Ty Lawson à la croisée des chemins : 18 points et 9 passes en 2014, rebut de la soc’ deux ans plus tard

Le 06 juil. 2016 à 12:05 par Giovanni Marriette

Voilà une histoire plutôt triste. Celle de l’un des meilleurs meneurs de NBA il y a de cela moins de deux ans, passé depuis par la case bistrot et jouissant aujourd’hui d’une réputation et d’un niveau de jeu tellement tirés vers le bas que le joueur de 28 ans pourrait carrément passer la saison 2016/17 loin de la NBA…

Avec 8,8 et 9,6 assists par match lors des saisons 2014 et 2015 sous le maillot des Nuggets, Ty Lawson était donc il y a moins de deux ans le troisième passeur le plus prolifique de la Grande Ligue. Rajoutez à cela une capacité à crosser tout ce qui bouge grâce à un handle bien sale couplé à un centre de gravité très bas et vous obteniez l’un des meneurs de jeu les plus durs à tenir de tout le pays. Sauf que si Ty aurait pu devenir l’une des figures marquantes de la Ligue, son goût pour la tise l’a finalement rattrapé… Suspendu une première fois par les Nuggets (Josh Kroenke avait même été jusqu’à balancer en mondovision que son meneur de jeu se pointait régulièrement à l’entrainement avec une haleine à faire tomber les mouches), Ty avait été échangé quelques semaines plus tard à Houston après avoir été arrêté deux fois en état d’ébriété en six mois (à Denver et à Los Angeles). On pensait alors innocemment que le meneur de poche se referait la cerise dans le Texas dans un collectif tourné vers l’attaque mais malheureusement l’alcool semblait encore présent dans l’organisme du frère de William… Avec dix minutes de moins passées sur le parquet, Ty voyait ses stats passer de 15,2 points et 9,6 passes à 5,8 unités et seulement 3,4 assists, quand son pourcentage au tir chutait également en dessous des 40%. Directio l’Indiana ensuite, pour un nouveau défi qui semblait à sa hauteur, mais il n’en fût rien puisque la saison 2015/16 semblait définitivement avoir décidé d’être pourrie pour l’ancien meneur d’UNC.

Désormais free agent, Ty attend toujours désespérément le coup de fil d’un GM et s’entraîne du côté de L.A., dans l’espoir que ses sorties de route récentes ne lui pètent pas à la gueule définitivement pour faire de lui un rebut de la société, alors qu’il paraît évident que le mec a du talent plein les mains et qu’il vient tout simplement de traverser ce que l’on appellera poliment une mauvaise période. Même si la dimension de la piave est un élément de plus à charge pour lui, on ne peut s’empêcher en pensant à Ty Lawson de rapprocher son cas à celui de l’immense et pourtant si petit Nate Robinson, autre phénomène de foire snobé honteusement par la Grande Ligue et obligé de piger pour des franchises de NFL alors qu’il a encore aujourd’hui et sans aucun doute le peps nécessaire pour postériser chaque soir tous les Walter Tavares mal dégrossis de la Ligue. Mais qui pourrait bien faire confiance à l’ancien quasi-franchise player des Nuggets ? Qui serait assez fou pour lâcher quelques millions à un mec ayant enfilé plus de shots que de shoots sur les douze derniers mois ?

Interrogé par Slamonline, le chômeur a lancé un appel aux dirigeants de NBA, arguant entre les lignes qu’il avait quand même diablement envie qu’on lui redonne sa chance. Morceaux choisis comme dirait l’autre :

Mes coachs Chris Gaston et Ivorie Manning sont  actuellement avec moi à Los Angeles. Je m’entraîne deux fois par jour à shooter, dribbler et parfois faire des 5/5 histoire de conserver mon côté compétiteur.
Cet été je suis focus sur le basket. L’année passée j’ai du faire face à beaucoup de choses mais maintenant c’est uniquement le basket et tenter de devenir meilleur en tant que personne. Mentalement tout va mieux, je me sens plus mature et je me sens prêt à aider une équipe à gagner.
J’ai juste besoin d’une opportunité. Tout simplement. Je voudrais qu’une équipe me fasse confiance et croi en mes qualités. Quand je vois que certains journalistes ont écris que Mike Conley était le seul bon meneur de jeu free agent cet été… C’est comme un coup de poing dans la gueule et ça me motive encore plus à montrer à tout le monde que je suis encore ce joueur qui était si bon à Denver. Vous pouvez oublier tout ce que vous aveez entendu ou lu sur moi l’année dernière car cette année, c’est un nouveau Ty Lawson qui arrive.
On ne demande que ça, nous ! Car Ty Lawson “le joueur” nous a clairement laissé sur notre faim quand Ty Lawson “le saoulard” n’arrivait pas à rester sur sa soif. Alors on va activer notre réseau, passer deux trois coups de fils, en espérant qu’un GM bien attentionné et suffisamment fou osera tenter la carte chance et donner à ce talentueux mais peut-être un peu névrosé meneur de jeu l’opportunité qu’il mérite. Alleeeez !
Source texte : slamonline.com
Source image : bleacherreport.com