C’était il y a seulement 10 ans – Timberwolves : Kevin Garnett, un énorme loup sans meute…

Le 06 juil. 2016 à 17:03 par Francois M

2006, ça sonne comme hier mais c’était il y a 10 ans. Avoir un MySpace ou un Skyblog était alors top tendance et Daniel Powter cavalait en tête des charts avec “Bad Day”. Alors imaginez un peu à l’échelle NBA, sachant que les joueurs ne restent en moyenne pas plus de 5 ans dans la ligue. Des dizaines de journey men ont écumé les terrains pendant ce ce laps de temps. Certaines stars d’aujourd’hui étaient encore des petits jeunes à potentiel, d’autres rentraient à peine en high school.

Ben Simmons et Brandon Ingram avaient tout juste 8 ans et les jeunes draftés serraient encore la main de David Stern. La NBA venait d’instaurer le Dress Code pour en terminer avec l’invasion du bling-bling et de la culture street, ce qui donnera naissance à des monstres de style – prenez-le comme vous voulez – comme Russel Westbrook. Même la carte des franchises NBA était différente. Trashtalk revient sur cette saison si proche et si loin à la fois, en faisant le bilan pour chaque franchise.

Aujourd’hui, on discute de la saison des Minnesota Timberwolves…

Bilan : 33-49, 14ème à l’Ouest

Le 5 : Marcus Banks – Trenton Hassel – Ricky Davis – Kevin Garnett – Mark Blount

Le banc : Rashard McCants – Marko Jaric – Eddie Griffin – Mark Madsen

Le MVP : Kevin Garnett, 21,8 points, 12,7 rebonds, 4,1 passes, 1,4 interceptions, 1,4 contres. All-Star et meilleur rebondeur de la ligue

A l’orée de la saison 2005-2006, les Wolves sont dans une sale situation. Ils ont loupé les PlayOffs pour la première fois depuis l’arrivée de Garnett, malgré un bilan de 44-38. Coup dur pour le MVP 2004. En plus de ça, ses deux principaux coéquipiers, avec qui il avait mené les Wolves en finales, s’en vont, tout deux mécontents de leur situation. Sam Cassell est échangé aux Clippers dans un deal incluant Marko Jaric, tandis que Latrell Sprewell prend sa retraite après avoir refusé une extension de contrat de 21 millions de dollars sur 3 ans en 2004 jugée trop faible car “il a une famille à nourrir”. Le coach Flip Saunders a été licencié avant même la fin de saison, et c’est le G.M. Kevin McHale qui a assuré l’interim. Les Wolves doivent donc rebondir après la dissolution de l’équipe qui a établi le record de franchise, et reconstruire autour de Kevin Garnett.

Les Wolves commencent la saison avec un nouveau coach fraîchement débarqué, Dwayne Casey, qui semble rapidement trouver une alchimie intéressante puisque Minny commence sa saison avec un bilan de 12-6. Problème, le calendrier se corse avec des matchs contre les Spurs et les Mavs, et la belle dynamique se brise avec 11 défaites lors des 14 matchs suivants. Fin Janvier, le G.M. Kevin McHale décide qu’il est temps d’opérer des changements, notamment pour renforcer la défense des Wolves. Il balance un gros deal avec Boston, incluant 7 joueurs, articulé autour de Wally Szczerbiak – 20 points à 49,5 % au shoot dont 40 % à 3 points – et Olowokandi pour récupérer Ricky Davis, Marcus Banks et Mark Blount. Gros changement d’effectif donc, et le 5 est sacrément remanié. Certes, l’équipe défend un peu mieux, mais de l’autre côté du terrain, Davis et Garnett sont isolés et ne peuvent tout faire. Les Wolves enchaînent avec un miteux 3-11 en Février et peuvent dire au revoir aux PlayOffs, pour la deuxième année consécutive.

Les années sans PlayOffs s’enchaînent, les choix du front office s’avèrent tous négatif, et Kevin Garnett connait sa pire saison, le tout 2 ans seulement après avoir goûté aux finales NBA : vous la sentez monter, la frustration ? La saison 2005-2006 de Minny est marquée par le mauvais management de la franchise, incapable de trouver des solutions pour bien entourer son MVP. C’est l’échec de la relance juste après que la franchise ait enfin passé un palier en saison régulière et en PlayOffs. Cette saison, cumulée à la précédente et à la suivante, va avoir raison de la patience du Big Ticket, qui était pourtant prêt à sacrifier beaucoup pour amener les Wolves en haut de la NBA. Une frustration qui poussera un an plus tard le trade de Garnett et engendrera la formation du Big Three des Celtics, une des équipes désormais légendaire, qui sera finaliste 2 des 3 années suivantes… tandis que les Wolves resteront dans le fond de la conférence Ouest jusqu’à nos jours.

Le moment marquant de la saison : 15 Décembre 2005, Kevin Garnett, 24 points, 21 rebonds, 6 passes, 4 contres s’incline 88-90 face aux Spurs

Source: chinadaily

Kevin Garnett et Tim Duncan font des câlins. Source: chinadaily

Preuve que cette saison des Wolves n’est pas mémorable, il est très difficile de trouver des highlights.

Ce match illustre à quel point Kevin Garnett, pourtant monstrueux, était isolé : un loup alpha, mais sans la meute. Les Wolves sont alors à un bilan de 12-9, et loin d’avoir dit au revoir aux PlayOffs. Cependant, ils reçoivent l’armada Spurs, auteure d’un énorme début de saison, avec 18 victoires pour 4 défaites. Face à Duncan, celui avec lequel on ne cesse de comparer les performances, le Big Ticket va tout écrabouiller. En plus de s’occuper de tout offensivement, K.G. se permet de limiter le double MVP à 5 sur 15 au shoot et 9 rebonds, tout en lui faisant faire 5 fautes. En bref, de la bonne domination qui tâche. Autour de lui Szczerbiak fait son boulot de scoreur avec 23 points, mais l’apport du reste de l’équipe est bien trop limité. Résultat ? Malgré le mauvais match de leur franchise player, les Spurs l’emportent sur le fil, en s’appuyant sur leur force collective et le sang froid de Michael Finley. Après ce match, les Wolves enchaîneront avec un 3-8 qui poussera le front office à modifier complètement le roster.

10 ans plus tard, les Wolves ne se sont toujours pas complètement relevés, et leur dernière campagne reste celle de 2004. Cependant, Kevin Garnett est venu cette année boucler la boucle et faire les mentors pour le très talentueux Karl-Anthony Towns. Le Rookie of the year a tout le bagage technique et physique pour suivre les pas de Garnett, un effectif jeune et talentueux pour l’entourer, ainsi qu’un coach/manager charismatique, Tom Thibodeau. Tout est en place pour q’il puisse reprendre le flambeau que “The Big Ticket” pourrait lui céder cet été. En effet, après une saison marquée par la retraite de Kobe et la probable retraite de Duncan dans les prochains jours, on se demande forcément si le K.G. va se retirer lui aussi… Avec une saison de contrat -à 8 millions-toujours active, on préférerait le voir accompagner les Wolves en PlayOffs, 13 ans après. 

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