C’était il y a seulement 10 ans : Heat – Dwyane Wade enfile le costume du Flash et porte Miami au titre

Le 07 août 2016 à 09:39 par Francois M

2006, ça sonne comme hier mais c’était il y a 10 ans. Avoir un MySpace ou un Skyblog était alors top tendance et Daniel Powter cavalait en tête des charts avec “Bad Day”. Alors imaginez un peu à l’échelle NBA, sachant que les joueurs ne restent en moyenne pas plus de 5 ans dans la Ligue. Des dizaines de journeymen ont écumé les terrains pendant ce laps de temps. Certaines stars d’aujourd’hui étaient encore des petits jeunes à potentiel, d’autres rentraient à peine en high school.

Ben Simmons et Brandon Ingram avaient tout juste 8 ans et les jeunes draftés serraient encore la main de David Stern. La NBA venait d’instaurer le Dress Code pour en terminer avec l’invasion du bling-bling et de la culture street, ce qui donnera naissance à des monstres de style – prenez-le comme vous voulez – comme Russell Westbrook. Même la carte des franchises NBA était différente. TrashTalk revient sur cette saison si proche et si loin à la fois, en faisant le bilan pour chaque franchise.

Bilan : 50-32, 2ème à l’Est

Le 5 :  Jason Williams – Dwyane Wade – James Posey – Udonis Haslem – Shaquille O’Neal

Le banc : Gary Payton – Jason Kapono – Antoine Walker – Alonzo Mourning

Le MVP : Dwyane Wade, 27,2 points, 6,7 passes, 5,7 rebonds, 1,9 interceptions. All-Star, All-NBA Second Team, All-Defensive Second Team

A l’été 2005, le General Manager du Miami Heat, Pat Riley, se montre étonnamment actif sur le marché des transferts. Son équipe n’a perdu qu’au game 7 des finales de conférence face aux Detroit Pistons, avec un Dwyane Wade diminué pour les derniers matchs. L’arrivée de Shaquille O’Neal combiné à l’éclosion de l’arrière sophomore a permis au Heat de finir avec le meilleur bilan de la côte Est. Le “Big Diesel” est encore le meilleur pivot de la Ligue – et deuxième du vote de MVP – mais quelques blessures l’éloignent des terrains, et c’est Alonzo Mourning, revenu en cours de saison qui joue les back up de luxe. Cependant, le parrain de South Beach n’hésite pas à changer l’effectif finaliste, en s’impliquant dans un échange à 5 équipes. Eddie Jones et Rasual Butler quittent la franchise et se sont Jason Williams, James Posey et Antoine Walker qui intègrent le groupe. Les deux premiers s’installent dans le 5 majeur tandis que le troisième joue les sixième hommes. Gary Payton vient compléter ce casting de vétérans en recherche de bague en signant un contrat d’une saison : avec le duo formé par le “White Chocolate” et “The Glove”, Riley améliore ainsi la mène délaissée par Damon Jones.

Malgré ce casting 5 étoiles, le Heat patauge dans son basket en début de saison et affiche 11 victoires pour 10 défaites au 12 décembre, un bilan bien en-deçà des attentes. A la surprise générale, le coach Stan Van Gundy démissionne. Enfin, c’est plutôt la partie démission qui surprend car il était plutôt attendu qu’il soit licencié. En effet, le GM Pat Riley lorgne vers le banc du Heat depuis un certain temps, et c’est lui qui s’y installe au départ de SVG. Même si le nouvel entraîneur déclare qu’il n’est pas la cause du départ de son prédécesseur, le lien semble assez évident. Coach légendaire des Lakers, des Knicks et du Heat, l’homme à la gomina prend ainsi les rênes de l’équipe qu’il a lui-même construit… et l’effet est immédiat. Les Floridiens alignent un bilan de 10-5 sur le mois de Janvier, et prennent vite la tête de la division South East. En même temps, Dwyane Wade confirme son statut de superstar en s’affirmant comme un des meilleurs scoreurs de la Ligue avec plus de 27 points, et le Shaq l’accompagne au All-Star Game avec un solide 20-10 de moyenne. Malgré une fin de saison un peu mollassonne au cours de laquelle le Heat s’incline 7 fois en 11 matchs, l’équipe de Riley finit à 52-30, avec le titre de champion de division et la seconde place à l’Est.

Le premier tour de Playoffs se passe sans accros et est expédié en 6 matchs. Les jeunes Bulls ont remporté les deux premiers matchs à Chicago, mais ont payé leur inexpérience face aux vieux briscards du Heat. Le second tour s’annonce plus corsé face aux Nets du trio Kidd – Carter – Jefferson, qui s’impose d’entrée à South Beach en mettant l’attaque de Miami sous éteignoir. Sauf que l’équipe du New Jersey ne trouve pas de solution face au duo Shaq – Wade qui pilonne sa raquette. Leur trio d’extérieur a beau évoluer à haut niveau, la raquette Krstic – Collins ne voit pas le jour, offensivement comme défensivement. La série est conclue sur un game 5 remporté 106-105 en Floride : Wade fait son plus mauvais match, mais se réveille dans le clutch time pour aller chercher la victoire. Le Heat s’offre une occasion de prendre sa revanche face aux Pistons en finale de Conférence. La franchise du Michigan a terminé avec le meilleur bilan de la NBA, et affiche 4 All-Star dans son 5 de départ. Même si Detroit possède une des meilleures défenses de la Ligue, ils n’ont eux non plus pas de solution face au one two punch floridien : 26,7 points à 62% aux tir pour l’arrière et 21,7 points à 65% pour le pivot. Chacun y va de son match : D-Wade plante 35 puis 31 points aux matchs 2 et 3, tandis que le “Big Cactus” atomise la raquette estampillée Wallace avec 28 points et 16 rebonds au match 6. L’équipe de Pat Riley ne reproduit pas ses erreurs de l’année précédente et derrière leur intérieur, ils concluent la série avec une victoire nette 95 à 78.

