C’était il y a seulement 10 ans – Celtics : Paul Pierce au sommet, Boston dans les profondeurs

Le 26 juil. 2016 à 20:18 par Francois M

2006, ça sonne comme hier mais c’était il y a 10 ans. Avoir un MySpace ou un Skyblog était alors top tendance et Daniel Powter cavalait en tête des charts avec “Bad Day”. Alors imaginez un peu à l’échelle NBA, sachant que les joueurs ne restent en moyenne pas plus de 5 ans dans la Ligue. Des dizaines de journeymen ont écumé les terrains pendant ce laps de temps. Certaines stars d’aujourd’hui étaient encore des petits jeunes à potentiel, d’autres rentraient à peine en high school.

Ben Simmons et Brandon Ingram avaient tout juste 8 ans et les jeunes draftés serraient encore la main de David Stern. La NBA venait d’instaurer le Dress Code pour en terminer avec l’invasion du bling-bling et de la culture street, ce qui donnera naissance à des monstres de style – prenez-le comme vous voulez – comme Russell Westbrook. Même la carte des franchises NBA était différente. TrashTalk revient sur cette saison si proche et si loin à la fois, en faisant le bilan pour chaque franchise.

Aujourd’hui, direction le TD Garden, chez les Boston Celtics

Bilan : 33-49, 11ème à l’Est

Le 5 :  Delonte West – Wally Szczerbiak – Paul Pierce – Raef LaFrentz – Kendrick Perkins

Le banc : Tony Allen – Ryan Gomes – Al Jefferson – Gerald Green – Brian Scalabrine

Le MVP : Brian Scalabrine Paul Pierce, 26,8 points à 47%, 6,7 rebonds, 4,7 passes, 1,4 interception.

A l’été 2005, les Boston Celtics sont toujours dans un processus de reconstruction. L’entraîneur Doc Rivers est arrivé l’année précédente en provenance du Magic pour créer une nouvelle culture de franchise autour de Paul Pierce et en s’appuyant sur une nouvelle vague de jeunes joueurs, parmi lesquels Delonte West, Tony Allen, Kendrick Perkins ou encore Al Jefferson. Si l’on ajoute le plus agé mais très talentueux Ricky Davis à ce noyau, le pôle centre aéré de Boston déborde de potentiel. D’ailleurs, les Celtes se sont qualifiés en Playoffs pour la 4ème saison d’affilée et surtout, ils ont remporté la division Atlantique pour la première fois depuis 1992, ce qui leur a permis de finir à la 3ème place de la conférence. La série du premier tour face à des Pacers amoindris par les suspensions et autres problèmes de vestiaire s’est néanmoins conclue par une défaite en 7 matchs, avec en point d’orgue une fessée de 27 points reçue à la maison. Ce titre de division ne suffit cependant pas au GM Danny Ainge, arrivé en 2002. Il souhaite prendre un vrai nouveau départ, alors que son équipe ne parvient pas à passer les tours de Playoffs. Sa gestion de l’été 2005 déplaît fortement aux fans, puisqu’il laisse partir des vétérans essentiels dans la qualification en post season au profit de la jeunesse. Après avoir réalisé un joli move pour ramener Antoine Walker tout en gardant Gary Payton fin février, il échange le premier à Miami tout en laissant partir le second pour la même destination. En contrepartie, ce sont d’autres jeunes débarquent dans le Massachusetts, dont Gerald Green et Ryan Gomes, mais la manœuvre a surtout servi à faire de la place dans le salary cap. Les ambitions des fans qui avaient été revues à la hausse après le titre de division sont mises entre parenthèses, ce qui aiguise les frustrations à l’égard du dirigeant.

Comme prévu, l’opération rajeunissement affecte le niveau de l’équipe et les Celtes ne parviennent pas à se rapprocher des 50% de victoires et ainsi s’embourbent au fond de la conférence Est. Pourtant, Paul Pierce balance la meilleure saison statistique de sa carrière, en posant sa meilleur moyenne de points tout en augmentant ses pourcentages par rapport à la saison précédente. “The Truth” est même sélectionné pour la 5ème saison d’affilée au All Star Game. Mais s’il fait gagner quelques matchs sur des coups d’éclats, il est trop isolé pour mener son équipe aux Playoffs. Du coup, fin janvier, Ainge monte un échange avec les Wolves pour aller récupérer l’ailier Wally Szczerbiak contre Ricky Davis, Marcus Banks et Mark Blount. Minny parvient également à refiler Michael Olowokandi dans l’échange, qui sert plus à faire boulet pour équilibrer le trade qu’autre chose. Malgré les 17,5 points par match et grandes qualités de shoot du nouvel arrivant,  Boston ne gagne toujours pas, et finit à la 11ème place de la conférence Est.

