Dwyane Wade tapine : la passe d’une saison avec Flash, ça sera 20 millions minimum

Le 02 juil. 2016 à 11:56 par David Carroz

En cours de saison, Dwyane Wade avait été très clair : il ne se voyait absolument pas quitter le Heat et sa belle histoire devait continuer à South Beach, Pat Riley abondait en ce sens. Une offre jugée insultante plus tard, le franchise player de Miami pèse les options qui se présentent à lui et semble ne plus exclure un départ.

10 millions par an. Voilà grosso modo les bases de la négociation entamée par le Heat avec “Flash”, soit la moitié de ce qu’il touchait la saison dernière. Soit moins que ce que Joe Johnson va toucher à Utah. Soit un tiers du salaire de Mike Conley qui prolonge à Memphis. Soit bien en dessous de Chris Bosh et Hassan Whiteside, ou encore Goran Dragic ses coéquipiers. Autant dire que Dwyane Wade cherche toujours le respect dans cette offre au moment où le salary cap explose et qu’il espère bien avoir sa part du gâteau. Surtout que l’arrière a prouvé la saison dernière qu’il en avait encore sous le capot en disputant pour la première fois plus depuis 2011 plus de 70 matchs dans une saison régulière, tout en se montrant performant (19 points à 45,6%, 4,1 rebonds, 4,6 passes en 30,5 minutes), rappelant qu’il restait le boss à South Beach. Sans compter ses Playoffs exemplaires alors que les blessures s’accumulaient pour le Heat et qu’il tenait encore la barre du bateau pour pousser les Raptors jusqu’à un Game 7 décisif en demi-finale de Conférence. Il le sait, il a toujours de la valeur et il compte bien capitaliser dessus, car à 34 piges, cette free agency est certainement la dernière occasion pour lui de signer un gros contrat, lui qui a déjà fait des sacrifices au moment de la signature de LeBron James.

Alors forcément, quand on ne lui propose que 10 millions par an à Miami alors que d’autres franchises n’auront aucun scrupule à lui offrir le double, Dwyane Wade se vexe. Réaction humaine et compréhensible. Et pour la première fois de sa carrière, on pourrait dépasser le simple cadre de chantage pour que le Heat lui lâche plus de blé, d’autres franchises pensant réellement que le numéro 3 envisagerait pour de bon d’aller voir si les billets sont plus verts ailleurs, ce qui semble donc être le cas. Ses représentants ont même commencé le taf, contactant les Spurs par exemple, alors que les Bucks, les Bulls, les Nuggets et les Knicks aiguisant leurs couteaux et leurs plumes pour faire signer à D-Wade un joli petit contrat, de l’ordre de 20 millions par saison sur 2 ou 3 ans. Un intérêt qui ne le laisse pas insensible et qui va aboutir à des rendez-vous cet été pour échanger sur une éventuelle arrivée qui, reconnaissons-le, ferait l’effet d’une grosse bombe.

Oui, Dwyane Wade peut se permettre d’aller voir ce qui se trame dans les autres franchises et ainsi faire gonfler sa cote. C’est le principe même de la free agency qui laisse l’opportunité aux joueurs de prendre leur avenir en main. Oui, la proposition initiale du Heat est quand même bien dégueu et sent le manque de respect. Mais on ne va pas reprocher à Pat Riley de chercher à garder de la flexibilité alors qu’il y a deux ans on pourrissait les Lakers qui filaient les clefs de la banque à Kobe Bryant les yeux fermés. Il y a un juste milieu entre se foutre de la gueule d’un joueur et se faire plumer par celui-ci, et en partant d’aussi bas, le Président du Heat veut s’assurer qu’il ne prendra pas une grosse carotte à base de 25 millions annuels sur plusieurs saisons qui ruineraient ses chances lors des prochains marchés. Il a déjà bien assez à payer les arrêts maladies de Chris Bosh, autre dossier tendu à gérer. Et alors que le Heat semble en mesure de disposer d’un roster compétitif la saison prochaine pour jouer les contenders à l’Est, la gestion du cas Wade n’est pas la meilleure des pubs avant de draguer Kevin Durant, et représente des négociations mal venues. La faute aux deux camps, qui défendent chacun leurs intérêts qui devraient pourtant être communs. Peut-on comprendre Wade ? Oui. Peut-on aussi se permettre de le critiquer ? Aussi, lorsqu’on voit que d’autres joueurs dans sa situation n’ont pas hésité à refaire des sacrifices pour aller chercher le titre ou jouer dans des équipes compétitives. La légende d’un joueur s’écrit également par des choix conséquents en dehors du terrain.

Il y a un an, ce petit jeu entre Dwyane Wade et Pat Riley avait fini par aboutir sur une prolongation d’une saison qui laissait présager de discussions plus sages entre les deux parties pour éviter toute crise. Il n’en est rien, ce qui confirme que les belles paroles prononcées en cours de saison sont bien du flan. Car comme le disait le Wu-Tang, Cash Rules Everything Around Me.

Source : CBS Sports

Source image : @Heat


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