Miami se dirige ainsi vers les premières Finales de sa courte histoire, face aux Dallas Mavericks, également puceaux à ce stade. Malgré la présence dans leur effectif de vétérans très expérimentés comme le Shaq et Payton, le Heat se fait prendre à la gorge d’entrée et perd les deux premiers matchs de la série. L’équipe patauge dans son basket, tandis qu’en face Jet Terry puis Dirk Nowitzki prennent feu. Le retour à la maison ne semble pas y changer grand chose, et on se dirige vers un 3-0 synonyme de défaite quasi-assurée : il reste 6 minute à jouer et Miami est à -13. C’est le moment que choisi Dwyane Wade pour entrer in the zone et commencer à empiler les tirs comme des perlesstep back par-ci, eurostep par-là, le franchise player est inarrêtable. Avec 42 points et un clutch time exceptionnel, le jeune arrière de 24 ans porte son équipe à la victoire. D-Wade a enfilé le costume du Flash, et ne le quittera plus… Les Mavs passent au travers du game 4, et les Floridiens ont l’occasion de reprendre l’avantage dans la série dans un match 5 au American Airlines Center. A cette époque, l’organisation des séries est encore en 2-3-2 (la franchise qui a l’avantage du terrain joue les 2 premiers et les éventuels 2 derniers matchs chez elle) afin d’éviter les trajets, et offre ainsi un troisième match consécutif à la maison pour Miami. Jet Terry, Josh Howard et Dirk sont au rendez-vous côté texan, mais D-Wade a décidé que ces Finales étaient les siennes. Il sort une performance légendaire à 43 points pour s’imposer d’un point après prolongation, en s’occupant lui-même de sceller la série aux lancers. Le Flash continue son chantier au match 6 et comme la défense floridienne sort les barbelées à l’image des 5 contres d’Alonzo Mourning, le Heat s’impose 95 à 92. 

A seulement 24 ans et dans sa 3ème année, Wade a réalisé une des meilleures série de Finales de l’histoire de la NBA, en finissant évidemment MVP. Mais malgré la jeunesse de son franchise player, Miami ne parvient pas à s’installer dans le haut de la Conférence Est dans les années qui suivent. La faute aux blessures du duo Shaq-Wade et à un effectif basé sur l’apport des vétérans forcément limité à moyen terme. South Beach ne passera pas un seul tour de Playoffs sur les 4 années suivantes, jusqu’à ce que le Flash ramène ses “amigos” de Team USA à la maison en 2010…

Le moment marquant de la saison : Dwyane Wade lâche son record de points en Playoffs au match 5 des NBA Finals

A 24 ans, le “Flash” a balancé des statistiques de folie en finale : 34,7 points à 47%, 7,8 rebonds, 3,8 passes, 2,7 interception et 1 contre en plus de 43 minutes par match. Avec tout simplement l’un des plus gros numéros de domination de l’histoire des Playoffs, D-Wade a inscrit son nom aux côtés de Jordan, Magic et Bird au palmarès du MVP des Finales. Après avoir déjà enfilé le costume de sauveur au match 3, l’arrière balance au game 5 ce qui reste aujourd’hui encore le meilleur match de sa carrière. 43 points à 11/28, 4 passes, 4 rebonds, 3 interceptions et les lancers pour sceller la victoire en prolongation. Son 21/25 aux lancers-franc a causé la rage de Marc Cuban et des fans des Mavs. Le proprio des Mavs a ouvertement critiqué les arbitres sur un blog, et récolté une amende de 250 000€. Habitué à envoyer des chèques à David Stern, il souligne cependant une des grandes controverses de ces Finales. Wade est extrêmement dur à arrêter en pénétration et provoque forcément beaucoup de fautes mais il est vrai que les arbitres ont le sifflet facile. De là à crier au vol, il ne faut pas exagérer : cette année-là le “Flash” a mis son costume de héros et a tout donné pour s’offrier le titre.

10 ans plus tard, Dwyane Wade vient de quitter le Heat pour aller aux Bulls. En 13 saisons, le franchise player a collectionné 12 sélections au All-Star Game, 3 titres NBA supplémentaires, et s’est affirmé comme LE meilleur joueur de l’histoire du Heat, et incarne le visage de la franchise. Un palmarès extrêmement rempli, mais ce sera toujours ce chef d’oeuvre des finales 2006 dont on se rappellera en premier. Maintenant, Pat Riley va devoir reconstruire autour de Justise Winslow et Hassan Whiteside, une tâche colossale tant la page D-Wade va être difficile à tourner…

Source image : nbahoopsonline.com

Credit: Bob Rosato-Sports Illustrated


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