Les notes du Game 7 des Finales : miracle à l’Oracle

Le 20 juin 2016 à 18:30 par Simon Capelli-Welter

Cavs Oracle

En direct de l’Oracle canapé où la vue était imprenable sur l’écran d’ABC, les notes ont été attribuées pour tous les acteurs de ce Game 7, qui a vu Cleveland triompher sur le parquet le plus doré de la saison. Allez, hop hop hop, tout le monde en rang : c’est l’heure du conseil de clash.

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Golden State Warriors

Stephen Curry (4) : un début de match un peu compliqué, avec des pertes de balles et de focus en défense. Deuxième faute sur Kyrie, qu’il est incapable d’arrêter. Bouffé dans son match-up. Commet sa troisième faute une minute avant la mi-temps. Malgré tout, et ce match qui commençait à sentir le foiré, Stef donnait toujours l’impression d’être celui qui allait libérer délivrer les siens à la fin. Puis il y’a eu cette perte de balle à 5 minutes de la fin… Et ces shoots ratés, qui auraient sans doute tout changé. Son statut de champion en premier. 6 sur 19 au shoot, 4 sur 14 au splash, 2 passes pour 4 balles perdues. Y’a pas, son statut de MVP à l’unanimité est quand même écorné. Ses finales ratées, à l’image de son match 7. Et encore, heureusement que Stef l’avait mise du tunnel hein… Sinon qu’est-ce que ça aurait été ?

Klay Thomspon (4,5) : maladroit le Klay. 2-10 de loin, 6 sur 17 en tout. Mais bon dans le jeu collectif, que ce soit au déplacement ou à la passe. Retrouvé dès le début de la seconde mi-temps, il a mis quelques paniers qui font du bien. Avant de se faire trop discret.

Harrison Barnes (2) : un premier trois-points “rien que la ficelle” avant de retomber dans ses travers et ses shoots avec. 3 sur 10 pour lui. 2 rebonds. 4 fautes. Harrison Burnes.

Draymond Green (8) : sept points, trois passes, et déjà le vrai leader des siens dans le premier QT. Une pluie de trois-points dans le second. Du très très bon Draymond, au point où les réseaux le voyaient déjà MVP de la finale, si jamais GS la gagnait. Green tenait les Dubs du bout de ses gros bras. Et quand, c’était pas des trois-points, c’était des 2+1. Chaud de partout :  de loin, au rebond, en défense, à la passe. 22 points, 6 rebonds, 5 passes, 2 interceptions, à la mi-temps ! Marquant ou passant sur 35 des 49 points des siens. Le meilleur playmaking 4 de la ligue, la clé du small ball des Dubs, la clé du doublé ? Nope. Une seconde mi-temps, à l’image de son équipe, un peu moins bien. Finit tout de même à 35 points, 15 rebonds, 9 passes. À une passe du triple double donc. Un symbole ? Plutôt cette faute sur James (c’était ça ou le poster de la décennie) qui donne au King le lancer du sacre. Karma is a bitch Dray. Fallait pas trop provoquer la vie.

Festus Ezeli (2) : titularisé en feu et place de Bogut, il n’a pas su vraiment existé. 0 sur 4, 1 rebond, et en plus, il saute sur toutes les feintes et donne des lancers qui font du mal aux siens. Festus horribilus.

Andre Iguodala (4,5) : des rebonds, des passes, de la défense, de l’intensité, mais de la maladresse. Au final, Iggy est redevenu celui qu’on connait. Celui de Philadelphie.

Marreese Speights (4,5) : entré en fin de premier apporter du Speightsin. Soit du hustle, de l’envie et de la bromance avec la salle. Pas de points cependant. Pour ça qu’on ne l’a pas revu de la deuxième mi-temps ?

Shaun Livingston (5) : perte de balle, et shoot raté pour commencer son entrée, mais ensuite, il a donné du jus, une solution en plus avec son jeu au poste, et pris des bonnes décisions.

