C’était il y a seulement 10 ans – Cavaliers : LeBron James le prodige ramène Cleveland en Playoffs

Le 04 août 2016 à 19:12 par Francois M

2006, ça sonne comme hier mais c’était il y a 10 ans. Avoir un MySpace ou un Skyblog était alors top tendance et Daniel Powter cavalait en tête des charts avec “Bad Day”. Alors imaginez un peu à l’échelle NBA, sachant que les joueurs ne restent en moyenne pas plus de 5 ans dans la Ligue. Des dizaines de journeymen ont écumé les terrains pendant ce laps de temps. Certaines stars d’aujourd’hui étaient encore des petits jeunes à potentiel, d’autres rentraient à peine en high school.

Ben Simmons et Brandon Ingram avaient tout juste 8 ans et les jeunes draftés serraient encore la main de David Stern. La NBA venait d’instaurer le Dress Code pour en terminer avec l’invasion du bling-bling et de la culture street, ce qui donnera naissance à des monstres de style – prenez-le comme vous voulez – comme Russell Westbrook. Même la carte des franchises NBA était différente. TrashTalk revient sur cette saison si proche et si loin à la fois, en faisant le bilan pour chaque franchise.

Bilan : 50-32, 4èmes à l’Est

Le 5 :  Eric Snow – Larry Hughes – LeBron James – Drew Gooden – Zydrunas Ilgauskas

Le banc : Damon Jones – Donyell Marshall – Ronald Murray – Anderson Varejao

Le MVP : LeBron James, 31,4 points à 48%, 7 rebonds, 6,6 passes et 1,6 interception en 42,5 minutes par match. All Star et All NBA 1st team.

A l’été 2005, les Cleveland Cavaliers décident de passer à la vitesse supérieure. LeBron James a relancé la franchise dès son arrivée en 2003, mais a échoué de peu à la ramener en Playoffs sur ses deux premières saisons. Sur son année rookie, la qualification a été manquée d’une victoire, tandis que l’année suivante c’est au tie breaker qu’elle s’est jouée, puisque les Nets avaient le même bilan de 42 victoires et 40 défaites. Malgré ces échecs, les dirigeants sont extrêmement optimistes : le ROY 2004 a sorti une campagne de sophomore complètement monstrueuse, à plus de 27 points, 7 rebonds, 7 passes, lui permettant de devenir All Star et de s’installer dans la All NBA 2nd team à seulement 20 ans… Conscient de tenir un véritable joyau, le proprio Dan Gilbert confie au début de l’été la gestion de son équipe à un duo estampillé Spurs : Danny Ferry est nommé General Manager après une expérience de 2 ans dans le front office texan, tandis que Mike Brown, ancien assistant de San Antonio puis d’Indiana, est nommé entraîneur. Les deux hommes sont tout deux débutants et plutôt jeunes pour leur fonction, et Gilbert espère qu’ils créeront un projet sur la durée, avec une vrai culture de franchise. Les débuts du tandem sont d’ailleurs très réussis puisqu’ils parviennent à signer 3 joueurs de qualité à l’été 2005. Tout d’abord, Larry Hughes s’engage pour 5 ans et 70 millions de dollars : l’arrière a pour mission de devenir le lieutenant du kid d’Akron. Il vient en effet de balancer une saison monstrueuse du côté de D.C. : 22 points, 6,3 rebonds, 4,7 passes tout en finissant meilleur intercepteur de la Ligue avec près de 3 steals de moyenne. Membre de la All Defensive 1st team, il sera également chargé de s’occuper du meilleur extérieur adverse afin d’enlever de la pression des épaules de son franchise player. Ensuite, les dirigeants engagent deux shooteurs expérimentés pour faire de la place dans la raquette afin que LeBron puisse développer son jeu en pénétration. Damon Jones s’installe en back up d’Eric Snow après sa meilleure saison en carrière à 11,6 points à 43,2% du parking en plus de 6 tentatives, tandis que l’ailier fort vétéran Donyell Marshall ramène ses qualités de strech four après avoir balancé 11,5 points à 41,6 % du parking du côté de Toronto, dont un match à 12/19 à 3 points en mars, record NBA. Enfin, Ferry prolonge son pivot All Star Zydrunas Ilgauskas pour 55 millions sur 5. Le Lituanien a joué les franchise player  avant l’arrivée du King et s’est depuis parfaitement mué en lieutenant de luxe. Avec un tel casting, tout le monde attend les premiers pas de James en Playoffs.

