Florent Pietrus sort les bonnes claques, au bon moment : “On ne défend pas une cacahuète”

Le 01 août 2016 à 04:36 par Bastien Fontanieu

Après un second revers en deux matchs de dernière préparation, les Bleus se sont mis dans une situation qui n’est pas des plus rassurantes à l’aube d’une immense compétition : le moment idéal pour que le patron tape du poing sur la table.

Oui, le patron, habituellement c’est Tony. On aime l’appeler ainsi, car il régale quand ça chauffe, il met tout le pays sur son dos et va chercher des points précieux lorsque l’air devient irrespirable. Il a aussi son fameux speech contre l’Espagne, mais ça c’est autre chose. Flo ? Patron au niveau du coeur, au niveau de l’énergie, véritable leader émotionnel des Bleus depuis un paquet d’années, lui qui mettra volontiers une mandale à un adversaire lorsqu’il sent que son équipe manque de nasty. Il est comme ça le grand Pietrus, toujours calme et doux en interview, mais prêt à vous arracher la tête et le rebond avec s’il faut agir ainsi pour l’emporter. Du coup, en voyant les siens traîner des pieds et prendre une volée puis un deuxième match perdu, Serbie et Croatie dans l’ordre, le vétéran s’est exprimé auprès de Yann Ohnona, journaliste de L’Equipe présent sur place à Cordoba, histoire de sonner quelques cloches. Ambiance ? Ce n’est certainement pas ainsi qu’on va rapporter quelconque médaille au pays, hormis celle en chocolat offerte à l’aéroport pour chaque barre de Toblerone achetée.

La Croatie est une belle équipe, mais normalement, elle aurait dû être à notre portée. On n’a pas montré les valeurs qui font qu’on est habituellement une équipe redoutable. Sur ces deux matches, on laisse trop nos adversaires jouer, faire ce qu’ils veulent, en attaque comme en défense. On ne défend pas une cacahuète. Or la défense, c’est l’identité de l’équipe de France. Ces rencontres sont sans frais, mais on ne peut pas continuer comme ça. J’espère qu’elles vont nous servir en vue de la vraie compétition qui va débuter dans une semaine. Car là-bas, c’est une autre aventure, on sera attendus à chaque match. Il faut se remettre à jouer. Tout le monde doit se remettre en question, le cinq majeur comme les joueurs venant du banc. J’espère que pour certains, les JO ne sont pas une fin en soi. Qu’on n’a pas oublié l’objectif. On y va pour faire une médaille. Et ce n’est pas comme ça qu’on y arrivera.»

Boom ! Merci monsieur. Face à ces deux derniers matchs, les attitudes ont varié dans le camp français. Il y a ceux qui voient ça pour un simple tournoi amical, ceux qui ont du mal en l’absence de Tony Parker, et ceux qui y voient un signe inquiétant. Florent est probablement du troisième groupe, lui qui ne va bien évidemment pas en faire une montagne mais doit veiller à l’attitude d’une équipe parfois un peu trop sûre d’elle-même. Doit-on rappeler l’objectif, comme il l’a si bien dit, ainsi que le TQO à peine géré il y a trois semaines ? Le ticket a certes été validé pour Rio, mais les plages seront plus agréables avec le métal autour du cou, quelle que soit sa future couleur. Il faudra donc jouer le dernier match, face à l’Argentine ce lundi, avec une intensité, une application et une envie de l’emporter digne de l’EDF. Pas en se prenant plus de 100 points, en voyant les cadres se trouer face à l’adversaire (coucou Boris et Nico), et en perdant autant de ballons que de sourires sur l’Hexagone. On ne peut donc que remercier Pietrus pour ses propos, lui qui manquera ô combien au groupe France lorsqu’il aura rangé les pompes…

On regardera évidemment l’EDF ce soir, afin de vérifier si le discours du daron est passé dans les oreilles de tout le monde. Certes, les jeunes comme Heurtel, De Colo et Lauvergne se donnent bien, mais ce serait cool que ceux jouant réellement en NBA mettent l’alarme à la bonne heure. 

Source : L’Equipe

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