C’était il y a seulement 10 ans – Sixers : la fin de l’ère Allen Iverson à Philadelphie

Le 29 juin 2016 à 18:06 par Francois M

2006, ça sonne comme hier mais c’était il y a 10 ans. Avoir un MySpace ou un Skyblog était alors top tendance et Daniel Powter cavalait en tête des charts avec “Bad Day”. Alors imaginez un peu à l’échelle NBA, sachant que les joueurs ne restent en moyenne pas plus de 5 ans dans la ligue. Des dizaines de journey men ont écumé les terrains pendant ce ce laps de temps. Certaines stars d’aujourd’hui étaient encore des petits jeunes à potentiel, d’autres rentraient à peine en high school.

Ben Simmons et Brandon Ingram avaient tout juste 8 ans et les jeunes draftés serraient encore la main de David Stern. La NBA venait d’instaurer le Dress Code pour en terminer avec l’invasion du bling-bling et de la culture street, ce qui donnera naissance à des monstres de style – prenez-le comme vous voulez- comme Russel Westbrook. Même la carte des franchises NBA était différente. Trashtalk revient sur cette saison si proche et si loin à la fois, en faisant le bilan pour chaque franchise.

Aujourd’hui, intéressons-nous aux Philadelphie 76ers…

Bilan : 38-44, 9ème à l’Est

Le 5 :  Allen Iverson – Kyle Korver – Andre Iguodala – Chris Webber – Samuel Dalembert

Le banc : John Salmons, Steven Hunter, Kevin Ollie et le rookie Lou Williams

Le MVP : Allen Iverson, 33 points à 45 %, 7,5 passes et 1,9 interceptions en 43 minutes, All-Star et sélectionné dans la All-NBA 3rd team

Les Sixers étaient parvenus à s’imposer comme une équipe incontournable de l’Est sur le début des années 2000, mais ils semblent alors en bout de cycle. Allen Iverson enchaîne les numéros exceptionnels de soliste, et plante plus de 40 points dans 15 matchs. Chris Webber, ajouté à l’équipe l’année précédente, envoie encore du sale avec près de 20 points et 10 rebonds. Le sophomore Andre Iguodala affiche déjà sa polyvalence et se lâche en contre-attaque avec quelques dunks bien sentis. Néanmoins, cette équipe est en bout de course. Certes, leur 5 affiche de beaux noms et tient la dragée haute à de nombreuses équipes, mais la second unit est peu efficace et offre peu de flexibilité, obligeant Iverson à passer 43 minutes par match sur le parquet. Nouveau coach et légende de la franchise, Maurice Cheeks peine à instaurer une identité de jeu. Les Sixers jouent vite, marquent beaucoup derrière leur meneur mais sont également une des pires défenses de la ligue. Ils réalisent un départ mitigé, et les défaites s’enchaînent en seconde partie de saison jusqu’à ce qu’ils se fassent griller leur 8ème place par les Bulls.

The Answer” n’a plus passé un 1er tour de Playoffs depuis 2003 et l’alchimie collective présente lors de sa fabuleuse campagne de 2001 semble bien loin. Iverson s’impatiente depuis un moment déjà : il est dans sa 10ème saison et à 30 ans il semble au sommet de son art, du moins individuellement. Après un début de saison suivante catastrophique, le MVP 2001 demande son transfert et le divorce est acté : Allen Iverson rejoint Carmelo Anthony aux Nuggets avec Ivan McFarlin -tradé dans son unique saison NBA – contre le meneur Andre Miller, le contrat expirant de Joe Smith et 2 premiers tour de Draft 2007. Philadelphie peut entamer son processus de reconstruction, pour le peu de succès qu’on connaît. A.I. laisse les clés de l’équipe à Andre Iguodala, qui mettra 6 ans à faire passer de nouveau un tour de Playoffs aux Sixers, avant que les dirigeants décident de tout recommencer à partir de zéro. 10 ans plus tard, Philadelphie tient un nouveau prodige, Ben Simmons. Sélectionné en 1ère position de la Draft 20 ans après Iverson, il aura la lourde charge de ramener les Sixers vers le sommet de la NBA. S’il n’aura probablement jamais l’aura d’A.I., on ne peut que lui souhaiter d’avoir plus de succès dans sa future conquête de titre.

Le moment marquant de la saison : symbole de la saison, Allen Iverson plante 53 points, mais les Sixers perdent tout de même face aux Hawks

23 Décembre 2005, les Sixers peinent à maintenir leur bilan au dessus des 50% avec 14 victoires pour 13 défaites. Leur déplacement chez une équipe d’Atlanta qu’ils ont battu quelques jours plus tôt et  qui patauge dans son basket (7-18) est censée les mettre en confiance pour entamer leur road trip de 7 matchs. Allen Iverson passe plus de 44 minutes sur le parquet, et active le mode superstar : 53 points à 55%, 19/21 aux lancers francs, 5 passes, 6 rebonds et 2 interceptions. Ses coéquipiers scorent également, et l’équipe ne perd que 7 ballons. Mais comme d’habitude cette saison-là, le banc prend l’eau et la rotation est réduite. Les titulaires sont forcés à beaucoup jouer et arrivent épuisés au 4ème quart, où ils oublient de défendre et prennent 35 points. 108-111 et les Sixers repassent à 50%. Allen Iverson est monstrueux mais ne parvient pas à faire gagner son équipe, et par la suite ne parviendra pas à la hisser en Playoffs.

L’année 2006 marque la fin d’une période dorée pour les Sixers. Aujourd’hui engagés dans leur 2ème cycle de reconstruction, la franchise de Philadelphie semble enfin voir le bout du tunnel, avec des jeunes talents et un coach intelligent. Ils reprendront peut-être enfin le flambeau laissé par Allen Iverson. 

Source image : Sports Illustrated