Le jeu évolue mais la “race” des pivots ne s’éteindra pas : DeAndre Jordan a parlé, écoutons tous l’historien

Le 21 juil. 2016 à 11:42 par Giovanni Marriette

Actuellement en pleine préparation pour les Jeux de Rio avec Team USA (match ce soir contre les hommes de la Pampa), DeAndre Jordan a répondu hier sur ESPN aux questions de Ramona Shelburne. Au programme ? Conditions des pivots NBA en 2016 et désir estompé de devenir un jour All-Star. Plutôt instructif, tout le contraire de sa gestuelle aux lancers.

On peut dire ce que l’on veut à propos de DeAndre Jordan. On peut critiquer son éventail de moves en attaque (zéro), on peut attaquer son bilan collectif avec les Clippers. Il n’empêche que depuis quelques années Dede s’est imposé à bien des égards comme l’un des meilleurs postes 5 de la Ligue. Présent dans la All-Defensive First Team en 2015 et 2016 et également nommé dans la All-NBA First Team en 2016, le pivot des Clippers est aussi le meilleur rebondeur de la Ligue en 2014 et 2015 (deuxième la saison dernière derrière un autre Dede) et son joueur le plus adroit depuis quatre ans. Malgré cela et malgré également un bilan collectif satisfaisant avec les Clippers chaque année au moment des votes, DeAndre Jordan n’a encore jamais connu les honneurs d’une sélection au All-Star Game, la faute notamment à la disparition de l’entité “poste 5” dans le roster du match des étoiles. Aujourd’hui pour jouer “pivot” au All-Star Game, il faut s’appeler Draymond Green, LeBron James, Kevin Durant ou Carmelo Anthony. Dede le sait, Dede le condamne mais Dede assure aussi que quoiqu’il arrive, le job de pivot n’est pas mort en NBA :

Définitivement le jeu évolue et devient plus orienté vers les petits. Mais dans le même temps il existe toujours beaucoup de pivots capables de botter des culs. Notre “race” ne s’éteindra jamais, même s’il n’y a plus de “vrais” pivots en NBA. Et puis si ça vous fait plaisir de me présenter en tant qu’ailier dans les starting five…

Un poil ironique sur cette dernière quote le Dede, ce dernier faisant sûrement allusion aux deux seules catégories qui peuplent aujourd’hui la NBA lorsqu’il s’agit de sélectionner deux équipes de All-Stars. Mais malgré son évidente et logique peine de ne jamais avoir été convié à la sauterie de février, DeAndre assure aussi ne plus autant s’en soucier qu’avant. Il a mûri le bonhomme. Et il préfère se concentrer sur ses réussites plutôt que sur ses “échecs” :

Je pense que les Jeux Olympiques sont au dessus de tout ça (en terme de reconnaissance, ndlr). Je pense que faire partie d’une All-NBA First Team est au dessus de tout ça aussi. Quand j’étais plus jeune tous ces trucs me chagrinaient mais désormais ça ne compte plus vraiment pour moi. Du moment que j’ai le respect de mes pairs, le reste importe peu.

Un discours intéressant et qui pointe certains dysfonctionnements dans le système NBA concernant le ASG et qui montre aussi que le pivot de Team USA n’a pas encore tout à fait digéré le manque relatif d’intérêt de la Ligue à son égard. Les gens “pour” ressortiront sans doute les stats présentes ci-dessus, les gens “contre” pointeront pour leur part la réussite aux lancers de Dede et son manque de propositions balle en main. Quoiqu’il arrive, qu’on aime ou non le spécialiste des Top 10 matinaux, ce dernier est un joueur qui compte en NBA, et c’est peut-être là le plus important.

Les véritables poste 5 en NBA se font effectivement rares. Ces grands mecs capables de défendre, d’attaquer, proposant tout aussi bien un large panel de moves en attaque que de la dissuasion en défense, le tout avec une note au dessus de la moyenne. Question de génération sans doute car après des nineties placées sous le sceau des big men, les snipers ont aujourd’hui pris en otage la Grande Ligue. Allez Dede, souffle tes 28 bougies dans la joie, et occupe-toi déjà de Luis Scola ce soir.

Source texte : espn.com

Source image : clipperholics.com