Chandler Parsons se voit avec les clés de l’attaque des Grizzlies : gros délire ou vraie possibilité ?

Le 14 juil. 2016 à 19:21 par Francois M

Chandler Parsons est la recrue phare de Memphis, qui va de paire avec la prolongation de Mike Conley. Mark Cuban lui refusait le max à Dallas, du coup l’ailier ne s’est pas fait prier pour accepter les 94 millions de dollars sur 4 ans offerts par Memphis. Pour ESPN, il s’est livré à une interview questions – réponses, en revenant sur son parcours à Dallas et sur ses ambitions à Memphis. 

Le divorce entre Dallas et Parsons aurait pu être évité d’après le joueur. Mais Mark Cuban avait d’autres cibles prioritaires – dont Harrison Barnes – et l’ancien ailier de Cholet était plus ou moins relégué en second choix. Une attitude du proprio de Dallas qui a fait mal au néo-Grizzly, qui pensait s’être fait là un BFF :

J’aurais bien évidemment souhaité que les choses évoluent différemment à Dallas et j’aurais aimé être en bonne santé et disponible pour les Playoffs, mais comme je l’ai dis, tout ce que j’ai fait pour eux, que ce soit sortir du banc ou jouer dans la douleur ou recruter, c’est pour les fans. Je n’ai pas de mauvais sentiments envers eux. Je pensais bien sûr que j’allais être à Dallas pour plus longtemps que je ne l’ai été mais c’est un business et Mark prend les décisions. Il décide pour la plupart des choses, donc celle-ci vient de lui.

En effet, pas plus tard que l’été dernier, Chandler suivait son patron dans ses déplacements pour la free agency et avait joué un rôle essentiel dans la signature de Wesley Matthews ainsi que dans la promesse de signature – non tenue – de DeAndre Jordan. En quelques sortes, Cuban l’avait adoubé dans le rôle de recruteur, pris sous son aile et on imagine que les deux hommes étaient en très bons rapports et sur la même longueur d’onde. D’ailleurs le boss texan était partant pour le conserver mais le point de tension s’est fait sur la question des gros sous. Pourtant loin d’être radin quand il s’agit de dépenser pour les Mavericks, le propriétaire n’était pas chaud pour allonger le maximum, et on le comprend. Certes, l’impact et la versatilité de Chandler sont très appréciables, surtout dans les mains d’un coach comme Carlisle. Profil type du joueur bon partout, capable d’adapter son apport à l’équipe offensivement comme défensivement, l’ailier tournait à 13,7 points à 49% dont 41% du parking, 4,7 rebonds et 2,8 passes et une défense solide en seulement 29,5 minutes. Mais comme le concède le joueur, le problème a été physique : le forçant à manquer 16 puis 21 matchs sur ses deux années aux Mavs, avec des retours en demi-teinte, les blessures l’ont empêché d’évoluer à son meilleur niveau. Dès lors, il est compréhensible qu’avec ces doutes, le milliardaire n’ai pas voulu handicaper sa masse salariale d’un contrat max qui aurait pu être taille boulet dans les années à venir. Un manque de confiance que l’ex-Rocket a assez mal pris, mais qu’il avait senti venir :

Évidemment, j’étais sur le bord du terrain à cause de malchance dans les blessures, ce qui est complètement en dehors de mon contrôle. Mais je n’ai jamais vraiment eu la chance d’avoir les clés de l’attaque. J’ai adoré jouer pour coach Carlisle. Il était très, très bien avec moi et nous avons une relation particulière qui continuera même si je ne joue pas ici, et puis apprendre d’un gars comme Dirk était génial.

Arrivé pour jouer les premiers rôles, Parsons a été la troisième roue de la bicyclette derrière Papi Dirk et Monta Ellis, avant que le rôle de ce dernier soit repris par Matthews, avec moins de succès. Comme l’ailier n’a jamais été de façon stable au meilleur de sa forme, on n’a pas vraiment pu le voir avec des responsabilité plus importantes. Observateurs, les Oursons ont su trouver les mots pour séduire le 38ème choix de la Draft 2011, en plus de mettre les valises de dollars sur la table. Le nouveau coach David Fizdale semble ne pas avoir lésiné sur ses compliments et ses ambitions pour Parsons :

Je me sens à l’aise ici et je fais confiance aux entraîneurs. Ils ont pointé de façon incroyable comment mon pourcentage d’utilisation a été bas tout au long de ma carrière. La façon dont il [Coach Fizdale] va m’utiliser dans son attaque, je pense que je peux me développer et être le meilleur joueur que je peux être.

Le système de coach Fizdale, la façon dont il a coaché des gars comme LeBron, Wade et Joe Johnson à Atlanta, c’est comme ça que je veux être coaché. C’est comme ça qu’il me voit.

A se comparer avec deux légendes et un multi-All Star on peut se dire que le soleil du Texas a cogné un peu trop sur la tête de Chandler. En effet, en dehors des limites de son jeu, l’ailier devra partager l’affiche avec Mike Conley – signé pour le plus gros contrat de l’histoire de la NBA – et Marc Gasol, piliers du Grit’n’Grind cher à la franchise et qui n’ont pas bougé de Memphis depuis leur Draft. Pas évident donc que Parsons se retrouve avec le ballon dans les mains dans les moments chauds, ou même qu’il soit plus utilisé que les deux anciens de la maison. En revanche, si son physique tient la route, le nouveau venu pourrait tout de même avoir une place essentielle dans l’attaque des Grizzlies. Déjà, il peut apporter une menace extérieure régulière qui manque à cette équipe depuis des années. Ensuite, l’ailier est un joueur d’intervalle et on peut s’imaginer qu’avec le système bien construit de Memphis, un point d’ancrage comme Gasol et un meneur comme Conley, il va avoir beaucoup d’espace à avaler. Enfin, son arrivée peut permettre un changement et dans le jeu de la franchise du Tenessee, vers un style plus mobile, plus rapide, qui signifierait sûrement la mise sur le banc de Z-Bo. Il pourrait réellement devenir un joueur plus sollicité en attaque, dans un rôle de finisseur, qui n’est pas dans la nature de ses deux nouveaux coéquipiers. Avec plus de tirs, et mis dans de bonnes conditions par de tels joueurs, le scoring de l’apprenti Ourson pourrait surprendre.

Chandler Parsons ne fait pas partie des tous meilleurs à son poste, et donc le contrat max peut sembler exagéré… mais il a pour lui une capacité d’adaptation idéale pour un effectif déjà en place. Débarrassé des blessures, et s’il est plus utilisé comme annoncé, son niveau de jeu pourrait surprendre. Les responsabilités passeront par un gain en régularité, palier que l’ailier n’a pas encore franchi, mais qui pourrait se débloquer à Memphis, à l’image de Batum à Charlotte. En attendant les fans de la franchise doivent croiser les doigts puisque les 3 membres de leur “Big Three” ont été blessé cette année, et pour que les questions de partage du ballon se posent, il faudra déjà qu’ils soient présents sur le parquet en même temps…

Source : ESPN
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