La saison commence et LeBron fait très vite comprendre qu’il ne s’arrêtera pas en avril une nouvelle fois : il augmente encore sa moyenne de points, et se positionne en 3ème place du classement des scoreurs avec 31,4 points de moyenne. Pour sa deuxième participation au All Star Game, le prodige rafle le titre de MVP avec 29 points dans la victoire 122 à 120 de l’Est, devenant le plus jeune joueur de l’histoire à récupérer le trophée. En bref, le “Choosen One” fait comprendre avec la manière que son surnom n’est pas usurpé et qu’il va falloir compter sur lui pour joueur les premiers rôles dès cette année. Derrière leur ailier élu dans la All NBA 1st team, les Cavaliers atteignent les 50 victoires pour la première fois depuis 1993. Et encore, ce bilan aurait pu être bien plus flatteur si Larry Hughes n’avait pas été écarté des terrains après 36 matchs pour se faire opérer d’un doigt. Néanmoins, afin de compenser son absence, les dirigeants ont monté un échange et récupéré l’arrière Ronald Murray en février. Le transfuge de Seattle a parfaitement rempli son rôle dans le 5 majeur en balançant même ses meilleurs stats en carrière avec 13,8 points de moyenne en 28 matchs.

L’escouade de Brown débarque en Playoffs avec la tête de série numéro 4 et son duel face aux Washington Wizards est très attendu, les deux équipes étant les puissances montantes de la Conférence Est. Pour sa première série et à seulement 21 ans, LeBron James ne fait pas dans le détail : 35,7 points, 7,5 rebonds, 5,7 passes et les Sorciers sont envoyés en vacances en 6 matchs. Histoire de montrer ce qu’il pense de la pression, le King a balancé un game winner pour une victoire 97-96 au match 3, avant d’assassiner les Wizards à 0,9 seconde de la fin dans les prolongations du match 5, remporté 121 à 120. Les Cavs concluent la série au game 6, une nouvelle fois après une prolongation dominée par le Chosen One. C’est cette fois Damon Jones – 14 secondes de jeu sur le match -, qui s’est chargé de mettre le game winner, sur une passe de son franchise player. Cleveland remporte ainsi sa première série depuis 1993, mais au tour suivant c’est un adversaire plus coriace et bien plus expérimenté qui se présente : les Detroit Pistons, double champions de conférence. Face à la meilleur défense de la Ligue, les Cavaliers sont étouffés et perdent les deux premiers matchs au Palace : la série semble se diriger vers un sweep. Sauf que l’attaque des Pistons s’enraye et que l’ami LeBron décide d’enclencher le mode superstar : triple double au game 3, un solide 22-9-8 au match suivant puis 32 points dans le Michigan et Cleveland reprend l’avantage dans la série. Malheureusement, ils payent leur inexpérience dans le game 6, remporté de justesse par Detroit 86-84, avant de se faire complètement éteindre dans le dernier match, en ne parvenant à scorer que 61 points – record NBA – malgré un LeBron à 27 points.

Les Cavaliers sont forcément déçus par cette défaite mais l’avenir s’annonce radieux. D’ailleurs le King mène son équipe en finale NBA dès l’année suivante, et en profite pour se venger des Pistons en finale de Conférence à coup de performances monstrueuses, avec notamment un match 5 à 48 points dont 29 des 30 derniers de son équipe… Malgré un sweep en finale, LeBron semble avoir tout ce qu’il faut pour un jour mener son équipe au titre.

Le moment marquant de la saison : LeBron James plante 45 points dont le game winner au match 5 du premier tour de playoffs face aux Wizards.

Pour des premières séries de Playoffs et à seulement 21 ans, le Chosen One a décidé de tout écraser. C’est simple, les Wizards n’arrivent absolument pas à le contenir et l’ailier se balade. Dans un style plus félin et moins maîtrisé qu’aujourd’hui, le King est néanmoins complètement inarrêtable en pénétration. Trop rapide, trop puissant… mais aussi trop clutch. LeBron a conclu le match 4 d’un game winner à 5 secondes de la fin, pour soigner la finition d’une performance à 41 points. Au match 5, le duo Arenas – Jamison a beau planter 76 points, James continue son massacre : 45 points à 14/23 et 17/18 aux lancers, 7 rebonds et 6 passes. Et encore une fois, c’est lui qui a le dernier mot, d’un petit dagger plein de sang froid à 0,9 secondes de la fin. La première série de Playoffs de la légende de Cleveland est un véritable chef d’oeuvre… et on nous dit que sa dernière série, terminée en juin dernier est pas mal non plus.

10 ans plus tard, LeBron James est revenu à la maison et a enfin amené un titre à Cleveland. Monstrueux sur les finales et leader des Cavaliers dans toutes les catégories statistique, le Chosen One a réalisé sa prophétie et prouvé qu’il était encore le meilleur joueur de la Ligue. Meilleur ailier de la Ligue il y a 10 ans, le King est probablement encore meilleur aujourd’hui… Une véritable légende, dont on suivra à nouveau les exploits en mai 2017.

Source image : nba.com


Tags : Lebron James