Les fans ont l’impression que les Celtics sont retombés dans les bas fonds de la ligue. La saison suivante confirmera ces inquiétudes : Paul Pierce se blesse, et les résultats empirent, même si la jeunesse s’affirme avec en tête Al Jefferson. Les critiques affluent à l’encontre du General Manager, mais il va leur donner une leçon : tant que son projet n’est pas abouti, il faut continuer à lui faire confiance. A l’été 2007, les manœuvres opérées dès la saison 2005-2006 portent leurs fruits, en permettant de faire venir Ray Allen et Kevin Garnett. Tous ces assets gardés sous la main par le dirigeant et tous ces trades pour libérer de la masse salariale ont permis la formation d’un Big Three légendaire. Keep calm and trust in Danny Ainge…

Le moment marquant de la saison : 15 février 2006, Paul Pierce, isolé, lâche 50 points, record en carrière, dans une défaite en prolongation face aux Cavaliers

A l’instar de Kobe Bryant, la saison 2005-2006 de Paul Pierce est l’histoire d’un soliste isolé. L’ailier lâche la meilleur moyenne de sa carrière en ayant le meilleur ratio de point par tir parmi les meilleurs scoreurs de la ligue, mais n’a pas l’équipe pour en faire quelque chose. Gros shooteur, bon créateur, excellent joueur de poste, et étonnamment explosif avec son style de faux lent, le franchise player des Celtes est très dur à ralentir cette année là. Début Mars, il plante 7 points en prolongations, dont un buzzer beater, pour battre les Wizards. La nuit suivante, rebelote : deux tirs monstrueux en fin de match dont celui de la gagne pour se défaire des Sixers. Entre le 4 février et le 12 Mars il plante plus de 30 points sur 13 de ses 14 matchs, dont 8 d’affilée, record chez les Celtics – et quand on voit le beau monde qui est passé par la franchise, ce n’est pas un mince exploit -. C’est au cours de cette période où “The Truth” a les mains qui brûlent qu’il réalisera son record de points en carrière.

Le 15 février 2006, l’équipe de Doc Rivers, bien mal en point avec un bilan 20 victoires pour 31 défaites, reçoit une des franchises montantes de la NBA, les Cavs du prodige LeBron James. Un “King” qui porte déjà son équipe à bout de bras à seulement 21 ans. D’ailleurs, la confrontation va vite se transformer en un duel entre les deux All Stars. Les franchise players  ne parviennent pas à se contenir mutuellement et le match part en prolongation. Les deux se rendent coup pour coup, et Pierce met 6 des 9 points de son équipe pour offrir une prolongation supplémentaire. Cependant “The Truth” ne pourra pas finir son chef d’oeuvre offensif, puisqu’il doit rejoindre le banc au milieu du deuxième quart-temps, après avoir écopé de sa 6ème faute. Le “Kid d’Akron” en profite pour conclure le match et rafler la victoire 113 à 109. Le numéro 34 des Celtes finit le match à 50 points (17/36, 16/20 aux lancers), 8 passes, 7 rebonds, tandis que LeBron termine avec un triple double XXL : 43 points (16/32, 11/15 aux lancers), 11 passes, 12 rebonds, 4 contres, 2 interceptions, solide le gamin. Paul Pierce a laissé le dernier mot à son cadet sur ce match, mais la rivalité entre les deux ailiers est loin d’être terminée et nous offrira encore quelques beaux duels…

10 ans plus tard, “The Truth” hésite à prendre sa retraite, tandis que les Celtics sont à un été clé dans leur nouveau projet de reconstruction. Toujours General Manager des Celtics, Danny Ainge est resté aussi dur en affaire et a fait une nouvelle bonne pioche en recrutant Brad Stevens en coach. En plus de la signature de Al Horford, le dirigeant cherche à s’offrir les services d’un autre joueur majeur. Pour monter un échange, il a à sa disposition des tours de Draft très haut placés – merci Pierce et Garnett, et surtout, merci les Nets – et une multitude jeunes talentueux. Maintenant, il n’y a plus qu’une chose à faire. Keep calm and trust in Danny Ainge.

Source image : nba.com


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