L’année rêvée de Kyrie Irving : champion NBA, médaillé d’or, petit Drew est devenu grand

Le 22 août 2016 à 02:24 par Bastien Fontanieu

Kyrie Irving

Les souvenirs de l’été dernier sont probablement loin aujourd’hui, enfoncés sous une marée d’événements magiques depuis quelques semaines. Kyrie Irving est revenu en force et avec détermination, pour s’offrir un combo des plus grands champions : la classe.

On s’en souvient encore, comme si c’était hier. Le Game 1 à Golden State en 2015, les premiers pas en Finale NBA, et ce corps qui lâche au pire moment. Obligé de devoir regarder ses potes se démerder sans lui, le prodige formé à Duke devait forcément s’incliner, mais pas sans l’ouvrir une dernière fois. Oui Draymond, on reviendra. On reviendra, au complet, et cette fois je me vengerai. Une promesse reçue comme une douce blague par la planète NBA, qui ne pensait pas forcément voir le meneur s’imposer aussi rapidement, et tenir droit dans ses bottes après avoir osé dire ces propos devant de nombreuses caméras. Puis le début de saison passé dans le doute, les blessures, LeBron qui devait tenir le bateau comme un grand, et tant d’autres éléments. Des bâtons dans ses roues, qui auraient pu le froisser, le ralentir, l’empêcher de continuer tête baissée, sur le chemin de la gloire. Kyrie de retour, mais voyant bien que le lien avec David Blatt était rompu. Au revoir, bonjour, Tyronn Lue. L’envie du nouveau coach ? Mettre davantage Kevin Love à l’aise, quitte à affecter les positions de son général sur le terrain. Tant pis, fuck it. Le All-Star Game, une prochaine fois. Obligé de laisser sa place à Isaiah Thomas, Irving se concentrait sur autre chose. Lui qui aurait pu en faire un fromage, il savait bien que le plus important se situait ailleurs. Dans ces paroles évidemment, celles qu’il tenait en juillet 2015 et puaient le seum à trois kilomètres. Puis les Playoffs qui démarrent, Detroit qui prend tarif, Atlanta et Toronto en bonus, et enfin les retrouvailles en Finale. Face aux Warriors, duh.

Coucou Draymond ! Remember me ? Mené 3-1, c’est bien le meneur qui redonnera un coup dans la machine avec LeBron, histoire d’entamer le plus grand comeback de l’histoire des Finales NBA. Son Game 5, si souvent oublié ‘à cause’ de ses exploits du Game 7, est un chef d’oeuvre face à la pression. Le match suivant ne sera que la rampe de lancement devant l’impensable. Du moins, devant nos yeux et dans nos oreilles. Car Kyrie, lui, avait tout prédit. Retour à GS, match accroché, isolation sur Stephen Curry avec le titre à portée de main. Le reste, c’est en silence et avec une larme qui coule le long de la joue gauche. Un des tirs les plus clutchs de l’histoire, une bombe dévastatrice à Oakland, propulsant Cleveland sur le sommet de la montagne NBA et permettant au meneur de tenir parole. Told you so ! Cette fois entouré, cette fois en pleine santé, Irving validait sa promesse de l’année passée, célébrant même le titre sur le parquet des Warriors. Finies les punchlines de Draymond, les hésitations entre les places 7 à 10 dans la hiérarchie des meilleurs meneurs au monde, les images d’un clown déguisé en grand-père, uniquement capable de faire tomber deux trois défenseurs ou de planter un petit tir par moments. Bombardé dans la catégorie des géants, le magicien en profitera pour reprendre ce qu’il avait entamé… deux ans auparavant. Le Mondial en Espagne, titre de MVP à l’appui grâce à sa finale de rêve et quelques explosions offensives bien utiles, à ponctuer par une médaille olympique. Discret, mais tout de même efficace dans la distribution des munitions, Irving lâchera le scoring pour cette fois progresser dans la gestion des coéquipiers. ‘Mais que lui arrive-t-il ?’ pouvait-on entendre ces derniers jours. Peut-être que, pour une fois, le roi du scoring montrait son évolution, en acceptant un rôle plus sage mais ô combien important. Et qu’il ne s’agissait pas d’inconfort, mais plutôt de maturité.

Aujourd’hui, Kyrie Irving n’est pas grand, il est très grand. Seulement âgé de 24 ans, il possède un titre de champion, un Mondial, un titre de MVP de cette compétition, un du All-Star Game en bonus, un des plus grands shoots de l’histoire des Finales en poche, et désormais une médaille d’or olympique. Pas mal, pour un ‘simple magicien’…

Source image : YouTube – NBA TV


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