Robert Parish : un double zéro dans le dos, plus d’une double décennie sur les parquets

Le 30 août 2016 à 20:32 par Alexandre Martin

Robert Parish

Tout au long de sa riche histoire, la NBA s’est vue peuplée de tout type de joueurs. Des monstres sacrés, des légendes, des stars plus ou moins éphémères, des étoiles filantes, des cols bleus… Et tous quelque part sont un peu des héros qui font vivre et alimentent la balle orange. Ils passent leurs carrières plus ou moins dans la lumière, parfois dans l’ombre mais ont tous l’occasion de marquer leur époque voire plus. Et c’est ce que Robert Parish a fait…

Héros de l’ombre, troisième côté du Big Three monstrueux des Celtics dans les années 80, bien évidemment centré autour de Larry Bird, mais que ce bon Robert soutenait tel le pilier indestructible qu’il a été pendant les 21 saisons où il a foulé sans jamais rechigner les parquets de la Grande Ligue. Oui 21 saisons ! A l’heure où s’écrivent ces lignes, c’est encore un record absolu qu’il co-détient avec deux Kevin – Willis et Garnett – mais qu’il s’apprête à perdre tout de même au profit du Loup le plus connu de NBA à moins que ce dernier ne décide de ne pas rempiler pour une saison de plus… En revanche, avec ses 1611 matchs de saison régulière, l’ami Rob’ est bien le joueur ayant joué le plus de rencontres en carrière. Sur ses 21 saisons, une seule (la dernière) a contenu moins de 72 matchs joués. Il était même rare de le voir manquer plus de 5 fois à l’appel sur un exercice. Oui, en termes de régularité, de longévité, d’assiduité, Monsieur Parish se pose là. Tous les gros monstres de longévité – comme Kareem Abdul-Jabbar (1560), John Stockton (1504), Karl Malone (1476) ou justement Kevin Garnett (1462) – sont derrière…

Et Parish ne faisait pas qu’acte de présence histoire d’établir un record. Il était connu pour sa défense très solide et son amour pour les rebonds. Du haut de ses 2m13 et armés des 110 kilos de sa musculeuse carcasse, le bonhomme faisait pourtant preuve d’une belle mobilité lui permettant de venir en aide, de boucher les trous laisser par ses copains voire de contrer si l’occasion se présentait. Au niveau de la cueillette sous les cercles, nous parlons ici du 8ème plus gros rebondeur de tous les temps avec 14 715 prises. De l’autre côté du terrain, le pivot n’était pas non plus en reste. Capable de suivre les arrières en contre-attaque, il était souvent à la finition où il assénait de bons gros dunks mais c’est surtout grâce à sa superbe qualité de shoot à mi-distance qu’il brillait et pesait dans le scoring de son équipe. Un jour Bill Walton – remplaçant de Parish pendant la fabuleuse campagne de 1985-1986 – s’était même enflammé en déclarant :

Il est probablement le meilleur shooteur à mi-distance parmi les big men dans l’histoire du jeu.

Depuis, pas mal d’autres intérieurs pouvant briguer ce titre sont passés par là mais ce n’est pas le débat du jour. En attendant, il faut reconnaître que le pivot au numéro 00 disposait d’un shoot bien spécifique à la courbe qui montait très haut dans le ciel avant de retomber dans le panier à presque 54% de réussite en carrière. Un shoot qui est l’une des marques de fabrique de Robert Parish et qui lui a notamment permis d’enfiler au moins 15 points par match lors de 13 de ses 21 saisons dont 10 en double-double points/rebonds.

Mais il y a une autre marque que Parish a laissé derrière lui : son surnom. “The Chief”, voilà qui en jette non ? D’après Robert lui-même, c’est Cedric Maxwell – coéquipier à Boston de 1980 à 1985 – qui a commencé à l’appeler ainsi en premier en faisant référence au personnage d’un film de Milos Forman (un chef indien silencieux et imposant). Clairement, Maxwell a voulu ici faire allusion à la stature souvent stoïque de Parish. Tel un boss, un pilier de défense, il ne reculait jamais devant l’ennemi. Tel un chef, il ne refusait jamais d’aller au combat et ne retenait pas ses coups si l’adversaire était trop agressif ou vicieux à son goût. Demandez-donc à Bill Laimbeer… En quatre saisons pour les Warriors qui l’ont drafté en 1976, quatorze chez les Celtics, deux chez les Hornets et une dernière chez les Bulls, Robert Parish a toujours gardé cette attitude si significative et cette régularité absolument incontournable.

Je serai toujours un Celtic dans mon cœur. C’est là que ma carrière a décollé. — Robert Parish

Trois fois bagué avec Boston, 9 fois All-Star, parmi les 50 meilleurs joueurs de l’histoire en 1997, intronisé au Hall of Fame en 2003, Robert Parish a participé activement à l’une des plus belles époques des Celtics. Son jersey – immanquable avec ce double zéro – trône d’ailleurs au plafond du TD Garden aux côtés de ceux d’autres légendes ayant fait le palmarès de l’une des plus mythiques franchises NBA. A jamais, il en restera Le Chef…

Source image : Youtube / NBA HD