Flashback 2015/16 : quand Kobe Bryant s’offrait une sortie royale, 60 points et la NBA en position fœtale

Le 27 août 2016 à 08:55 par Giovanni Marriette

Kobe Bryant

Tout au long du mois d’août, TrashTalk revient sur ces performances qui ont contribué à faire de la saison 2015/16 un cru particulièrement réussi. Explosions statistiques ou game winners, tout ou presque sera passé en revue histoire de vous faire patienter avant un opus 2016/17 qui s’annonce là-aussi légendaire. On s’excuse d’avance pour messieurs Beal, Bogdanovic ou Goodwin et leurs daggers assassins, on s’excuse aussi pour des gars comme Karl-Anthony Towns ou Kawhi Leonard mais le tri fût dur pour vous ressortir 31 perfs dignes de ce nom. Voici en tout cas tout ce qui s’est fait de mieux la saison passée en NBA alors tous en place, c’est l’heure de jeter un coup d’œil dans le rétro.

Certaines dates nous restent en tête des mois durant mais d’autres demeurent à jamais gravées dans l’histoire. Et si cette série estivale de flashbacks nous aura permis de nous remmémorer quelques game winners et autres fat performances, le retour en arrière que l’on vous propose aujourd’hui appartient à une toute autre sorte de catégorie. Celle des soirées légendaires, le genre de souvenir que l’on se plaira à raconter à nos gosses dans vingt ans au coin du feu et que même le labrador posé juste à côté écoutera attentivement. Voici l’histoire d’un record historique, une performance collective quasi-parfaite… pourtant passée sous silence par la sortie légendaire d’un certain Mamba jaune et violet…

Nous sommes donc le 13 avril et ce soir-là la dernière soirée de la saison régulière nous offre la bagatelle de quatorze rencontres dont au moins huit d’entre-elles auront une incidence directe sur les Playoffs à venir, terme d’une saison magnifique qui aura plus que tenu ses promesses. L’un des deux évènements majeurs de la soirée ? La visite des Grizzlies à l’Oracle, pour un match qui doit logiquement permettre aux Warriors de valider le nouveau record de victoires avec 73 wins en une saison, soit une de plus que le record jusque-là détenu par les Bulls de 96. Et quelle énorme surprise de voir les Dubs… mener 37-23 après un quart-temps seulement de ce firework magnifique, avec déjà quatre triples d’un MVP parti pour signer lui-même en bas de la feuille de la régulière et 70 points marqués par GS à la mi-temps. A l’arrivée les Dubs s’imposeront 125-104 face à une équipe présentant quand même en 2016 Jordan Farmar et Chris Andersen dans son starting five, Steph terminera la rencontre à 46 points en 30 minutes, sans jouer le dernier quart (stats disponibles sur les sites pour adultes) et l’Oracle vivra comme prévu une soirée historique au cours de laquelle l’usine Crying Meme deviendra une multinationale.

Autre délire dans d’autres villes de NBA à la même heure ou presque, puisque aux quatre coins du pays se jouaient alors les places finales pour les Playoffs. L’occasion de voir les Hawks, le Heat, les Celtics et les Hornets s’écharper à distance pour les places Intertoto et une partie du bracket de l’Ouest se décider dans le Texas ou l’Oregon. L’occasion aussi de voir la CFA 2 des Kings offrir une place en postseason aux Rockets, les Wolves nous donner rendez-vous en octobre et les Pistons se chauffer face aux Cavs avant leurs retrouvailles quelques jours plus tard en PO. Mais le main event de la soirée, évidemment, avait bien lieu en fin de programme du côté du Staples Center…

Car cette nuit-là c’est un pan entier de la NBA qui va s’écrouler, ce sont vingt ans d’histoire qui vont se conclure. Et de quelle manière…

3h30 du matin en France et pour les matheux le 13 avril a laissé place au 14. Mais le nombre du soir c’est le 24, qui va illuminer cette nuit-là à un point que personne n’aurait imaginé. Car en ce jour rebaptisé Mamba Day en l’honneur de la mégalomanie grandeur de Kobe Bryant, on s’attend surtout à d’émouvants adieux au Staples Center, des adieux d’ailleurs bien entamés depuis déjà de nombreux mois. On s’attend donc à une sortie émouvante mais sûrement pas à un bon match de basket, face à une franchise du Jazz éliminée de la course aux Playoffs quelques minutes plus tôt. Mais Kobe is Kobe et ce mec-là a décidé, une fois de plus, de ne rien faire comme les autres.

Le début de match est long. Très long. Seul un All-Star Game peut se targuer d’être aussi chiant, Lakers comme Jazz filant la balle au Mamba pour qu’il ouvre enfin son compteur points. Ce qu’il arrive finalement à faire au bout de la 835ème tentative et on se dit alors que ce match est parti pour être une vaste blague puisque le score est de 6-6 au moment de l’ouverture du compteur points de Kobe… au bout de 7 minutes. Une première saillie toutefois de la star de la soirée mettra un peu de piment dans notre café et permettra aux Lakers de recoller à 19-21 au bout de douze minutes. A la mi-temps ? Le Jazz mène 57-42 et Kobe Bryant plafonne à 21 points, assez fou mais rien d’exceptionnel, du moins pas encore. Fin du troisième ? Les Lakers sont revenus à -9, Kobe est à 37 points à 14/34, legend is coming… A 9,30 de la fin la barre des 40 est passée et celle des 50 explose alors que l’on rentre dans les deux dernières minutes et que les Lakers sont toujours  à la ramasse au score. Deux dernières minutes qui rentreront donc au Panthéon du basket puisque si le 58ème point du Mamba permettra aux Angelinos de passer définitivement devant, c’est finalement avec 60 pions et sur… une passe décisive que Kobe terminera son dernier chef d’œuvre et égalera son cinquième meilleur total en carrière, pour son sixième match à plus de 60 points, son 21ème à plus de 50 et son… 134ème au dessus des 40. La suite de la soirée ne sera que larmes et frissons, entre standing ovation se rapprochant du quart d’heure, un Mamba qui fera les cent pas malgré un body language nous montrant un mec à deux doigts de s’écrouler de fatigue physique et mentale et bien-sûr ce discours tellement préparé mais tellement à chialer que Kobe terminera sur un désormais célèbre “Mamba Out”.

N’en jetez plus la coupe est pleine, cette soirée est définitivement rentrée dans les annales de notre sport et les frissons sont d’ailleurs encore là. Ils sont là à vie.

Source image : youtube