints à la sauge, et il allait prendre le match à son compte, ou alors je devais le laisser venir. Je l’ai donc laissé venir, félicitations AI.

Yao Ming. Tu étais le premier à me contrer trois fois de suite. Les gens aiment dire qu’il faisait 2m29 (7 foot 7), mais je m’amusais plutôt à dire que c’était ma boutique préférée (7 foot 11, en référence aux horaires de ces magasins de 7h à 11h). C’était un grand joueur, et il m’a eu une fois. En trois ans je ne lui avais jamais parlé, je pensais qu’il y avait une barrière de langage entre nous, et un jour il me score dessus avec un fade-away façon Hakeem Olajuwon. Je lui dit donc qu’il vient de faire un bon move, et il me répond ‘merci mon frère’. Je lui ai dit ‘wow wow wow, tu parles anglais ?!’, et il me répond évidemment, mais que je ne lui ai jamais adressé la parole.

J’aimerais remercier David Levy et la famille Turner pour m’avoir offert cette velle opportunité après le basket

C’est un grand honneur de faire partie de cette fraternité. Quand j’avais 10 ans, mon père m’avait dit que si je suivais ses conseils, ce jour arriverait. Et j’espère que quelque part, si un père questionne son fils sur les intérieurs les plus dominants de l’histoire, Shaquille O’Neal sera une de ses réponses. Merci à tous pour avoir pris part à cette cérémonie, j’aimerais juste dire Shalom, Auf Wiedersehen, Adios, Salam Aleykoum et peace. Je vous aime tous, merci.