Leandro Barbosa (3) : a mis un trois. Et puis voilà. N’as pas eu le temps de faire beaucoup plus en même temps.

Alejandro Vareajeo (0) : ridicule. Mais tout de même champion NBA. À Cleveland, sa vraie équipe.

Brandon Rush, James McAdoo, Ian Clark (-) : pas joué, pas non plus champion NBA.

Steve Kerr (4) : avait choisi de remettre un grand d’entrée, Festus. Avant de vite passer au small ball, avec celle d’Iggy la malice. C’est principalement son seul choix du match. Pour le reste, confiant dans ses forces, sa méthode et ses choix, il a continué de pousser les siens. N’a rien tenté, pas de McAdoo ou de line-up chelou, sans que ce soit pour autant une critique. Il a choisi de laisser l’issue du match dans les mains de ses joueurs. Ils vivent et meurt par le trois points, ce soir, c’est pas passé à grand chose. Mais c’est justement ce genre de petits riens qui font la différence entre un back-to-back et l’un des plus gros upsets de l’histoire. Perdre une finale alors qu’on menait 3-1, tout en détenant le meilleur bilan de l’histoire, sur un CV, ça fait gribouillage. De là à dire que Tintin s’est fait out-coaché par Tyronn Lue, faudra en reparler.

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Cleveland Cavaliers

Kyrie Irving (9) : fidèle à lui-même. Du dribble, des brisages de rein, des points. Des paniers garnis. L’attaque des Cavs sur demi-terrain, c’est aussi lui. Un contre sur Varejao comme cerise sur le trophée. Et ces pénétrations. Quand James n’y était pas (enfin, y était moins), c’est Kyrie qui a maintenu Cleveland dedans. Un peu maladroit au total, mais a mis les paniers qui font du bien. Donc celui à trois-points dans la tête du double MVP, à une minute de l’issue. Celui dont on se souviendra toute sa vie. Complètement fou en fin de match, il est parti en contre attaque seul tout avant de se raviser. Kyrie a pris le contrôle de son talent, et ça commence à être effrayant.

J.R Smith (5,8) : maladroit, pas en rythme. Gérard était plutôt dans le raté. Mais aussi, et surtout dans l’application. En défense notamment. Ensuite, il a inscrit les premiers points de la seconde mi-temps. Puis collé un trois. Puis un autre. Puis l’espoir est revenu dans son camp. Grâce à lui. Evidemment, il en profité pour perdre deux baballes d’affilée, histoire que la performance de Gérard, fidèle à lui-même par nature, se situe toujours quelque part entre Gérard et Gérard sur l’échelle du Gérard. Rien à foutre, l’essentiel était fait ; Cleveland avait recollé, Cleveland allait pouvoir triompher. Et Gérard de pleurer comme un gosse, un vrai. Gérard et la manière de vivre la vie comme elle devrait toujours être vécue : libre, passionnée, possédée. Avec humour, gloire et beauté.

LeBron James (10) : 13 ans plus tard, le King fait enfin triompher Cleveland. Ce n’était pas son meilleur match de la finale, mais un triple-double en match 7 à l’Oracle, ça vous classe un homme. Mieux, ça le couronne. Définitivement. LeBron est LeJoueur de sa génération, assurément. Et peut-être le meilleur depuis MJ, ça aussi, faudra sans doute en reparler. On pourrait rentrer dans son match dans le détails (comme ce début de game moyen, avec notamment cette passe trop forte en direction de Love, et trois cuirs perdus d’entrée), mais on préférera retenir l’essentiel : il a su insister sur les switch permanents de Golden State en défense, histoire d’aller poster Curry, Klay ou Barnes. De là, il a sans doute était trop statique (si un jour il apprend à se mettre en mouvement au moment, voire avant la réception du ballon , il sera alors l’équivalent d’un certain meilleur joueur de tous les temps), mais a su créer du jeu, des situations, des points, et contrôler le rythme, surtout, afin d’empêcher GS de cavaler. Face aux Warriors, il fut une armée à lui tout seul. Maladroit, il a su mettre les shoots ET LE LANCER qu’il fallait au bon moment pour être couronner. LeBron n’est pas seulement un Roi, c’est aussi une Tour, de par sa latéralité, un Fou, de par ses diagonales de passe, et bien sur, un Cavalier. Comme une Reine, il contrôle tout l’échiquier. Demandez à Curry, Barbosa et surtout Iggy, qui ont méchamment mangé du contre alors qu’ils se pensaient hors de portée. Sa capacité de basketteur n’a d’égale que sa volonté. Ce titre, il l’avait promis, il le voulait, il est allé le chercher alors que plus personne n’y croyait.

