Quand les Warriors détruisent les notions de pivot : un témoignage amusant signé Lavoy Allen

Le 06 sept. 2016 à 03:52 par Bastien Fontanieu

Lavoy Allen

C’est le cycle perpétuel, qui marque la NBA années après années. Lorsqu’une équipe commence à dominer la Ligue, les autres veulent la recopier afin de pouvoir tenir et proposer un jeu capable de rivaliser avec celui du champion… ou du finaliste, dans ce cas précis.

Le témoignage du jour nous vient de Lavoy Allen, pivot rugueux des Pacers qui a réussi une mission plutôt difficile de nos jours, celle de s’imposer chez les pros alors qu’il faisait partie des randoms du second tour de la Draft de 2011. Sélectionné par les Sixers en 50ème position, le géant formé à Temple aurait pu et dû passer quelques mois à boxer au rebond en NBA, avant de terminer en Europe ou dans un autre championnat moins prestigieux que celui de l’Oncle Sam. Sauf qu’un concours de circonstances à Philly et une bonne dose de détermination ont suffi pour que Lavoy devienne un intérieur-remplaçant respecté dans le circuit, grâce à une mentalité old-school et une appréciation rare des fondamentaux qui vous font gagner des matchs. Poser des écrans solides, fermer sa gueule, défendre intelligemment au poste, boxer au rebond sur chaque tir, bien rouler en attaque et rentrer son petit tir extérieur, Allen s’est fait un début de carrière dans cet art du col-bleu qui aide à remporter des rencontres (coucou Kurt Thomas) mais il sait qu’il ne peut se satisfaire de sa situation actuelle. Gardé chez les Pacers grâce à ce profil précieux, le garçon s’est récemment exprimé auprès de Basketball Insiders, sur un aspect de son évolution qui est dû à une toute autre équipe…

Personnellement, je pense que je peux jouer avec n’importe quel coéquipier, que ce soit dans le cinq majeur ou en sortie de banc. Mon sentiment, c’est que je crois pouvoir prendre le dessus sur l’adversaire, quel qu’il soit. Mais c’est juste une question de confiance. Par contre, dans ma préparation, le jeu évolue en permanence. Aujourd’hui, il faut savoir galoper sur le terrain et être au top de sa forme physique. Les Warriors ont plus ou moins mis la pagaille dans toutes les autres équipes de la Ligue. Donc chaque franchise essaye de faire comme eux. Et par conséquent, je dois être dans une condition physique encore meilleure que celle des années passées, en perdant du poids et en étant prêt au quotidien.”

Il est clair qu’en voyant les pivots qui cartonnent aujourd’hui en NBA, Lavoy fait figure de quasi-dinosaure en voie de disparition. Des qualités athlétiques peu impressionnantes, des contres grattés du bout des doigts et des segments assez normaux, on est loin du wagon première place que conduisent aujourd’hui les DeAndre Jordan, Hassan Whiteside, Rudy Gobert et compagnie, monstres physiques qui touchent l’horloge des 24 secondes avec leurs gencives. Et on l’a d’ailleurs vu, assez récemment, sur de nombreux dossiers connus : si vous êtes pivot en NBA aujourd’hui, et que vous n’avez pas de détente ou bien un tir efficace à près de 8m, la porte de sortie peut rapidement s’ouvrir devant vos pieds. Exemple typique, celui de Kendrick Perkins, qui était applaudi il y a encore 5 ans pour sa capacité à tenir au poste contre des gros clients et pouvait poser de l’écran en marbre, aujourd’hui le pivot distribue les tracts devant Surcouf et fait plus de stats au Shaqtin que sur les parquets. Bien évidemment, on ne met pas le Perk et Allen dans la même baignoire, mais force est de constater que les pivots d’aujourd’hui doivent rentrer dans des critères assez précis et modernes, ce qui laisse peu de chances aux cols bleus comme Lavoy.

L’intéressé le voit bien, et il sait qu’il devra bosser encore plus dur afin de maintenir sa place dans la Ligue. Car avec un Myles Turner typiquement dans la vague de 2016, le temps de jeu sera de plus en plus réduit… si Allen n’arrive pas à galoper aux côtés des autres pivots. Dure dure, la vie d’un poste 5 à l’ancienne aujourd’hui.

Source : Basketball Insiders

Source image : YouTube


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