Kevin Love (6,5) : maladroit, encore un peu effacé, tout du moins offensivement parlant, Kevin a su s’arracher. Avec sa grosse activité au rebond offensif d’entrée, il ressemblait enfin, au moins dans l’attitude et l’effort, au Kevin de Minnesota. 5 points, 7 rebonds à la fin du premier quart-temps. Du coup, Lue l’a un peu oublié dans le deuxième. De retour dans le troisième, il a recommencé son chantier. Actif, volontaire, présent. Concentré. L’action du match est peut-être sa rotation défensive parfaitement éxécutée sur un trois-points de Green qui aurait fait mal. Ou plutôt celle, toute en activité, sur l’avant- dernière tentative de Stef Curry. Au final, alors que tout le monde se foutait de lui, Kevin a le meilleur +/- du match décisif, avec 19. Comme quoi, l’Amour finit toujours par triompher.

Tristan Thompson (6) : discret en première mi-temps, à donf en deuxième mi-temps. Il y’a toujours un mec dont la feuille de match est trompeuse, ce soir, c’est TT. Ses chiffres, faibles, ne disent pas toute son activité et sa dimension, essentielle, dans tout ce que fait Cleveland. Ce titre, c’est aussi celui de son agent.

Richard Jefferson (6) : placement, sens de la coupe, présence permanente, Richard a délivré la performance parfaite du vétéran. 25 minutes dans un match clé, et un premier titre NBA pour lui, pour ce qui était peut-être son dernier match. Son interception sur Stef est un symbole du match, et pas seulement parce que le MVP s’est foiré.

Iman Shumpert (5) : brique. Brique. Trois-points avec la faute. Voilà comment résumer son match, tout en ajoutant une intensité décisive en défense. SI les Splash brothers ressemblaient ce soir à de bonnes sisters, c’est aussi grâce à sa défense (et celle de JR).

Mo Williams (3) : un jeu de shooté. Complètement surexcité le Mo. Faut dire qu’il n’avait rien à foutre là. À part devenir champion contre la destinée dorée qu’on promettait à ses adversaires du soir.

Channing Frye, Dahntay Jones, Matthew Dellavedova, Timofey Mozgov et James Jones (-) : MERCI LEBRON

Tyronn Lue (7) : personne n’était prêt pour ça. Lui le premier. Tyronn Lue est donc le coach bagué pour cette année. Coucou Steve Kerr. Coucou Pop. COUCOU DAVID BLATT.

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Voilà pour ce Game 7, le dernier de ces Finales NBA. LeBron a donc tenu parole, il a ramené un titre à Cleveland, la franchise qui l’a vu grandir, partir, revenir, perdre, et donc enfin gagner. L’histoire est trop belle, complète, complète comme la galette pour savoir comment bien la raconter. Ce titre, c’est celui de LeBron, le Roi que l’on pensait maudit, mais aussi d’une belle bande de bras cassés qui n’en pouvaient plus de se faire critiquer. De Kevin, trop mou, à Kyrie, trop Uncle Drew. De TT, trop cher, à JR, trop fou. Il fallait bien LeBron pour faire triompher cette bande de pieds nickelés, mais c’est sans doute là le meilleur casting dont le King pouvait rêver. 

Source image : NBA League Pass


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